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progrès rapides que la doctrine des paratonnerres à faits dans ces contrées, fe font étendus, à leur exemple, dans une grande partie de l'Allemague, & l'inftruction pour placer les paratonnerres de la maniere la plus fûre fur toutes fortes de bâtimens, publiée l'année derniere en allemand par le favant phyficien que nous venons de citer, a été bientôt épuifée, quatre princes voifins l'ayant fait diftribuer à leurs fujets. D'autres fouverains ont envoyé à M. l'abbé Hemmer plufieurs perfonnes pour apprendre l'art d'armer les bâtimens, & à leur retour dans leur patrie, elles en ont élevé de femblables.

(Journal d'hiftoire naturelle, &c.)

MÉDECINE,

CHIRURGIE.

1.

SUR les maladies que l'on doit prévenir en automne & en hyver,

Pau de fujets, comme vous favez, Meffieurs,

ont autant exercé la gaieté françoise que la médecine. Depuis les vives faillies de notre premier poëte comique jufqu'aux ouvrages les plus philofophiques & les plus férieux, on voit fe manifef ter pour le même objet ce penchant à la plaifanterie & aux bons mots, & former, pour ainfi dire, un des caracteres diftinctifs de l'efprit national. J'avoue que j'ai donné autrefois dans ce ton général, lorfque je mettois moins de prix à la raifon qu'au défir de plaire. A peine on prononçoit en fociété quelque mot relatif à la profeffion de médecin, que ma bouche étoit déja ouverte pour faire quelque rapprochement piquant & malin. La fageffe & la maturité font venues à la fuite des années. Il m'importe maintenant beaucoup plus de m'inftruire en médecine que d'en plaifanter, & j'ai grand regret de n'en avoir point fait une étude férieufe.

Les poefies d'Horace ont fait en tout tems mes délices, & je les lifois derniérement pour faire diverfion à des idées triftes & méla coliques; mais je tombai fur un de fes vers qui n'oare rien de gai & dont le fens ne peut être bien développé que par un médecin :

Autumnusque gravis, libitinæ quæftus acerbæ.

Que fignifie ce préfage finiftre ? la médecine n'a-t-elle point à offrir des moyens préservatifs & des préceptes confolans pour échapper aux maladies qui nous menacent dans la faifon actuelle ou dans la fuivante.

J'ai l'honneur d'être, &c.

Un de vos abonnés.

Réponse. L'automne n'eft pas en lui-même plus dangereux que les autres faifons: il ne le devient que par accident & relativement à une conftitution de corps cacochyme, phlegmatique, valėtudinaire, ou à des affections de mélancolie, de fievre hectique & autres femblables. Cette faifon n'eft point d'ailleurs à craindre pour les perfonnes faines qui évitent des imprudences & des écarts extrêmes de régime. Mais ces confidérations générales méritent d'être plus développées.

Hippocrate a dit que fi la fécherefle & les vents du Nord ont été conftans en été & que les pluies & les vents du Midi fuccedent en automne, it faut s'attendre pour l'hiver fuivant à voir régner des douleurs de tête, des toux, des enrouemens & même des phthifies en effet, comme le remarque Hoffman, le tems pluvieux & humide diminue le refort des fibres & fait languir les fonctions des organes, ainfi que la tranfpiration. Le froid de l'hiver qui fuccede auffi-tôt, refferre la peau & repouffe à l'intérieur les humeurs qui fe portent fur les parties les plus foibles de-là viennent, fuivant la variété des conftitutions, différentes affections qui fe déclarent pour la premiere fois, ou qui fe renouvellent, comme la toux, l'enrouement, des Huxions de différente efpece, des douleurs de dents des accès de goutte, des rhumatifmes, des douleurs de fciatique, &c. Ce n'eft point par des pratiques frivoles & des attentions pufillanimes qu'on échappe à ces maux, c'eft au contraire en s'endureiflant aux impreffions de l'air extérieur par un paffage gradué, en fe livrant davantage à l'exercice du corps, & en augmentant un peu la dofe des fpiritueux & des fortifians.

