صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

députation, faite au milieu d'une affemblée de. L. N. & Gr. Puiffances, conftitutionnellement établie, & compofée de commettans légitimes & compétans. Je puis donc auffi confier en fureté à cette affemblée le foin de prendre les réfolutions & mesures néceffaires pour anéantir celles par lesquelles la ci-devant pluralité illégale n'a pas craint d'approuver & de louer la conduite des commiffaires à oerden, & en général celle de tous les auteurs & coopérateurs de l'arrêt violent de ma Perfonne, & pour défavouer publiquement tout ce qui s'eft paffé lors de cet attentat fans exemple.

Loin de n'être pas touchée du fort de ces auteurs & coopérateurs coupables, je fens une véritable averfion de toute punition proprement dite; mon attachement aux intérêts d'un pays que je regarde comme ma patrie, ainfi que mon eftime pour une nation libre, de laquelle j'ai reçu pendant environ 20 ans plufieurs marques d'affection, me font fouhaiter avec ardeur de manifefter ultérieurement les vrais fentimens de mon cœur, &` d'adoucir le fort desdites perfonnes, autant que l'équité & le bien-être du pays peuvent le permettre, & fans bleffer les égards que je dois à ma maison & à la nation même.

Comme par les réfolutions unanimes de L. N. & Gr. Puiffances, pour le rétabliffement des droits. héréditaires du Stadhouderat, ainfi que des autres dignités éminentes de S. A. S. mon époux, & pour l'avancement du repos, de l'harmonie & de la confiance dans la province, par l'anéantiffement total des nouveautés dangereufes & illégales qu'on avoit introduites, & au moyen defquelles la patrie a été conduite fur le bord de fa ruine, je vois qu'il a déja été fatisfait en grande partie au vœu général de la partie la plus nombreufe & la meilleure

de cette même nation, dont les vrais fentimens avoient été étouffés depuis quelque temps par violence & par oppreffion; & attendu qu'il est entiè rement hors de mes vues de m'expliquer aujour d'hui fur des objets à l'égard defquels la juftice pourroit juger qu'il eft de fon intérêt de devoir faire des recherches juridiques, conformément aux loix du pays, je me bornerai, pour prouver combien je fuis éloignée de tout defir de voir porter atteinte à l'honneur ou aux biens, & fur-tout aux vies des fusdits auteurs & coopérateurs, à demander à leur égard, que, reftant pour toujours éloignés de ma cour, ils foient & reftent démis de, tous lés poftes de gouvernement & d'administration, afin que le public, qui a été léfé en ma perfonne, foit pleinement raffuré que déformais il ne pourra plus être commis par eux de nouveaux excès, & porté atteinte à la liberté & à la fureté générale ; & que ceci foit inféré & confirmé dans la fanction folennelle par laquelle V. N. & Gr. Puiffances voudront bien ratifier toute cette affaire. C'eft fur ce pied que pour moi-même j'acquiefce pleinement à la fatisfaction qui m'eft offerte aujourd'hui unanimement par L. N. & Gr. Puiffances.

[ocr errors]

Au reste, auffitôt que tout ce que deffus aura reçu fon plein & entier accompliffement; que par la ville d'Amfterdam il aura été fatisfait à tout ce que V. N. & Gr. Puiffances ont réfolu, & à tous les points de la fatisfaction auxquels Ja ville a pleinement confenti, & qu'en conféquence l'on aura effectivement éxécuté, tant le rétablissement de la régence que de la milicebourgeoife, fur l'ancien pied légal, en défarmant les corps d'exercice affociés, je n'aurai rien de plus preffé que d'intercéder S. A. S. Monfeigneur le Dac de Brunswick, pour qu'il renonce à toutes

entreprises ultérieures contre la ville d'Amfterdam, & au deffein de la réduire à un plus grand état d'angoiffe; & je prierai inftamment le Roi mon frère, de s'en contenter avec moi, & de rappeler par conféquent fes trouppes du territoire de la république.

