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avant d'y arriver, il revint à l'endroit d'où étoit parti. Ne pouvant ni reculer plus loin vers les montagnes, parce que fon armée s'y feroit difperfée faute de fubfiftance, ni redefcendre dans le plat pays, parce que fix mille Heffois, venus au fecours du Gouvernement Britannique, embarraffoient les paffages, il fut forcé de livrer bataille avant que tout fon monde ne fût raffemblé; partie d'entre eux n'étoit pas revenue des monta gnes, & d'autres étoient allés prendre du repos, fatigués de leur marche nocturne. Les Anglois, qui étoient très-fupérieurs en nombre, s'étoient repofés deux jours à Nairne, & le jour du combat, n'avoient fait que dix milles de chemin. »

«Les Montagnards harraffés, tant par le défaut de fommeil, que par la marche & contre-marche de la nuit précédente, mapquoient prefque abtolument de paie & de vivres depuis plufieurs jours. Pour comble de malheurs, la défunion s'étoit mife parmi les Chefs des Tribus; malgré tous ces défavantages, leur aile droite tailla en pièces la première ligne de l'aile Angloise, qui lui étoit oppofée; mais ayant été prife en flanc par un corps de troupes pofté derrière un mar, & l'aile gauche n'ayant pu donner, à caufe d'un marais en front qu'on avoit cru trop légèrement guéable à l'infanterie, la déroute devint géné rale. Après fa défaite, l'infortuné Prince erra plufieurs mois en Ecoffe, toujours vivement pourfuivi par des détachemens de l'armée victorieuse. Sa tête avoit été mife à prix dès le commencement de l'invafion; une fomme de trente mille livres sterling, récompenfe offerte à celui qui le représenteroit mort ou vif, étoit une grande tentation pour les Montagnards Ecoffois, en général très-pauvres; & cependant, exemple rare de fidélité & au-deffus de tous nos éloges! pas

un ne penfa ni à le trahir, ni à s'en défaire, quoi qu'il fe trouvât fouvent, pendant fa vie errante, à la merci de cette claffe d'hommes, dont les Princes fur le trône femblent à peine connoître l'existence."

« Echappé comme par miracle à tous les dangers qu'il avoit courus il débarqua à Rofcom en Bretagne, le 10 octobre 1746. La Paix d'Aixla-Chapelle le contraignit de quitter la France. En 1772, il époufa Louife-Maximilienne-Caroline-Emmanuelle, Princeffe de Stolberg - Guedern, dont il n'a point eu d'enfans. Il laiffe une fille naturelle qu'il avoit légitimée trois ans environ avant fa mort, & créée ducheffe d'Albany.n

Quant aux qualités perfonnelles du Prince Charles, fa figure avoit de la dignité; & pour celles du cœur & de l'efprit, c'est un fort préjugé en leur faveur, qu'il fut gagner l'eftime, je dirai même l'amitié du célèbre Préfident de Montefquieu, qui alloit voir Charles fouvent, & le voyoit avec plaifir, tout le temps qu'il resta à

Paris."

«Henri-Benoit, frère puîné du défunt, eft Cardinal & Evêque de Frefcati en Italie. Cette Eminence vient de renoncer d'une manière folemnelle à tout titre ou dignité, autres que ceux dont elle a joui jufqu'ici. Après fa mort, la ligne directe mafculine de la Famille Royale de Stuard, alliée à tous les Souverains de l'Europe, fera éteinte, & alors le Roi de Sardaigne fuccède aux droits qu'elle prétendoit avoir à la Couronne d'Angleterre; & Stuard, Comte de Traquaire, Pair d'Ecoffe, à ceux du grand Sénéchal de ce Royaume.»

GAZETTE ABRÉGÉE DES TRIBUNAUX 1. PARLEMENT DE PARIS, GRAND'CHAMBRE. Caufe entre les Légataires de la dame Gauthier & le Comte de Marinis.

Legs pieux réduits.

