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Eh quoi la ftupide ignorance

Voudroit-elle, d'accord avec le mauvais goût,
De fes flots inonder la France ?

Quels ouvrages,bons Dieux! & quels Juges, fur-tout!
Annoncent-ils des Arts l'entière décadence? ...
Mais non : à ce Théatre où Corneille étonna ;
Où le Peintre éloquent de Phèdre & ďAthalie
Balança les fuccès d'Horace & de Cinna;
Où de terreur notre ame se glaça,
Et de pitié pourtant fut encore attendrie,
Malgré les durs crayons dont Crébillon traça
Atrée, Electre & Zénobie;

Où, loin d'être éclipfé par ces rivaux fameux,
Prêt à ceindre fon front de la couronne épique, -
Voltaire, ce génie heureux,

Plus éclatant & plus pompeux,

Plus moral & plus pathétique,

Lui feul nous inftruifit en nous charmant comme eux ;
A ce Théatre, où, démentant votre âge,
Dans Warwick, à vingt ans, vous fîtes admirer
Et des beautés de l'Art ce brillant affemblage,
Et ce jugement fain, & cette raifon fage,
Que l'on ofe à peine éfpérer ·

Du génie hors d'apprentissages

A ce Théatre, dis-je, en vain des nouveautés
L'attrait, au bon goût fi contraire,
Fait de bravos retentir le Parterrę

A de froides moralités,

A des fentimens exaltés,

A des Héros fans caractère,

A des vers durs & fans verve enfantés:

Raffurons-nous; malgré ce fuccès éphémère,
Le beau, le grand, le vrai, toujours accrédités,
Sont furs encor d'y frapper & de plaire.
Oui, lorfque de Sophocle empruntant les couleurs,
Vous tranfportez fur notre Scène

Le tableau déchirant de ces longues douleurs,
Qui de l'ant d'Hercule alimentent la haine,
Non moins intéreffant qu'au Théatre d'Athène,
De pitié ce Héros attendrit tous les cœurs,
Et La Rive, aujourd'hui fi cher à Melpomene,
Sous fon nom fait couler nos pleurs.
Puiffent, ainfi que vous, nos modernes Tragiques,
De ce divin Sophocle heureux imitateurs,
Nous rappeler, en des vers enchanteurs,
Ce beau, ce naturel, & ces graces antiques,
Qui, de nos jours encore, ont tant d'admirateurs ;
Ou, fi, ne fe livrant qu'à leur pré pre génie,
De la Grèce on les voit négliger ces tréfors,
Puiffe naître de leurs efforts

Quelque nouvelle Mélanie ......

Mais entrons dans ceTemple où veillent tous les Arts
Où de leurs fruits nombreux les récoltes choilies,
Et de nos Périclès & de nos Afpafies,
Avec tant d'intérêt appellent les regards.
C'est là qu'à de nobles Séances.

Un sèxe aimable ajoute un nouveau prix;
Qu'il y fourit à de charmans Ecrits;

Que de ce lieu facré, doctes intelligences,

Aux plus fublimes connoiffances
Vos Collègues & vous élevez nos efprits 5
Que des talens à leur aurore
Vous dirigez la marche & les premiers élans,
Et qu'à vos entretiens favans,
Les talens exercés vont profiter encore.

Ah! doit-on craindre déformais
Que chez les Filles de mémoire

Puiffent leur échapper ces lauriers que la Gloire
Attacha de tout temps fur le front des François !
A de fi beaux lauriers tous afpirent fans doute,
Et pour eux ils font préparés.

Si cependant, ainfi qu'on le redoute, Loin du but un faux goût les avoit égarés, LA HARPE, que par vous leurs pas foient éclairész Vous connoiffez la bonne route,

Et vous les y ramènerez.

(Par M. Mugnerot. >

RÉPONSES A LA QUESTION :

Ya-t-il plus de plaifir à voir arriver ce qu'on aime, que de peine à le voir partir?

I.

LE plaifir eft un bien trompeur ;
Le défespoir eft un martire:
L'un ne fait qu'effleurer le cœur,

L'autre à chaque inftant le déchire.

(Par M. de Manrochers.)

I I.

Air Faire voudrois, belle Marie

:

VERS moi pauvret quand vient l'amie,

Vois naître rofes du bonheur.

Part-elle épines de la vie

S'enfoncent toutes dans mon cœur.

Quand loin elle eft, du moins efpère

De bientôt la voir revenir,
Efpoir confole ma misère,
Parce qu'efpérer c'est jouir.`.

Dès que la vois, bientôt oublie
Tourment d'absence & long malheur ;
Car feul doux regard de Marie
Efface fiècle de douleur;

Mais fi bien chère eft jouissance
Qu'éprouve quand la voie went a
Mortelle, affreufe eft déplaifance
Que reffens quand la vois partir.

Las! quand ma Dame, après filence,
Soupirant, dit: M'en vais partir,
Lors plaifirs, bonheur, exiftence,
Avec elle, vois tout s'enfuir.

Ains quoiqu'heureux dès qu'elle arrive,
Supporter puis tant doux plaifir;
Mais du départ peine eft fi vive
Que fuccombe & n'ai qu'à mourir.

(Par M. Charon.)

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POUR répondre, en deux mots, d'une façon fortable,
Voici d'avis que je vais vous donner :
On a plus de plaifir lorsqu'on s'en va dîner,
Que de regrets en se levant de table.

(Recueillie par le Ch. de Meude-Monpas.)

NOUVELLE QUESTION A RÉSOUDRE.

La crainte de perdre eft-elle auffi forte chez l'Avare, que l'eft chez l'Ambitieux le défir de poffeder?

Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du Mercure précédent. LE mot de la Charade eft Fourrage; celui de l'énigme eft Cheval(1); celui du Logogriphe eft Rocher, où fe trouve Roche, Roch (Saint), Roc.

(1) Le Cheval a trois rapports avec la Femme ; la poitrine, le feffier, & les crins, c'est-à-dire, poitrine large, croupe remplie, & les crins longs: trois avec le Lion; le maintien, la hardieffe, & la fureur: trois avec le Bouf; l'ail, la narine, la jointure: trois avec le Mouton; le nez, la douceur, la patience: trois avec le Mulet ; la force, la conf Lance au travail, & le pied: trois avec le Cerf; la tête, la jambe, & le poil court: trois avec le Loup; la gorge, le col, & l'ouïe: trois avec le Renard; l'oreille, la queue, le trot trois avec le Serpent; la mémoire ; la vue le contournement : trois avec le Lièvre; la courfe, te pas, la fouplesse.

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