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Subnixus, rapto potitur: nos munera templis Quippe tuis ferimus, famamque fovemus inanem. Talibus orantem dictis, (1) arasque tenentem 220 Audiit Omnipotens, oculosque ad meenia torsit Regia, et oblitos famæ melioris amantes.

Tunc sic Mercurium alloquitur, ac talia mandat:
(2) Vade age, nate, voca zephyros, et labere
pennis;

Dardaniumque ducem, Tyriâ Carthagine qui nunc 225 Exspectat, fatisque datas non respicit urbes,

Alloquere, et celeres defer mea dicta per auras.
Non illum nobis genitrix pulcherrima talem
Promisit, Graiúmque ideo (3) bis vindicat armis :
Sed fore qui gravidam imperiis, belloque fre-

mentem

230 Italiam regeret, genus alto à sanguine (4) Teucri
Proderet, ac totum sub leges mitteret orbem.
Si nulla accendit tantarum gloria rerum,
Nec super ipse suâ molitur laude laborem ;
Ascanione pater Romanas invidet arces?

235 Quid struit aut quâ spe inimica in gente moratur !
Nec prolem Ausoniam et Lavinia respicit arva ?
Naviget hæc summa est, hic nostri nuntius esto.]
Dixerat: (5) ille patris magni parere parabat
Imperio : et primùm pedibus talaria nectit

(1) Arasque tenentem. Les Païens auraient cru n'être pas entendus de leurs Dieux, s'ils n'eussent touché les autels dans leurs sacrifices, dans leurs prières, dans leurs sermens, etc. Tango aras mediosque ignes dit Latinus, En. XII, 201.

(2) Vade age. Ili. p. 8.

jouit d'un bien qu'il m'enlève. C'est donc vaine>ment que nous offrons des présens dans vos tem>ples et que nous nous faisons gloire d'être issus >> de vous.»

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Jupiter entendit cette prière de son fils, dont la main touchait son autel; et tournant les yeux vers Carthage, il y vit ces deux amans qui oubliaient le soin de leur honneur. Aussitôt il s'adresse à Mercure, et lui dit : "Allez, mon fils, appelez les zéphyrs, et d'un vol rapide descendez sur la terre: parlez au Chef des Troyens qui s'arrête maintenant à Carthage, et oublie l'Empire que les destins lui promettent. Allez promptement lui dire ces paroles de ma part: La belle Vénus, sa mère, ne nous l'a point annoncé tel qu'il se montre, et ce n'est pas dans cette vue qu'elle l'a sauvé deux fois des armes des Grecs mais elle nous a promis en lui un héros capable de gouverner la guerrière Italie, qui doitun jour être si féconde en grands hommes, d'y perpétuer le noble sang de Teucer, et d'asservir à ses lois tout l'univers. Si l'éclat d'une si haute destinée ne touche pas son cœur, et si lui-même ne veut plus rien entreprendre pour sa propre gloire, doit-il envier à son fils Ascagne celle d'être le fondateur de la puissance Romaine? Quel est son dessein et dans quel espoir s'arrête-t-il au milieu ,, d'une nation ennemie, sans songer, ni aux descendans qu'il doit avoir dans l'Ausonie, ni aux champs de Lavinium, où il doit régner? Qu'il ,, parte: c'est, en un mot, le précis de mes ordres , que vous allez lui porter.

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رد

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Il dit; et Mercure aussitôt se dispose à exécuter l'ordre de son père: d'abord il ajuste ses pieds ses

(3) Bis vindicat. Vénus enlève son fils, que Diomède venait de blesser, Ili. . 314. Et Neptune le dérobe aux coups d'Achille, Ili. 6. 320.

(4) Teucri. Voyez En. III, 104.

4.

(5) Ille patris magni. Voyez Homère, Ili. . 339.

240 Aurea, quæ sublimem alis, sive æquora supra,
Seu terram, rapido pariter cum famine portant.
Tum virgam capit: hâc animas ille evocat Orce
Pallentes, alias sub tristia tartara mittit;

Dat somnos adimitque, et lumina morte resignat. 245 Illâ fretus agit ventos, et turbida tranat

Nubila. Jamque volans, apicem et latera ardua

cernit

(1) Atlantis duri, cœlum qui vertice fulcit, Atlantis, cinctum assiduè cui nubibus atris Piniferum caput et vento pulsatur et imbri: abo Nix humeros infusa tegit : tum flumina mento Præcipitant senis, et glacie riget horrida barba. (2) Hic primùm paribus nitens Cyllenius alis Constitit: hinc toto præceps se corpore ad undas Misit, avi similis, quæ circum littora, circum 255 Piscosos scopulos, humilis volat æquora juxta. Haud aliter, terras inter cœlumque, (3) legebat Liitus arenosum Libya, ventosque secabat Materno veniens ab avo Cyllenia proles.

