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HISTOIRE

DE LA

CHUTE DES JÉSUITES

DE LA

CHUTE DES JÉSUITES

AU DIX-HUITIÈME SIÈCLE

(1750-1782)

PAR

LE C ALEXIS DE SAINT-PRIEST

PAIR DE FRANCE

BRUXELLES

WOUTERS FRÈRES, IMPRIMEURS-LIBRAIRES

8, RUE D'ASSAUT

1845

о

AVANT-PROPOS.

Nous n'écrivons pas un livre dogmatique sur les doctrines des jésuites. Pascal a tout dit et l'on n'a plus rien à lui répondre. D'ailleurs, la société de Jésus n'est plus telle que Pascal l'avait rencontrée, lorsque dans un accès de vive indignation et d'amère gaieté, il en fit son jouet et sa victime. Lui-même aurait peine à la reconnaître; il la reconnaîtrait d'autant moins que ce changement est son ouvrage. Les Provinciales ont retourné le jésuitisme. Après leur publication, il changea d'allure et de physionomie. Il ne fut point corrigé, mais transformé. Averti, sous Henri IV, par les défaites de la ligue; contenu, sous Louis XIII, par la main de Richelieu, le jésuitisme avait pris, en France, ces formes cauteleuses et souples auxquelles les attentats désespérés de quelque enfant perdu de la faction donnaient de temps en temps un démenti terrible, mais passager. Depuis les petites lettres, il avait cessé de se montrer insinuant et facile. L'esprit de persécution remplaça les restrictions mentales. Une austérité fastueuse fut substitué aux capitulations de conscience. Il n'y eut plus de jésuite ennemi des rois; tous, au contraire, se déclarèrent les défenseurs exagérés du pouvoir suprême. C'est alors que Port-Royal fut rasé, et qu'on vit les troupeaux brouter l'herbe dans ces champs sacrés où fleurissaient naguère la vertu docte et la science pieuse; c'est alors qu'en matière d'enseignement la rivalité ne fut plus une lutte intelligente, mais une guerre à mort; si toutefois il y a guerre, là où la force est d'un seul côté. Le plus fier des hommes, le plus indépendant des rois ne connut d'autre joug que

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