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tat, plus curieux et plus certain que celui que des Auteurs ordinaires tirent de la compilation des Gazettes et des Journaux ; il tranfmettra à la postérité les époques et les tranfactions de chaque règne, fur des données certaines et dignes de foi.

Ce nouveau Difcours commence par le récit des principaux évènemens qui ont eu lieu depuis la mort du feu Roi; enfuite M. le Comte de Hertzberg continue en disant:

» On voit dans le récit abrégé de ce qui s'eft paffé dans le cours de l'année écoulée depuis la mort de Frederic II, que le roi a difpofé fon temps prefque de la même manière que fon grand prédéceffeur, en l'employant principalement au maintien conftant de l'ordre militaire; mais il n'a pas manqué auffi de donner fes foins & fon application à l'adminiftration du gouvernement civil. Très-convaincu de l'excellent ordre, de la bonne combinaison & de l'activité que le feu roi a mis dans toutes les parties de l'administration, fur-tout dans celles du militaire, des finances & de la police, le Roi a affez fait voir pendant toute fa gestion de cette année, qu'il veut conferver ce même ordre; mais ayant pourtant trouvé des défauts, qui viennent de l'imperfection humaine, il s'est appliqué & a déja fait de grands pas, dans le cours de cette année, à les redreffer & à les corriger, par de nouveaux arrangemens, dont je rendrai un compte abrégé. »

» C'eft ainfi que le Roi vient d'établir un direc¬ toire général de la guerre, lequel eft préfidé par des héros du premier ordre, tel que le duc régnant de Brunswick, M. le général de Mollendorf, &

un nombre d'autres généraux vétérans & diftingués par une habileté & une routine reconnues, & partagé en fept départemens combinés, qui dirigent, chacun felon leur affignation, la recrue des régimens, leur habillement & entretien, les magasins militaires, l'artillerie & le génie, l'entretien des fortereffes, la remonte de la cavalerie, la livraifon du fourrage, la difcipline & la juftice militaire, ainfi que toutes les autres parties de l'adminiftration militaire, le Roi s'étant réfervé la direction générale des opérations en temps de guerre. L'inftitution de ce directoire de guerre étoit d'autant plus néceffaire, que le feu Roi avoit exercé tout feul en perfonne, toute l'administration militaire, à l'aide de quelques infpecteurs généraux & de quelques aides de camp; ce qui furpaffoit les forces humaines, & n'a pas laiffé de caufer des inconvé

niens."

» Pour mettre la partie de l'enrôlement des recrues étrangères fur le meilleur pied poffible, le Roi a établi à Francfort fur le Mein, un Majorgénéral, qui a l'inspection & la direction générale de tous les officiers qui font en recrue; il a fait publier une patente, par laquelle on a défendu tout enrôlement forcé & illicite, & affuré le congé aux foldats après l'expiration de leur capitulation. On a auffi fait quelques changemens pour la meilleure diftribution des cantons militaires, & on a pris des précautions contre la défertion des foldats, tant par un traitement plus doux, que par la conclufion d'un cartel avec l'électeur de Saxe & autres princes voifins. Il a achevé la levée de fix bataillons francs, mieux compofés que ceux du temps paffé. Il a augmenté les régimens d'un nombre convenable d'officiers & de bas-officiers. Les compagnies des grenadiers ont été réincorporées aux régimens; la paie des officiers a été diftribuée d'une

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manière plus égale; l'habillement des troupes a été changé en partie, pour mieux couvrir le foldat. La livraison du fourrage de la cavalerie a été laiffée à la charge du pays; mais le Roi en a confidérablement augmenté le prix. Il a hauffé le prix des chevaux de remonte, pour en affurer le meilleur achat, & il pris des arrangemens pour établir quelques nouveaux haras en Pruffe. Il fait bâtir une grande caferne à Breslau, pour y transférer un régiment d'artillerie; & de grandes fommes ont été affignées, tant pour l'entretien des forteresses de Silefie, que pour continuer la bâtiffe de la fortereffe de Graudenz & du fort de Lik en Pruffe. Ce n'eft-là qu'une efquiffe des changemens utiles qui ont été faits pendant le cours de l'année paffée, pour mettre la partie militaire dans le meilleur état poffible. »

