Revue des deux mondes, ÇáãÌáÏ 23

ÇáÛáÇÝ ÇáÃãÇãí
Au bureau de la Revue des deux mondes., 1840
 

ØÈÚÇÊ ÃÎÑì - ÚÑÖ ÌãíÚ ÇáãÞÊØÝÇÊ

ÚÈÇÑÇÊ æãÕØáÍÇÊ ãÃáæÝÉ

ãÞÇØÚ ãÔåæÑÉ

ÇáÕÝÍÉ 159 - S'enfuit au fond du cœur. — La nuit, la nuit profonde Vient seule relever, à l'heure du sommeil, Les fronts qui s'inclinaient aux rayons du soleil. [Pâle étoile du soir, messagère lointaine, Dont le front sort brillant des voiles du couchant, De ton palais d'azur, au sein du firmament, Que regardes-tu dans la plaine? La tempête s'éloigne, et les vents sont calmés. La forêt, qui frémit, pleure sur la bruyère.þ
ÇáÕÝÍÉ 759 - Loin de nous les héros sans humanité! Ils pourront bien forcer les respects et ravir l'admiration, comme font tous les objets extraordinaires; mais ils n'auront pas les cœurs. Lorsque Dieu forma le cœur et les entrailles de l'homme, il y mit premièrement la bonté comme le propre caractère ' de la nature divine et pour être comme la marque de cette main bienfaisante dont nous sortons.þ
ÇáÕÝÍÉ 164 - Etoile qui descends sur la verte colline, Triste larme d'argent du manteau de la Nuit, Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, Tandis que pas à pas son long troupeau le suit, — Etoile, où t'en vas-tu dans cette nuit immense?þ
ÇáÕÝÍÉ 413 - ... (ainsi va la pensée) Que l'antique franchise, à ce point délaissée, Avec notre finesse et notre esprit moqueur, Ferait croire, après tout, que nous manquons de cœur; Que c'était une triste et honteuse misère Que cette solitude à l'entour de Molière, Et qu'il est pourtant temps, comme dit la chanson, De sortir de ce siècle ou d'en avoir raison; Car à quoi comparer cette scène embourbée, Et l'effroyable honte où la muse est tombée?þ
ÇáÕÝÍÉ 164 - J'ai dit à mon cœur, à mon faible cœur : N'est-ce point assez d'aimer sa maîtresse? Et ne vois-tu pas que changer sans cesse, C'est perdre en désirs le temps du bonheur?þ
ÇáÕÝÍÉ 413 - Sous une tresse noire un cou svelte et charmant ; Et, voyant cet ébène enchâssé dans l'ivoire, Un vers d'André Chénier chanta dans ma mémoire, Un vers presque inconnu, refrain inachevé, Frais comme le hasard, moins écrit que rêvé. J'osai m'en souvenir, même devant Molière ; Sa grande ombre, à coup sûr, ne s'en offensa pas ; Et, tout en écoutant, je murmurais tout bas, Regardant cette enfant, qui ne s'en doutait guère : " Sous votre aimable tête, un cou blanc, délicat, Se plie,...þ
ÇáÕÝÍÉ 412 - J'écoutais cependant cette simple harmonie, Et comme le bon sens fait parler le génie. J'admirais quel amour pour l'âpre vérité Eut cet homme si fier en sa naïveté, Quel grand et vrai savoir des choses de ce monde, Quelle mâle gaieté si triste et si profonde Que, lorsqu'on vient d'en rire, on devrait en pleurer...þ
ÇáÕÝÍÉ 412 - J'étais seul, l'autre soir, au Théâtre-Français, Ou presque seul ; l'auteur n'avait pas grand succès. Ce n'était que Molière, et nous savons de reste Que ce grand maladroit, qui fit un jour Alceste, Ignora le bel art de chatouiller l'esprit Et de servir à point un dénoûment bien cuit. Grâce à Dieu, nos auteurs ont changé de méthode, Et nous aimons bien mieux quelque drame à la mode, Où l'intrigue, enlacée et roulée en feston, Tourne comme un rébus autour d'un mirliton.þ
ÇáÕÝÍÉ 387 - Sa capacité, qui n'a pas été aidée par sa paresse, n'est pas allée jusques aux affaires, dans lesquelles la haine contre M. le Prince l'a portée, et dans lesquelles la galanterie l'a maintenue. Elle avait une langueur dans les manières, qui touchait plus que le brillant de celles mêmes qui étaient plus belles. Elle en avait une, même dans l'esprit, qui avait ses charmes, parce qu'elle avait des réveils lumineux et surprenants.þ
ÇáÕÝÍÉ 413 - Et l'effroyable honte où la muse est tombée ? La lâcheté nous bride, et les sots vont disant Que, sous ce vieux soleil, tout est fait à présent ; Comme si les travers de la famille humaine Ne rajeunissaient pas chaque an, chaque semaine. Notre siècle a ses mœurs, partant, sa vérité ; Celui qui l'ose dire est toujours écouté. Ah ! j'oserais parler, si je croyais bien dire. J'oserais ramasser le fouet de la satire, Et l'habiller de noir, cet homme aux rubans verts Qui se fâchait jadis...þ

ãÚáæãÇÊ ÇáãÑÇÌÚ