(1) Atlantis. C'est une des plus hautes montagnes de la terre, ou plutôt une chaîne de montagnes, appelées aujourd'hui montes claros. Elle traverse d'Orient en Occident une grande partie de l'Afrique, et aboutit à L'Océan Occidental, dans les royaumes de Maroc et de Fez. Atlas fut un roi de Mauritanie savant dans l'Astronomie. On a feint qu'il soutenait le ciel sur ses épaules, et qu'il avait été changé en montagne, l'aspect de la tête de Méduse, que Persée lui présenta. Les Poëtes le font père des Hyades et des Pleiades, Maia, l'une de ces dernières, fut mère de Mercure, dont elle accoucha sur le mont Cyllène, en Arcadie,

brodequins d'or, dont les ailes le soutiennent dans les airs, et le font voler au-dessus de la terre et de la mer avec la rapidité du vent. Il prend ensuite son caducée: cette verge fatale lui sert pour ramener les ombres pâles des enfers, ou les y conduire; pour donner ou ôter le sommeil de la mort, et pour ouvrir la paupière des morts sur le bûcher. Avec son secours il gouverne les vents qui le portent, et perce les plus épais nuages. Déjà du haut des airs il découvre la cime et le contour escarpé du mont Atlas, du vieil Atlas, dont la tête, qui soutient le ciel, cou ronnée de pins et entourée de frimas, est battue sans cesse des vents et de la pluie. Une neige entassée lui couvre les épaules: de son menton coulent des fleuves rapides, et sa barbe est toute hérissée de glaçons. Mercure planant dans l'air, se pose d'abord sur cette montagne, et de-là s'élance du poids de tout son corps vers la mer, tel qu'un oiseau de proie qui, avide de poissons, vole le long des rivages et autour des rochers, en rasant de ses ailes la surface des eaux. C'est ainsi que le petit-fils d'Atlas, soutenu sur ses ailes entre le ciel et la terre, rasait en volant les sables et le rivage de la Libye, et fendait les airs en s'éloignant de son aïeul maternel.

De-là les noms de Cyllenius et de Cyllenia proles, donnés à Mercure. La baguette qu'il portait en main duns ses messages, était entourée de deux serpens, qai, après s'être joints, se séparaient et faisaient chacun un demi-cercle en se rapprochant. Le Caducée était un symbole de paix. Ceux qui allaient en ambassade pour traiter de la paix, le portaient à la main, et étaient appelés caduceatores.

́(2) Hîc primùm paribus. Tout cet endroit est tiré d'Homère, Odyss. í. 43.

(3) Legebat littus. Cette correction, qui nous a paru nécessaire, est une conjecturede M. Bentley. Les éditions ordinaires portent volabat. Nous doutons qu'il soit de Virgile.

Ut primum alatis tetigit magalia plantis,
260 Ænean fundantem arces, ac tecta novantem
Conspicit : atque illi stellatus jaspide fulvâ
Ensis erat, (1) Tyrioque ardebat murice læna
Demissa ex humeris; dives quæ munera Dido
Fecerat, et tenui telas discreverat auro.
265 Continuò invadit : Tu nunc Carthaginis alta
Fundamenta locas, pulchramque uxorius urbem
Exstruis, heu! regni rerumque oblite tuarum!
Ipse Deum tibi me claro demittit Olympo

Regnator, cœlum et terras qui numine torquet: 20 Ipse hæc ferre jubet celeres mandata per auras : Quid struis aut quâ spe Libycis teris otia

terris ?

Si te nulla movet tantarum gloria rerum, Nec super ipse tuâ moliris laude laborem ; Ascanium surgentem, et spes heredis lüli 375 Respice, cui regnum Italiæ, Romanaque tellus Debentur. Tali Cyllenius ore locutus, Mortales visus medio sermone reliquit,. Et procul in tenuem ex oculis evanuit auram. At verò Æneas adspectu (2) obmutuit amens, 280 Arrectæque horrore come, et vox faucibus hæsit. Ardet abire fugâ, dulcesque relinquere terras, Attonitus tanto monitu imperioque Deorum. Heu quid agat? quo nunc reginam ambire fu

rentem

Audeat affatu? quæ prima exordia sumat!

(1) Tyrio... murice. Le murex était un petit poisson à coquille, dont le sang servait à teindre en pourpre.

A

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