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hauteur d'un homme chacun, à l'huisserie; c'est à savoir le premier pour le roi, lequel étoit au haut bout de ladite salle, et comprenoit toute la largeur d'icelle; auquel parquet convenoit monter trois marches de degré. Le second parquet pour les seigneurs du sang, connétable, chanceliers et prélats, lequel étoit au milieu de ladite salle, près de celui du roi, et étoit plus long que large, et y convenoit monter une marche de degré. Le tiers parquet pour les nobles, comtes, barons, gens du conseil du roi, et gens envoyés de par les bonnes villes. Lequel parquet étoit grand et spacieux, et environnoit de trois côtés celui desdits seigneurs du sang.

Item, audit premier parquet, étoit assis le roi en une haute chaire, en laquelle falloit monter trois hauts degrés : laquelle chaire étoit couverte d'un velours bleu, semé de fleurs de lys, enlevées d'or, et y avoit ciel et dossier de même: et étoit le roi vêtu d'une longue robe de damas blano, broché de fin or de Chypre bien dru, boutonnée devant de boutons d'or, et fourrée de martres sobelines, un petit chapeau noir sur sa tête, et une plume d'or de Chypre. Et aux deux côtés du roi y avoit deux chaires à dos, loin de la sienne, chacune de sept à huit pieds, l'une à dextre, et l'autre à senestre, toutes deux couvertes de riche drap d'or sur velours cramoisi. Esquelles chaires étoient, c'est à savoir, en celle de main dextre, le cardinal de Sainte-Susanne, évêque d'Angers, paré d'une grande chappe cardinale; et en celle de main senestre, le roi de Jerusalem et de Sicile, duc d'Anjou, vêtu d'une robe de velours cendré, fourrée de martres. Et étoit gardé l'huis dudit parquet, répondant en la salle, par les sires de Blot et du Bellay; et l'autre huis, répondant en l'hôtel d'un des chanoines de l'église, qui avoit été fait pour la venue dú roi, étoit gardé par le capitaine et archers de la garde dudit seigneur, et Guerin le Groin.

varre,

Item, joignant et aux côtés de la chaire du roi notredit seigneur, étoient debout, c'est à savoir, du côté senestre, messieurs de Nevers et d'Eu, et du côté dextre, monsieur le prince de Nacomte de Foix; et devant ledit comte de Foix étoit assis, sur une des marches de ladite chaire, le prince de Piémont, jeune enfant; et derriere le roi de Sicile, étoit assis assez foin, sur une petite selle, le comte de Dunois, grand chambellan de France, lequel étoit si goutteux, qu'il le convenoit porter à force de gens.

Item, audit parquet, étoient plusieurs autres seigneurs, tous

debout, c'est à savoir, monsieur le vicomte de Narbonne, fils dudit comte de Foix, le sire de Pennebroc, frere du roi d'Angleterre, messieurs de Tancarville, de Châtillon, de Büeil et de Longueville, Pierre de Laval, les sires de Laigle, de Craon, de Crussol, de la Forest, et plusieurs autres en grand nombre.

Item, audit second parquet, y avoit deux hauts bancs, parés de riche tapisserie; esquels bancs étoient assis, c'est à savoir, au banc de la main senestre, M. le marquis de Pont, M. le comte du Perche, M. le comte de Guise, M. le comte de Vendôme, M. le comte Dauphin, et M. de Gaure, comte de Montfort, vêtus de velours, et parés moult richement; et en l'autre banc à la main dextre, étoient assis M. le comte de Saint-Pol, connétable de France, au plus haut bout: et joignant de lui, M. de Treignel, chancelier de France, vêtu de robe de velours cramoisi : et plus d'environ quatre doigts, et au banc même, M. le patriarche de Jerusalem, évêque de Bayeux, M. l'archevêque de Tours, MM. les évêques de Paris, Chartres, Perigueux, Valence, Limoges, Senlis, Soissons, d'Aire, d'Avranches, d'Angoulême, de Lodeve, de Nevers, d'Agen, de Comminge, de Bayonne, et autres qui comparurent par procureurs.

Item, et audit parquet, devant mesdits seigneurs, étoient maître Jean le Prevost, notaire et secrétaire du roi notredit seigneur, et greffier d'iceux trois états, assis sur une selle, et un buffet devant lui. Et aux pieds d'iceux seigneurs du sang, connétable, chancelier, patriarche, archevêques et evêques, étoient assis les autres notaires et secrétaires du roi notredit seigneur. Et étoient commis à garder l'huisserie dudit parquet, les sénéchaux de Carcassonne et de Quercy, vêtus de robes longues de velours poir.

