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jouiffent du traitement le plus avantageux. On mande de Jaffy que les principaux d'en tre les Cofaques Saporoges, dont plufieurs milliers doivent fe réunir aux Taftares lorfqu'ils entreront en Pologne, fe font rendus au nomr bre de plus de cent à Conflantinople pour y prêter une espece d'hommage au grand-fei gneur; ils y ont été très-bien reçus, & S. H. feur a fait remettre en préfent des uniformnes

& des armes. Deux à trois d'entr'eux ont obtenu des commandemens, des queues de che val & chacun un étendard; on les a exhortés à bien faire leur devoir lors de leur irruption en Pologne, en les prévenant qu'outre les Tartares aux ordres du kan , quelques chefs de Cofaques avoient été engagés à ériger de petits corps de volontaires pour les joindre aux janiflaires qui fe rendent de Jaffy aux frontieres de la Pologne. On dit que ces janif faires qui avoient d'abord refufé de marcher parce qu'ils fe voyoient trop peu nombreux, font actuellement en route.

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Selon des lettres de Czernowits, le pacha de Choczim a reçu un renfort de 5000 Turcs, la plupart Affatiques, fous le commandement d'une princeffe morefque, laquelle fut reçue dans la fortereffe aur bruit de l'artillerie & des acclamations de tout le peuple. Que cette amazone foit fuppofée ou véritable, on fçait que chaque guerre a eu fon héroïne, au moins pour embellir le poëme; & telle fera fans doute la princeffe morefque.

BERLIN

le 24 Décembre.) Le roi voulant affurer aux vétérans de fes aimées un traite ment proportionné à leurs fervices, vient d'aug menter de 100 millé dahlers le fonds des ing valides.

Les troupes qui font revenues de la Hollande en Weftphalie, ont reçu ordre de reprendre leurs anciens quartiers de cantonnement.

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Le roi étant informé qu'un de fes miniftres fe trouvoit dans une pofition très-défagréable, pour avoir facrifié une partie de fa fortune au bien de l'Erat, & S. M. étant bien convaincue combien ces fortes de cas font rares, elle a cru qu'il étoit de fa justice de lui écrire en ces termes

Je fuis informé des fervices nombreux & importans que vous avez rendus à l'Etat, des faerifices que vous lui aver faits de votre fortune, & des chagrins, que vous éprouvez aujourd'hui. Montrez ma lettre à vos créanciers en leur annonçant que je me charge de payer vos dettes. Le ferois faché, & je ne fouffrirai jamais qu'un ferviteur qui a bien mérité de l'Etat, fe trouvát, par un motif auffi louable, dans l'impoffibilité de fe procurer une existence honorable."

VIENNE (le 24 Décembre. ) Le 20 de ce mois, vers les II heures du matin, l'électeur archevêque de Cologne eft arrivé ici, avec l'empereur, qui étoit allé à fa rencontre jufqu'à Burkerfdorff.

On fe perfuade ici que le dernier courier expédié à Verfailles eft chargé d'une déclaration de l'empereur, portant que, comme la Porte ottomane fe refuse à toute voie de conciliation, S. M. Imp. fe croit obligée de fecourir la Ruffie de toutes les forces. On ajoute que de pareilles déclarations vont être envoyées dans toutes les Cours de l'Europe, & que les dépêches parties pour Conftantinople. étant conçues à peu près de même, ne manqueront pas d'y faire la plus vive fenfation. Béjà l'on affure que notre internonce a pu quit

ter fecretement la capitale de l'empire ottoman, & que la déclaration de l'empereur a été préfentée clofe au divan, par l'ambaffadeur d'une Cour étrangere, immédiatement après qu'on eut la certitude que le báron de Herzbert étoit en lieu de fûreté.

Avant qu'il fût queftion de ces déclarations qui annoncent la réfolution de guerroyer à toute outrance contre les Turcs, nos troupes portées fur le Danube & fur la Save, avoient fait une tentative qui devoit les faire envifager comme ennemies du Croiffant. Voici ce que difent à ce fujet plufieurs gazettes."

