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Rien n'empêchera la conscience humaine de savoir qui les a maintenus.

Nul ne peut dire encore ce qui a péri, ce qui restera ou ce qui se relèvera des choses anciennement établies qu'a renversées le choc révolutionnaire. Ce que chacun peut voir dès à présent, c'est que la Papauté sera l'instrument de Dieu pour la réédification de la société, et que l'histoire des rois et des peuples futurs sera la même que celle des rois et des peuples passés : heureux autant qu'ils ont protégé l'Église, grands autant qu'ils l'ont aimée.

LA BROCHURE

LE PAPE ET LE CONGRES

23 DÉCEMBRE 1858

-

Le fond de la brochure.
Opinion des journaux.
au Souverain Pontife.
sujet de cette adresse.
tionnel, le Siècle, le Pays soutiennent la brochure.

Sa réfutation par M. de Melun. -
- Adresse des rédacteurs de l'Univers
Avertissement donné au journal au
Le Journal des Débats, le Constitu-
M. Boni-

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face et M. Grandguillot. Le Comte Rossi et le Père Lacor

M. Mocquart et Molière.

daire invoqués par la Patrie.
MM. La Bédollière et Grandguillot.
Reynaud.

MM. Guéroult et Jean

La brochure intitulée le Pape et le Congrès a paru hier soir. Elle reçoit ce matin l'approbation enthousiaste du Constitutionnel, qui promet pourtant de faire des réserves, et celle du Siècle, lequel en donne un extrait, conforme, dit-il, à la politique qu'il a toujours soutenue. Le Siècle ne se trompe pas, et le sens de cet écrit est par là même fixé. L'auteur se pose d'ailleurs en «< catholique sincère, » et même pieux, « mais indépendant. » Il emploie cette sorte de style que l'on est convenu d'appeler modéré et respectueux. Il conclut à la séparation des Romagnes par l'autorité du Congrès. Toute son argumentation a pour but d'établir que le Pape, dont l'indépendance temporelle importe essen

tiellement, dit-il, à la conservation de l'ordre européen, sera d'autant plus indépendant que son royaume sera plus réduit et contiendra moins de sujets, et que ces sujets seront moins soumis à son autorité. En conséquence, le Congrès ne devrait guère laisser au SaintPère que le Vatican et un jardin autour. Il n'emploie pas ces expressions, elles seraient trop peu respectueuses; mais elles résument rigoureusement sa pensée. Le Pape aurait assez de quelques milliers de sujets, gardés par une garnison fédérale, et que l'on consolerait du malheur de n'avoir ni Chambres ni journaux, en leur assurant de larges franchises municipales. En un mot, le Pape serait évêque de Rome, et rien de plus.

On aurait soin, d'ailleurs, d'entretenir sa cour avec éclat, au moyen d'une riche subvention payée par l'Europe.

Telles sont les idées de l'auteur anonyme, et la solution qu'il propose au Congrès. Aucune autre ne lui paraît possible, ni tolérable. Il ne dit pas d'injures au Saint-Père, ni à l'Église, au contraire. Il veut les servir! Il ne répond pas davantage aux injures que le SaintPère et l'Église ont reçues et reçoivent tous les jours. Il part des «< faits accomplis, » il espère dans l'omnipotence et dans l'infaillibilité du Congrès, et il est content, innocent et tranquille. Le Pape ne possède plus les Romagnes, voilà le fait; ce fait est très-légitime, puisque le Pape avait bien cédé les Romagnes en 1796, par le traité de Tolentino, et ne les a recouvrées que par les traités de 1815. Or, ce que les traités lui ont rendu, les traités peuvent bien le lui reprendre, et si le Congrès de Vienne a bien fait, comment le Congrès de Paris pourrait-il mal faire? L'auteur ne voit pas ce que l'on pourrait répondre

à cette argumentation. Il est certain que nous ne nous chargeons pas d'y répondre aujourd'hui. Quant aux ennemis radicaux de l'Église, qui demandent que la Papauté disparaisse entièrement et qu'on étouffe le catholicisme dans la boue, ils se garderont de réfuter une doctrine qui laisse entier le droit des Congrès futurs, desquels ils peuvent espérer davantage.

Tout omnipotent et infaillible que soit le Congrès, l'auteur anonyme se prosterne devant une omnipotence et une infaillibilité supérieures. C'est l'omnipotence et l'infaillibilité des faits accomplis.

Les révolutionnaires de 1848 disaient que la République était au-dessus du suffrage universel, et que tout ce qui se faisait contre elle était nul de soi. L'auteur anonyme reconnaît ce caractère divin aux faits accomplis. On a beau être un catholique pieux et indépendant, on est toujours forcé de reconnaître le caractère divin à quelque chose! Tel est donc le caractère divin des faits accomplis en Italie, que le Congrès sera forcé de les consacrer. Rétablir le Pape par la force, qui l'entreprendra? La France ne le peut: 1° Parce qu'elle est catholique, et ce serait nuire à la religion; 2o parce qu'elle est libérale, et ce serait méconnaître les droits des peuples. Nous suivons toujours les raisonnements de l'auteur anonyme. Or, ce que la France ne peut faire, elle ne peut permettre qu'on le fasse. Elle ne peut le permettre à l'Autriche, ce serait anéantir les gloires de Magenta et de Solferino; elle ne peut le permettre à Naples, ce serait exposer la monarchie sicilienne aux coups de la Révolution, et, en tout cas, ce serait déchaîner la guerre civile en Italie, puisque le roi de Piémont prendrait fait et cause pour ces nationalités qui se verraient

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