Item, entre ledit parquet du roi, et celui de mesdits seigneurs du sang,connétable, chancelier,prélats et autres y avoit deux autres bancs parés de tapisserie, regardant vers la face du roi, esquels étoient assis, c'est à savoir, en celui de la main dextre; M. l'archevêque et duc de Rheims, premier pair de France, (1) l'évêque et duc de Laon, l'évêque et duc de Langres, l'évêque et comte

(1) Juvénal des Ursins, qui prononça une harangue plate, qu'on trouve au Recueil des Etats généraux, t. IX, p. 231. (Idem.)

de Beauvais, et l'évêque et comte de Châlons, tous pairs de France: et en l'autre banc étoient M. le comte de Dampmartin, grand-maître d'hôtel, les sires de Loheac et du Boismenart, maréchaux, et le sire de Torcy, grand-maître des arbalètriers de France: et après vint le bâtard de Bourbon, amiral de France, qui fut au rang d'eux, et le dernier assis.

Item, et au liers parquet, étoient derriere le banc desdits seigneurs du sang, les comtes, barons, nobles et seigneurs, desquels les noms s'ensuivent. Et premierement, les sires de Montiay, d'Illiers, d'Estouteville, de Ferrieres, de Bonestable, de Clere, de Gaucourt, de Moy, le vidame d'Amiens, le Comte de Nelle, le comte de Roussy, les sires de Gruly, de Renel, de Tournoelle, de la Fayette, de Treignac, de Monteil, de Soubise, de Dampierre, de Rochechouart, de Bressure, de la Floceliere, de Mortemart, de la Greve, de Ruffec, de Prully, de Crissé, de Thussé, et autres en grand nombre, qui comparurent par pro

cureurs.

Item, et audit parquet même, derriere le banc desdits connétable, chancelier et prélats, étoient les gens du conseil du roi, et ambassadeurs qui s'ensuivent : c'est à savoir, les sires de Taillebourg, de Maupas, de Moy et de Monsterenl; maître Pierre d'Oriolle, Jean de Poupaincourt, Charles de la Veruade, Adam Fumée, Guillaume Compains, Pierre Clutin, Jean Viger, Jean Choart, Jean de Langlée, Mathurin Baudet, et plusieurs autres en grand nombre, tous conseillers du roi notredit seigneur; les chanceliers ou gardes des sceaux du roi de Sicile et du duc d'Orléans, et autres ambassadeurs, tant dudit duc d'Orléans, que du comte d'Angoulême.

Item, au bout d'en-bas dudit parquet, y avoit plusieurs selles et formes, où étoient assises plusieurs notables personnes, tant gens d'église, bourgeois, nobles, qu'autres, qui là étoient venus garnis de pouvoir suffisant, faisant et représentant la plus grande et saine partie des bonnes villes et cités en ce royaume, desquelles villes les noms s'ensuivent et premierement la ville de Paris, Rouen, Bourdeaux, Toulouse, Lyon, Tournay Rennes, Troyes, Orléans, Angers, Poitiers, la Rochelle, Bourges, Limoges, Montpellier, Tours, Narbonne, Beauvais, Laon, Langres, Châlons, Sens, Chartres, le Mans, Noyon, Evreux, le Puy, Clermont en Auvergne, Nevers, Meaux, Carcassonne, Beziers, Bayonne, Rhodez, Alby, Nismes, Senlis, Saintes, Angoulême, Saint-Flour, Mende, Acqs, Tulles, Cahors, Peri

gueux, Soissons, Agen, Condom, Compiegne, Dieppe, SaintLo, Falaise, Vire, Carentan, Vallognes, Monferrant, SaintPourçain, Brioude, Yssoudun, Niort, Saint-Jean-d'Angely, Blois, Saumur, Milhau: et de chacune ville il y avoit un homme d'église et deux laïcs (1).

