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des étoffes, &c., deftinés pour Naples & Meffine. On évalue ces deux prifes à environ 100: mille piaftres.

Extrait d'une lettre de Gibraltar, le 12 Octobre

Le Maure Fénix, un des principaux officiers d'artillerie à Maroc, & ci-devant minifire de cette cour africaine en celle de France, eft are rivé ici à bord d'une frégate armée de fa nation & accompagnée de trois autres. Il eft chargé de la part de fon maître, de demander à notre gouverneur la permiffion de faire peindre ici les poup pes & les chambres de fes bátimens, & furtout de celui fur lequel le prince Guiadquid doit s'embarquer dans le courant de ce mois à Tetuan avec une fuite de 14 Maures diftingués, pour fe rendre à Alexandrie, & de-là faire un voyage à la Mecque. Le même Maure a auffi l'ordre de régler avec le commandant anglois, tout ce qui concerne les provifions & les vivres qu'on doit nous envoyer des ports de Barbarie; arrangement qui, s'il fe fait ici, difpenfera le Maure Féniz de paffer a Londres, où l'on difoit qu'il iroit avec un caradere de miniftre public en attendant, le fouverain africain a défendu l'entrée de Tétuan aux batimens anglois qui viendroient y chercher des beftiaux ou d'autres fubfiftances pour Gibra tar. Sur cet avis, le conful angiois Logié a fufpendu fon voyage à Tanger, & s'eft contenté d'envoyer celui qui, pendant fon abfence, a exercé les fondions de conful, lequel eft un commerçant anglois établi à Mogador, & il attendra pour régler la conduite qu'il doit tenir, la confirmation de ces difpofitions, qui lui paroiffent peu d'accord avec ce qu'on a dit de la commiffion dont le Maure Fáni eft chargé auprès de notre commandant.

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ESPAGNE.

MADRID (le 26 Odobre. ) La cour eft revenue de St. Ildephonfe au palais de l'Efcurial, où elle reftera jufqu'au rétablissement de la prineeffe des Afturies, qui doit y faire fes couches.

Le duc de St. Etienne ayant donné fa démisfion de la charge de grand-maître de la maifon de la princeffe des Afturies, S. M. lui a accordé la continuation des appointemens & honneurs qui y font attachés, & elle a nommé pour le remplacer le marquis de Guevara, ci-devant écuyer de S. A. R.

Le départ de la reine douairiere de Portugal eft irrévocablement fixé au 5 du mois prochain; des brigades de gardes du corps font déjà en route pour se rendre dans les endroits par lesquels cette princeffe paffera en retournant à Lisbonne.

Le général de Cevallos eft parti de Cadix le 7 de ce mois pour se rendre à l'Escurial.

Suivant les avis de Barcelone, Don Antoine de Barcelo y a mis à la voile le 4 de ce mois avec toute fon efcadre, pour continuer fa croifiere contre les Algériens. Le même jour, un chebec de Mahon, armé en courfe, attaqua & prie près de Palamos, une grande barque françoise qui retournoit à Marseille, venant des Alfaques de Tortofe, avec une cargaifon de foude; mais l'équipage confiftant en II hommes, s'eft fauvé dans la chaloupe.

On écrit de tous les ports de ce royaume que l'on y travaille toujours avec la même activité à mettre la marine fur le pied le plus refpectable; & fuivant des liftes généralès qui se distribuent, il confte qu'elle eft forte actuellement de 65 vaiffeaux armés, de différentes grandeurs, fçavoir 67 vaiffeaux de ligne, dont 1 de 112 canons, I de 90, 6 de 80, 48 de 70,9 de 64 &

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2-de 60; 40 frégates, dont 18 de 30 canons, 12 de 26, 5 de 22 & 5 de 20; 20 hourques, dont 12 de 40 canons I de 24 & 7 de 20; 11 chebecs, dont 5 de 32 canons, 3 de 30 & 3 de 12; 7 paquebots, dont I de 20 canons, 3 de 18 & 3 de 16; 3 brigantins, dont 1 de 18 canons, I de 16 & I de 8; 4 bombardes montées chacune de 8 canons & 2 mortiers; I goelette de 18, I faetia de 8, 3 galiotes de 3 canons chacune & 4 brûlots, faifant en tout 165 bâtimens armés de 7003 canons de différens calibres.