"Le Roi a fait également pour la partie des finances & de la grande police, ce qui lui a paru néceflaire & convenable pour ajouter à la perfection connue qui avoit déjà été donnée à ces objets fous les deux règnes précédens. Il a ordonné & recommandé pour cet effet au grand-directoire des finances, de traiter toutes les affaires, autant que poffible, d'une manière collégiale & par un commun concert des Miniftres d'État, felon l'inftitution excellente & primitive du Roi FredericGuillaume I. Il a établi un département particulier pour la direction des péages, des accises, des fabriques & du commerce. C'eft par ce département qu'il a fait abolir l'administration fifcale & odieufe des péages & accifes, qui avoit été gérée jufqu'ici par des officiers d'une nation étrangère, peu instruits de notre conftitution. Il l'a rendue à fa nation, & a tâché d'alléger le fardeau des droits par un nouveau tarif, par une diminution confiderable des droits de tranfit & autres, & par

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des arrangemens adoucis & favorables pour la foire de Francfort, en tâchant en général de rendre le commerce plus libre avec les étrangers, fans pourtant déranger les fabriques nombreufes du pays, & en faifant des traités de commerce avec les puiffances voifines. Pour le rendre auffi plus aifé, il a commencé à faire travailler à des chaufféès, qui mènent du pays de Magdebourg à Leipzig, ayant déja affigné la fomme de 100 mille écus, & ayant chargé notre académie de publier un prix pour mieux éclaircir la matière intéreffante de la conftruction des chauffées, négligée & peu connue jufqu'ici dans les états Pruffiens. Le Roi a donné cette année des fommes tout auffi fortes que fon prédéceffeur, pour l'encouragement de l'agricu!ture & des fabriques, pour l'entretien & l'amélioration des canaux, fur-tout pour empêcher les inondations de la Warte, de l'Oder, de la Havel & de l'Elbe, & pour donner une meilleure direction & un écoulement plus libre à ces rivières. Il a beaucoup foulagé le pays en augmentant le prix des livraisons du fourrage jufqu'à près de 300 mille écus, & en permettant la fortie du blé & fon libre commerce, quoiqu'en le chargeant d'un petit impôt, qui empêche fa fortie & une trop grande hauffe du prix. Il a aboli le monopole du tabac & des raffineries de fucre, en rendant la fabrication de ces articles libre à tous fes fujets. Il a fait affigner les prix ordinaires pour l'encouragement de toutes les branches de l'induftrie rurale & des fabrications; il a même affigné une fomme extraordinaire pour établir la culture de la foie, qui depuis deux ans avoit beaucoup déchu par les mauvaises faifons & la perte des mûriers dans des hivers trop rigoureux. Il a fimplifié l'administration des finances, en réuniffant les députations qui réfidoient à Cælin & dans le pays de

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Hoheinftein, aux chambres de Stettein & de Halberf tadt. Il a fait des changemens utiles à la chambre générale des comptes, & a augmenté en général les appointemens de la plus grande partie des collèges de finance. »"

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La partie importante de la justice n'a pas été oubliée. Le Roi a confirmé & autorifé de la manière la plus expreffe, la nouvelle réforme de la juftice & de la légiflation que Mr. le Grand-Chancelier de Carmer a introduite dans les dernières années de la vie de Frédéric II, en attribuant la principale inftruction & direction des procès aux juges, & en diminuant l'influence intéreffée des avocats. Il a affigné à ce miniftre une fomme annuelle de 35 mille écus, pour pouvoir mieux payer les collèges de juftice, & pour diminuer pour le public la charge des épices, & il en a promis encore davantage. Il a autorifé de nouvelles loix, que la facilité du feu Roi avoit rendues néceffaires, pour réprimer la manie & l'infolence des plaideurs & des follicitans, & pour contenir l'efprit réfractaire & inquiet de quelques payfans. Par le même motif il a fait redreffer & caffer les arrangemens arbitraires que le feu Roi avoit pris dans la fameufe affaire du meunier Arnold, & a réparé ainfi une injuftice éclatante, que ce grand prince a commife par des erreurs & des précipitations, & par les fuites de fon zèle même pour la justice. »

(La fuite au Journal fuivant.)

De Vienne, le 30 Septembre.

Pendant le féjour de l'Empereur à Théréfienftadt, on fit fauter en fa préfence, les 13 & 14 du mois dernier, plufieurs mines préparées dans ce deffeini S. M.

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