La demoiselle Evrard avoit épousé M. Gauthier, Procureur au Châtelet. Née fans beaucoup de fortune, & demeurée veuve, elle étoit parvenue à l'augmenter, & elle avoit amaffé un capital de près de 400 mille livres, pendant le cours de 22 années, efpace de fa viduité. Le 15 Décembre 1785, elle fit fon teftament devant Notaire, ayant pour préfomptifs héritiers, le Comte de Ma rinis & la demoiselle de Marinis fa fœur, qui étoient fes parens du troifième au quatrième degré. Toute l'économie de cet acte fe réduifoit à une multitude de legs particuliers: & telle étoit la quantité de tous ces legs particuliers, que réunis ils abforboient la prefque totalité de la fucceffion.-Après l'avoir ainfi épuisée par des libéralités exceffives, elle inf

(1) Cet Ouvrage, dont M. Mars, Avocat au Parlement de Paris, est l'Auteur, paroît tous les jeudis depuis 13 années.

Chaque feuille est composée des notices de Causes de tous les Parlemens, avec les Jugemens qui les ont décidées, Questions, Réponses, Dissertations sur des points de Droit, etc.; indication de Mémoires et Plaidoyers, annonce de livres de Droit, de Juris prudence, etc etc.; Arrêts, Edits, Ordonnances, Déclarations, etc.; Sentences de Police; en un mot, les Jugemens notables de toutes les Jurisdictions, et tout ce qui fait Loi ou Réglement dans le Royaume,

etc. etc.

L'abonnement est de 15 liv. par an, et l'on souscrit chez l'Auteur, rue de la Harpe, no, 20.

titue pour fes légataires univerfels, pour le furplus de fes biens, le Comte & la demoiselle de Marinis, & elle a foin dans fon teftament d'indiquer le degré de parenté qui les uniffoit à elle.La teftatrice eft morte au mois de Juillet 1786: on a procédé à toutes les opérations `ufitées en pareil cas. Les différens légataires, au nombre de vingt-deux, & repréfentés par dix-huit Procureurs, ont formé leurs différentes demandes en délivrance de legs : - demande en nullité de tous les legs portés par le teftament, de la part du Comte de Marinis; même demande de la domoifelle de Marinis, à l'exception cependant de quelques-unes des difpofitions du teftament, auxquelles elle confentoit expreffément, en défapprouvant la demande en nullité formée par le fieur de Marinis.—La caufe a d'abord été inftruite au Châtelet, enfuite aux Requêtes de l'Hôtel, où le fieur de Marinis l'avoit faite évoquer, en vertu de fon privilége; enfin, elle a été portée en la Grand Chambre, où M. l'Avocat-Général a obfervé que ces libéralités étoient exceffives, felon la diftribution que les héritiers en avoient fait en trois classes; la première, qui renfermoit des legs pieux, des aumônes', &c. la feconde, des legs d'affection & de récompenfe; & la troisième, dans laquelle fe trouvoient-comprifes des fondations, des libéralités énormes faites à des fabriques, à des communautés, à des hôpitaux: telle enfin avoit été la profufion de la teftatrice, que toutes charges déduites, tous legs acquittés, il ne reftoit environ qu'un tiers de la fucceffion aux deux héritiers; mais que cependant toutes les difpofitions du teftament de la feue dame Gauthier n'étoient pas dans le cas d'être déclarées nuiles ou d'être. réduites; que celles de la première & de la feconde claffe méritoient d'être refpectées, & de ne fup

porter aucune réduction, les unes, parce qu'elles n'avoient rien d'exceffif, que c'étoient des legs. pieux, des aumônes; les autres, à caufe de la pureté de leur motif, n'ayant pour fondement que des legs de récompenfe & d'affection envers des parens, des amis & des ferviteurs. Enfin, la Cour, par fon arrêt du 12 janvier 1788, faifant droit fur les demandes refpectives des parties, a ordonné que les legs de la première & de la feconde claffe feroient exécutés; & quant à ceux de la troisième, ordonné qu'ils feroient réduits au tiers du montant des fommes y portées; condamné les héritiers aux dépens vis-à-vis des légataires de la première & de { la feconde claffe; & quant à ceux de la troisième, compenfé tous les dépens que les légataires pourroient employer fur leurs legs; & fur le furplus des demandes, fins & conclufions des Parties, les a mifes hors de Cour, &c.

ERRATA du n. 7, page 130, Abberine, lifez Abbeville. p. 132, au prix de Mathématiques décerné 'par PAcadémie de Lyon, ajoutez: « Le prix a été partagé entre M. Rondelet, Architecte, & M. Griffet de la Baume, Ingénieur des Ponts & Chauffées. »

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