Gorter explique très-bien le vrai fens de ces mots d'Hippocrate: Nonnullis etiam tabes oritur; il ne s'agit point là de cette efpece de coufomption qu'entraîne une ulcération des poumons; mais il eft queftion d'une phthifie purement catarrale, produite par des humeurs crues qui s'engendroient d'abord dans d'autres parties du corps, & qui fe portent, au déclin de l'automne, für les organes de la poitrine. Il s'excite alors une toux continuelle, qui peu-à-peu dérange toutes les fonctions & jette dans le dépériffement, fi on ne lui oppofe un traitement convenable. Un cas de pratique rendra fentible ce que nous venons de dire.

Une dame âgée de quarante ans, & mere de fix enfans qu'elle n'avoit point allaités, étoit fujette a des enchifrenemens habituels; cet écoulement par les narines devenoit beaucoup plus abondant & plus incommode vers le déclin de l'automne: il fe fupprima il y a environ trois ans vers cette époque; mais la poitrine parut aufi-tôt affectée d'un engorgement de matieres féreufes & acres, qui produifoient la toux la plus incommode avec le fentiment d'une chaleur brûlante. On prodigua en vain les juleps, les locks & tous les adouciffans qu'on peut imaginer. La matiere de l'expectoration avoit tous les caracteres de ce qu'on appelle pituita falfa. La maladie se foutint avec la même force durant tout le cours de l'hiver, & paroifioit avoir déja jetté la perfonne dans un épuifement extrême. Vers le mois de mai elle renonça, d'après l'avis d'un médecin, à l'ufage des adouciffans qui ne faifoient qu'augmenter fa foibleffe: elle eut recours à des fumigations aromatiques & à une nourriture fortifiante; mais un des points fondamentaux du nouveau traitement, fut de prendre un exercice proportionné à fes forces, dans un jardin planté de végétaux, & de s'arracher à l'efpece d'abattement qu'elle éprouvoit dans fa chambre. La perfonne reprit du courage & fut docile aux nouveaux avis; mais ce qu'il y eut de bien remarquable dans cette maladie qui paroiffoit défefpérée, c'eft qu'il fe forma vers le mois de juillet, une efpece d'abcès fous Paiffelle, & que

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la matiere qui engorgeoit les poumons fut portée à l'extérieur par un effort falutaire de la nature la. fuppuration fut abondante pendant environ un mois & demi, & elle fe termina peuà-peu. La perfonne s'eft toujours très-bien portée depuis cette époque.

Les automnes pluvieux fuivis du froid de l'hiver demandent, comme nous l'avons dit, d'augmenter l'exercice du corps, & de rendre la nourriture plus fortifiante. L'ufage d'un vin généreux eft fur-tout utile aux fluxionnaires qui font d'un âge avancé; &, à ce propos, il eft bon de rappeller ce que rapporte Braffavola d'un médecin de Ferrare, quiavoit déja paffé fa quatre-vingt-dixieme année. Ce dernier fut attaqué d'un eurouement & d'un corriza ou enchifrenement. Un médecin de fes amis lui témoignoit fon inquiétude fur ces affections, & lui citoit l'aphorifme d'Hippocrate, (raucedines & gravedines in valdè fenibus non coquuntur): foyez tranquille, répliqua le bon vieillard, cet aphorifme n'eft vrai que pour les malades qui ne font pas médecins eux-mêmes. Il lui montra en même-tems un bouillon de volaille, des viandes fucculentes, & d'excellent vin dont il faifoit ufage à une plus haute dofe qu'à l'ordinaire, & en effet, au moyen de ce régime fortifiant, il fe délivra de ces deux fluxions que fon grand age faifoit regarder comme dangereuses. (Gazette falutaire.)

I V.

EXTRAIT d'un article du premier femeftre de l'académie de Dijon, pour l'année 1787, ayant pour titre Mémoire fur l'ufage d'enfevelir les morts; par M. DURAN DE ( * ).

M. Durande débute par rappeller les ufages des Indiens, des Egyptiens, des Syriens, d'embau

(*) Le mémoire de M. Durande ne fauroit être trop

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