De Verfailles, le 30 Septembre.

Le Marquis de Vérac, ci devant Ambaf fadeur du Roi auprès des Erats-généraux des Provinces-unies, de retour de fon Am-, baffade, a eu, à son arrivée ici, le 20 de ce mois, l'honneur d'être préfenté à Sa Maj, par le Comte de Montmorin, Miniftre & Secrétaire d'Etat, ayant le département des Affaires Etrangeres.

Le 23 de ce mois, le Comte d'Aranda, Ambalade ir extraordinaire & plénipotentiaire du Roi d'Espagne, a eu une audience particulie e du Roi, pendant laquelle il a pris congé de Sa Majefté; il a été conduit à cette audience, a nfi qu'à celles de la Reine & de la Fami le Royale, rar le fieur de la Garenne, Introducteur des Ambaffadeurs, Le fieur de Séqueville, Secrétaire ordinaire du Roi, pour la conduite des Ambassadeurs, précedoit.

Le Comte de Brienne, Commandant en chef pour le Roi dans la Haute & BaffeGuienne, que Sa Majefté a nommé Secrétaire d'Erat au département de la Guerre, a eu, le 24, l'honneur de faire fes remerciemens au Roi, étant préfenté par l'Archevêque de Toulouse, principal Miniftre d'Etat, & Chef du Confeil royal des finances.

Il a eu, le même jour, l'honneur de faire, en certe qualité, fes révérences à la Reine & à la Fami le Royale.

Le Chevalier de Viviers, ci-devant Miniftre plénipotentiaire du Roi près les Princes & Etats du cercle de la Baffe Saxe, a eu à fon retour ici, l'honneur d'être présenté à1 Sa Majesté, par le Comte de Montmorin, Miniftre & Secrétaire d'Etat, ayant le dé partement des Affaires Etrangeres.

Le 27, le Comte de Brienne a prêté ferment entre les mains du Roi, en qualité de Secrétaire d'Etat au Département de la Guerre.

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Déclaration du Roi, donnée à Versailles. le 20 Septembre, regiftrée en Parlement le du même mois, qui transfere & rétablic le fiége du Parlement en la ville de Paris, & y établit une Chambre des vacations pour y rendre la justice en la maniere acco tumée pendant les fix femaines qui auront cours, à compter du 1. Octobre jufqu'au 10 Novembre prochain.

Arrêt du Confeil d'Etat du Roi, du 10 'Août, qui regle la forme de l'adminiftra tion municipale de la ville de Meaux.

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Autre du 31, portant établiffement d'une Imprimerie à Verailies, en faveur du fieur Pierres, premier Imprimeur ordinaire de 30 Sa Majefté.

Autre, du 25 Mai dernier, pour la prise 'de poffeffion du bail de la Ferme-générale des biens des Religionnaires fugitifs & ré fractaires aux ordres du Roi, fous le nom d'André Piotton, Bourgeois de Paris, pour neuf années, à commencer du 1 Janvier 1788.

Autre, du 7 Septembre, qui ordonne un nouvel examen des plans, devis & marchés relatifs à la conftruction de la clôture de' Paris, enfemble des ouvrages déja faits & de ceux reftans à faire; ordonne que les conftructions concernant ladite clôture, non encore commencées, ne pourront être exécutées qu'après ledit examen, & l'approbation détaillée du fieur Contrôleur général, & fur le compte qu'il en aura rendu à Sa Majesté.

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» Le Roi s'étant fait rendre compte de l'état actuel des travaux de la nouvelle enceinte de Paris, dont Sa Majefté a ordonné l'établissement par fa décifion du 23 Janvier 1783; & Sa Majefté ayant reconnu que, contre fes intentions, on avoit prodi gué les ornemens dans les bâtimens deftinés à fervir de Bureaux pour la perception des, droits d'entrée à Paris, & que les effets de ce luxe défavoué par l'opinion publique, & contraire à l'objet même d'une entreprise qui n'a été formée que dans des vues d'économie, avoient été d'en augmenter confidérablement les dépenfes : Sa Majesté, en

regrettant que tous les travaux foient trop avancés pour qu'elle puiffe étendre les réformes fur tous les objets qui en feroient fufceptibles, a cru du moins devoir prendre des mesures convenables pour réprimer à l'avenir cette prodigalité, pour retrancher des conftructions qui restent à faire, tout objet de fuperfluité & de luxe, & pour fe faire rendre un compte exact de toutes les dépenfes. A quoi voulant pourvoir, &c. »

Arrêt de la Chambre des Comptes, qui regle la forme des certificats de vie à fournir pour la perception des rentes viageres.

On vient de publier les Réglemens faits par le Roi, pour la formation & compofition des Affemblées qui auront lieu dans la Généralité de Tours & la province de Dauphiné, en vertu de l'Edit portant création des affemblées provinciales. L'un est du 18 Juillet, l'autre du 4 Septembre. L'affemblée générale de la Généralité de Tours a été ouverte le 11 Août, & l'affemblée provinciale de la province de Dauphiné l'a été le 1 Octobre.

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L'achat des foies s'eft faite à la foire d'Alais avec une rapidité étonnante, le 28 & le 29 Août elles fe font vendues de 20 à 40 fous par livre de plus qu'à la foire de Beaucaire derniere. Toutes les foies ont été vendues, & il y en a été pesé 565 quintaux. Dans les bonnes années, il arrive pour l'ordinaire à cette foire 15 ou 1800 quintaux

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de fole, fur lefquels il y en a 3 ou 40€ quintaux dinvendus. Cette année il n'en refte point; on peut juger par là combien la récolte a été mauvaise.

Le Procureur du Roi du Bailliage de Cany en Normandie a fait inférer dans le Journal de Normandie l'annonce d'un attentat récent, qu'il aconte en ces termes :

Il a été commis dans nos cantons, la nuit du 14 au 15 Août dernier, un affaffinat prémédité, fur la perfonne d'un jeune étranger voyageur, par trois particuliers inconnus lefquels il faifoit route du bourg de Valment à celui de Cany, & qui lui ont volé une pare tie de fes effets & de fon argent.

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Quoique frappé à la tête de violents coups de baton, & à la gorge de divers coups de coureau, portés avec une force fupérieure, & pénétrant tranfverfalement l'afophage & la trachée-art ere, l'homicidé à furvécu près de quinze heures à cet affaffinat. On a employé utilement une partie de ce temps à lui adminiftrer les fecours fpirituels, & à prendre ses déclarations. Le Procès-verbal que j'en ai requis & fait dreffer, annonce qu'il s'appelloit Jacques Lefevre qu'il étoit domicilié à Lifieux, & au fervice d'un fieur Leger, Maître Boucher de cette ville, lequel devoit être alors à Dieppe, où ledit Lefevre avoit ordre de l'al er rejoindre.

L'état de foibleffe où étoit le mlade lui permit à peine de r conter fon malheur, & de nous donner le fignalement de les meurtriers. Il expira, pour ainfi dire, en parlant, le 15 Août, oft vers l'onzieme heure du matin. Le 16 il fut inhumé fous le nom qu'il avoit pris dans