Item, le roi assis en sadite chaire, et lesdits roi de Sicile et cardinal, ensemble mesdits seigneurs du sang, messieurs les pairs ecclésiastiques, prélats, nobles, gens des bonnes villes, et autres dessus dits, assis en leurs chaires et siéges, chacun par ordre, comme dit est, se leva M. le chancelier de son siége, et alla devers le roi notredit seigneur, et s'agenouilla à son côté dextre. Et quant icelui seigneur lui eût dit aucunes paroles, s'en revint seoir en sondit lieu et siége. Et fit une très-belle proposition, en remontrant aux gens desdits Etats illec présens plusieurs choses. Et entre les autres les grands, nobles et louables faits des rois de France ses prédécesseurs, les dons de grace, les victoires qu'ils ont eues, les loyautés que les trois états de ce royaume ont eues envers eux, et les services qu'ils leur ont faits, au moyen desquels les ennemis et adversaires de cedit royaume, ont été par plusieurs fois reboutés et expulsés: la grande volonté que le roi dès son jeune âge a toujours eue et a encore d'augmenter et de croître le royaume et la couronne : les divisions qui ont été en ce royaume depuis trois ans en ça, le grand danger qui serait si la duché de Normandie étoit séparée de la couronne, et plusieurs autres points longs à réciter, tendant et concluant que les gens desdits états lui donnassent sur ce leur bon avis et conseil (2).

Et ce fait, se départirent le roi notre seigneur et autres dessusdits, après aucuns remercimens faits à icelui seigneur par lesdits des troits états.

Et depuis se rassemblerent lesdits des trois états en ladite salle par plusieurs et diverses journées, jusques au quatorzieme jour

(1) Il y avait donc 192 députés du Tiers-Etaf; on ne sait pas s'ils furent choisis par le Roi ou élus librement. (Isambert.)

(2) On voit que ces Etats étaient assemblés par le roi pour dégager la promesse que les princes confédérés lui avaient arrachée en faveur du frère du roi, chef de la coalition dite du bien public. Le prince était absent; il avait tort de ne pas réclamer la place due à son rang, et de ne pas soumettre à l'assemblée les griefs de la nation. Le moyen était légal et bien trouvé; un roi qui a à se plaindre de coalitions doit en rendre son peuple juge ca appellant les états. (Idem.)

dudit mois d'avril et tellement débattirent les matieres pour lesquelles ils étoient assemblés, et opinerent sur ce, qu'ils se condescendirent à une opinion conforme et unique, telle qu'il

s'ensuit.

Sur les matières proposées de par le roi, par la bouche de monseigneur le chancelier, en la présence de très-haut et puissant prince, le roi de Jérusalem et de Sicile, duc d'Anjou, de très-révérend pere en Dieu, et très-redouté seigneur M. le cardinal, de mes très-redoutés seigneurs messeigneurs du sang, de très-révérends et révérends peres en Dieu, messieurs les patriarche, archevêques, évêques, pairs de France ecclésiastiques, et autres prélats, et gens d'église, de MM. les nobles et gens des cités et bonnes villes, faisant et représentant les trois états généraux de ce royaume et esquelles choses le roi a demandé à mesdits seigneurs leur bon avis et conseil.

Après que les matieres ont été bien au long débattues.

Réunion des États.

(1) Premierement, en tant qu'il touche le premier point principal de la proposition : c'est à savoir que le roi, pour la grande amour, affection et fiance qu'il a à mesdits seigneurs dessus nommés, il les a bien desiré avoir ensemble, et à cette cause les a fait convoquer, et lui a été grand plaisir et grande consolation de voir si grande et si notable assemblée, et que comme à ceux en qui il a entiere et singulière confiance, et qui ont si loyaument servi le roi son pere, lui, et la couronne, comine chacun sait et dont il se repute bien tenu à eux ; il avait délibéré de leur communiquer les grandes affaires et celles de son royaume, pour avoir sur ce leur bon avis et conseil.

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Il semble à tous mesditz seigneurs des états, et sont tous demeurés en une opinion conforme et unique, les choses ouies, entendues et débattues, et toutes les grandes et notables raisons qui ont été dites, récitées et alléguées, qu'ils doivent remercier le roi très-humblement de ce qu'il lui a plu les convoquer et assembler ainsi, et pour les causes que dessus, et de l'amour, affection, fiance et bénignité qu'il a montré avoir envers eux : et que de leur part ils sout disposés, conclus et délibérés de le servir et obéir envers tous, et contre tous, sans nul excepter, et d'y employer leurs corps, leurs biens, et tout ce qu'ils ont sans rien y épargner, jusqu'à la mort inclusivement; et lui supplient qu'il les veuille tousiours avoir et tenir en sa bonne grace et re

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