[ocr errors]

Je protefte auffi de la manière la plus folennelle, que je ne defire rien avec plus d'ardeur que de voir bientôt rétablir & affurer fur des fondemens folides l'harmonie, le bien-être & le luftre de cette nation, jadis fi heureuse, & qui m'a toujours été chère. Mes efforts feront non interrompus & zélés, pour y coopérer toujours de toutes mes facultés ; je tâcherai nonfeulement d'oublier les torts paffés; mais je m'eftimerai heureuse en manifeftant ultérieurement mes vues les plus pures, & une tendre follicitude pour le bien-être de la république, particulièrement de cette province. Je continuerai infatigablement à cultiver les mêmes fentimens dans mes enfans, que j'ai tâché d'élever comme enfans de la patrie, afin qu'ils puiffent fe rendre dignes de l'eftime, de l'amour & de de la confiance des régens & des habitans, & qu'ils les méritent conftamment pour l'avantage & l'utilité du pays.

Signe WILHELMINE.

Les Députés demandèrent enfuite à S. A. R. la défignation des perfonnes dont elle requéroit l'éloignement, & reçurent la lifte des noms fuivans: MM. Camerling, Confeiller de Harlem; Blok, Echevin de Leyde; de Witt, Echevin d'Amfterdam; Van-Toulon, Confeiller de Gouda; VanForeeft, Confeiller d'Alckmaar; Cofterus,

Secrétaire à Woerden; de Lange, Confeiller de Gouda; de Gyfelaar, Penfionnaire de Dordrecht; Van - Zeeberg, & Van de Kafteele, Penfionnaires de Harlem; Van-Berkel & Wifcher, Penfionnaires d'Amfterdam; de Kempenaer, Confeiller d'Alckmaar; en outre, MM. Van-Leyden, Abbema, Hovy le jeune & Bicker, Confeillers d'Amfterdam, & Membres de la Commiffion de défenfe de cette ville. Li plupart des voix des Etats de Hollande confentirent à ces démiffions; & le 11, les Députés d'Amfterdam y adhérèrent.

Dès la veille, tout étoit convenu pour la reddition de la ville. Le 9, le Duc de Brunswick avoit demandé, par une Lettre aux Bourguemeftres, le défarmement des Auxiliaires & Volontaires qui fe trouvoient à Amfterdam, & la remise de la Porte dite de Leyde, à un détachement Pruffien, avec affurance de ne laiffer entrer aucun foldat dans la ville, de maintenir la difcipline, & de retirer les troupes après le défarmement; un Bour-' 'guemeftre & deux Confeillers fe rendirent le lendemain auprès de S. A., S. & convinrent avec Elle des articles fuivans.

I. Les troupes du Roi occuperont la porte dite de Leyde, par un détachement de 150 hommes. 10 chaffeurs, 4 huffards, 1 ordonnance; & il fera placé deux pièces de canon près de la porte.

II. Il fera mis deux bataillons avec les chaffeurs en quartier à l'Overtoom (faubourg d'Amsterdam). III. Il n'entrera perfonne des troupes du Roi en-ville, fans avoir obtenu à cet effet le confentement préalable du magiftrat, afin qu'il ne foit point donné par-là occafion d'animer les efprits.

IV. Les bourguemeftres & confeil de la ville prendront les mesures néceffaires pour s'affurer des éclufes aux portes de Haerlem & de Musden.

V. L'on me donnera journellement connoissance légale, jufqu'à quel point les réfolutions des Etats, auxquelles la ville d'Amfterdam a déjà accédé auront été mifes en éxécution.

VI. M. de Haaren fera informé, en qualité de commiffaire de ma part, de tout ce qui eft relatif au défarmement, afin de pouvoir m'en faire un rapport exact.

Fait à l'Overtoom, le 10 octobre 1787.

Signé CHARLES G. F. Duc de BR.

A

EDEL ELIAS 23 DICKERS

Le même jour, 150 Pruffiens ont occupé cette Porte de Leyde; 2000 autres font cantonnés dans le faubourg d'Overtoom, & le Duc de Brunswick a rouvert la communication interrompue entre Wefop & Amfterdam. Pour accélérer le départ de ces troupes étrangères, la Régence a demandé aux Etats, de les remplacer par des détachemens nationaux, En conféquence, le régiment Suiffe de May, le premier régiment d'Orange-. Nassau infanterie, & les Gardes à cheval font entrés à Amfterdam. L'on a dégarni les

« السابقةمتابعة »