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Dès qu'on eut reçu à Vienne la nouvelle que la Porte ne vouloit entendre à aucune propofition d'accommodement, que préalablement la Crimée ne fût évacuée, & qu'en conféquence il n'y avoit plus d'espoir que les représentations férieufes & amicales de la Cour fi étroitement unie à la Ruffie produififfent ultérieurement le moindre fruit, il fut envoyé des ordres fecrets à notre armée en Hongrie, d'attaquer & d'efcalader Belgrade à un jour déterminé le fuccès paroifloit d'autant plus affuré, que l'on fçavoit que la garnifon de cette ville ne formoit que tout au plus 4000 hommes. L'exécution de ce projet fut confiée au général-major Alvinzy, dont l'intrépidité eft généralement reconnue. En effet, ce comman dant ayant paffé la Save dans la nuit du 3 & du 4 de ce mois, fe trouva au point du jour fur le territoire turc, à deux portées de canon de Belgrade, avec fix régimens d'infanterie. Arrivé là, il devoit être fecondé par le général de Gemmingen avec fix autres régimens; mais celuici, dit-on, fut retenu trop longtems fur le Danube par le vent contraire, & ne put aborder à l'autre rive du fleuve avant le jour, Ce retard

fit échouer totalement l'entreprife. Alvinzy fe vit découvert & trouva la fortereffe fermée, après avoir attendu en vain du fecours pendant plufieurs heures. Le pacha de Belgrade lui fit demander la caufe de cette apparition. Alvinzy, qui n'avoit point amené de groffe artillerie avec lui, & qui vit fon projet manqué, fe contenta de répondre, qu'il n'étoit venu dans aucune intention hoftile; qu'il avoit voulu feulement prévenir une irruption, ayant été informé que le pacha avoit formé le projet d'attaquer le cordon autrichien. Après cette réponse, le général-major exécuta fa retraite, mais avec tant de précipitation, qu'un grand nombre de foldats, furtout de Samuel Giulay, en paffant fur le pont de bateaux qui étoit fort étroit, tomberent dans l'eau & fe noyerent.

Depuis le 10 de ce mois que cette nouvelle parvint iti, il a paru plufieurs versions qui different entre elles fur les moyens d'exécution, mais qui s'accordent fur l'objet principal du mouvement des troupes, qui étoit l'efcalade de Belgrade. Mais on prétend fçavoir, 1°. que le pacha étoit prévenu de l'attaque méditée; 2°. que nos troupes n'ont pas jetté de ponts de bateaux fur le fleuve, mais qu'elles L'ont paflé dans des barques, ce qui a pu causer du retard & même quelque défordre; 3. qu'on avoit des intelligences fecrettes dans la fortereffe; 4. que le pacha, s'il avoit voulu, auroit pu tailler en pieces dans leur retraite, une grande partie de nos troupes, qui d'ailleurs n'avoient pas de canons.

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} Le 14, on vit arriver ici de la Hongrie le baron de Rouvroy, qui avoit couru nuit & jour pour venir faire le rapport à l'empereur de tout ce qui s'étoit paffé près de Belgrade & pour recevoir de S. M, des inftructions fur

les opérations ultérieures. L'arrivée de ce gé néral n'a point éclairci les doutes; mais malgré le filence du Gouvernement à cet égard, on eft fondé à croire, d'après les lettres de plufieurs officiers, que le coup qu'on vouloit porter à Belgrade a été manqué. On fent bien qu'il eft important de donner une autre tournure au paffage de nos troupes fur le territoire ortoman, de perfuader qu'il n'étoit nullement question d'enlever Belgrade, fans déclaration préalable de guerre, & que le paffage de la Save n'a eu pour motif qu'un faux bruit, que la garnifon de Belgrade méditoit le pillage de SemHin. Il eft fort heureux pour nos troupes que le pacha ait bien voulu fe contenter de cette excufe..

Le projet de furprendre Belgrade ayant complétement échoué, on s'attend à voir bientôt former un fiege en regle; c'est la prife de cette importante fortereffe qui doit néceflairement précéder les autres opérations militaires. Les canons, les munitions les chariots chargés d'argent, enfin les tranfports de toute efpece, fe fuccedent journellement, & jamais on ne mit tant d'activité dans les préparatifs.

Il a été publié dans le royaume de Hongrie une ordonnance en vertu de laquelle il eft ordonné d'arrêter tous les déferteurs, foit de l'armée ruffe, foit de l'armée ottomane, qui feront rencontrés fur le territoire au richien, fans être munis des pafleports né ceffaires de la part du commandant d'une place des frontieres, ou de quelque pofte avancé. Les hommes ainfi faifis feront conduits à la premiere garnifon, on au pofte militaire le plus voifin. Les étrangers, déferteurs de l'armée ottomane, quoique munis de paffeports, feront regardés comme des vagabonds

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