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CADIX (le 19 Odobre.) Chriftophe Laurentzer, capitaine du paquebot danois la Concorde qui eft entré dans ce port les de ce mois, & qui étoit forti d'Oftende le 6 Septembre, a déclaré que deux jours après fa fortie, un corfaire anglois, armé de 8 canons de fer & de deux de bois, s'offrit à lui près de la pointe de Bebezer & lui tira un coup de canon pour qu'il eût à fe mettre à la cape; qu'ayant obéi à ce fignal, il vit auffi-tôt paffer fur fon bord 8 hommes du corfaire qui, après l'avoir fait fortir de fa chambre & l'avoir empêché de parler. à perfonne, s'emparerent de fes papiers, braferent des caiffes qu'ils emporterent dans leur bâtiment avec ce qu'elles contenoient ; que le même foir, ils revinrent en plus grand nombre, le fabre à la main; qu'ils attaquerent l'équipage, le forcerent de fe retirer à la proue, s'affurerent une feconde fois de lui capitaine Laurentzer, defcendirent dans l'entre-pont, ouvrirent divers ballots, facs & boîtes & enleverent différens, effets & fur-tout des pieces de draps.

..DE LA COROGNE (le 20 Odobre. ) Le 13 de ce mois, il eft arrivé de Vigo deux frégates françoises, nommées la Perfévérance & le Mars,

& fe Brigantin françois l'Aimable Sophie. Ces trois bâtimens marchands étoient convoyés par la Terpficore, frégate de guerre de la même na tion. Le premier vient de la Guadeloupe; le fecond, de Guarico, & le troifieme de St. Domin❤ gue. Ils étoient chargés de café, fucre, coton, indigo & autres marchandises destinées pour Bor deaux. A ces trois vaiffeaux fe font joints qua➡ tre frégates, un brigantin, une faétie, tous fran çois, & ils ont fait voile ensemble pour se rendre à leur destination respective, sous l'escorte: de la Terpficore, qui avoit ordre de convoyer tous les vaiffeaux de fa nation qu'elle rencontreroit dans ces mers.

PORTUGAE.

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LISBONNE (le 9 Octobre. ) La reine a fait connoure aux miniftres de France & d'Angleterre qui résident en cette cour, que fon intention n'eft pas que les prifes que les armateurs ref◄ pectifs conduifent ici foient jugées par fes ami rautés, & les bâtimens des deux nations se dif pofent à partir pour aller faire juger ailleurs la validité de leurs prifes.

Il est déjà arrivé ici quelques vaiffeaux de la flotte de Rio-Janeiro, & nous espérons la voir bientôt toute entiere dans notre port. Le comte de Magdul, qui avoit le commandement de cette flotte, fe trouvoit à bord d'un vaiffeau, comme fimple paffager, après avoir été deftitué par le marquis de Labradia, vice-roi du Bréfil; cependant ce commandant eft arrivé ici muni de tane de certificats & de tant de pieces justificatives de la conduite qu'il a tenue contre la flotte efpagnole, qu'on croit qu'il fera de nouveau nomme commandant, & que la reine lui accordera une penfion pour l'indemnifer de l'injustice qu'i§ a éprouvée.

La reine pourfuit le projet de former un nouveau code de légiflation: en conféquence, S. M a nommé 4 de fes miniftres qui fe raffemblent à des jours indiqués pour recevoir les mémoir res des principaux jurifconfultes, & pour arrê ter entre eux ce qu'il convient d'en adopter afin d'en former un corps de loix claires & précises, dont les différentes parties ne contrastent pas enfemble.

Le P. Manfilla, ei-devant provincial des do→ minicains, qui fut fufpendu de fon emploi, à la mort du feu roi, & enfuite enfermé pour avoir, fuivant les vues du marquis de Pombal foutenu la fameufe compagnie des vins d'Alto douro dans la ville de Porto, vient d'être condamné à paffer le refte de fes jours dans un couvent de fon ordre fur le mont Petregen avec défense de s'en abfenter pendant une feulé nuit. La reine a bien voulu lui accorder une pe→ tite pension dans ce lieu de fon exil. Ce reli gieux étoit ci-devant un des premiers conful+ teurs du tribunal du St. office, place qui lui a valu annuellement 4 mille crufades.

La proceffion de l'auto-da-fé eut lieu le de ce mois, fuivant l'ufage ordinaire, dans l'ins térieur du palais de l'inquifition. Dix particu liers qui avoient écrit ou parlé contre la religion dominante, ont été condamnés, les uns aux gas teres & les autres à des punitions moins féveres. FRANCE.

VERSAILLES ( le 20 Novembre.) S. M. defirant donner au duc de Chartres une preuve de ta fatisfaction qu'elle a des fervices qu'il lui a rendus dans fes campagnes fur mer a créé pour ce prince la place de colonel - général des huffards; il travaillera avec S. M. pour les ré gimens qui composent ce corps.

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