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Ces deux lettres font les premières de celles que contient la Gazette de la Cour. Les autres n'offrent que les détails de différentes expéditions faites par le Général Clinton, foit en perfonne, foit par fes Officiers, pour détruire des provifions appartenant aux Américains ou pour faire des fourrages dont il avoit befoin; dans le cours de ces expéditions on a furpris quelques troupes, & on a brûlé un village. Cette manière de faire la guerre n'eft pas propre à réconcilier les Américains. Le Vice-Amiral Gambier rend compte auffi de fes manoeuvres pour feconder ces entreprises. Il apprend que 'Amiral Byron mit, le 18 Octobre, à la voile de New-Yorck pour aller obferver les mouvemens de l'efcadre du Comte d'Estaing; mais on fent ici que malgré tout ce que l'on dit de l'état de fes forces, il ne peut faire autre chofe que l'obferver; on annonce auffi dans cette lettre que le Commandant Hotham devoit appareiller le 26 Octobre, avec les vaifféaux de guerre & les tranfports deftinés pour les Indes Occidentales, on affure que les troupes embarquées fur cette flotte, font au nombre de fooo hommes; elles diminuent d'autant celles qui restent à New-Yorck; mais la Cour qu'on fuppofe avoir en vue de reprendre la Dominique, & d'attaquer les Illes Françoises, paroît déterminée à facrifier à l'efpoir, de fe venger, fes poffeffions fur le continent. Le dernier article que nous offre la Gazette de la Cour, eft la relation de la prife de la Dominique, donnée par le Gouverneur Stuart. Il y a joint la capitulation qu'il a faite avec le Marquis de Bouillé, on y lit entr'autres l'article fuivant:

Attendu mon eftime particulière pour le Gou. verneur Stuart, & en confidération de fon caractère, de la vieille amitié qu'il m'a infpirée pour fa perfonne, & de notre liaifon, il aura

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la liberté de fe retirer où bon lui femblera & de continuer à fervir fous fon Prinee. Signé, le Marquis de Bouillé «.

De nouvelles lettres particulières reçues depuis peu de l'Amérique confirment le départ des Commiffaires Britanniques Ils avoient publié une longue proclamation comme un dernier effort pour rappeller ce peuple à la dépendance, en lui donnant 40 jours pour réfléchir ; paffé ce tems, ils annonçoient qu'ils retourneroient en Europe; ils ont écrit enfuite au Congrès pour lui demander fa derniere réponse en lui fignifiant que fur fon refus d'accepter les propofitions qu'ils avoient faites, ils partiroient pour l'Europe. Le Congrès leur a fait répondre par fon Secrétaire, qu'il leur founaitoit un bon voyage. On ajoute qu'en conféquence ils font partis.

Le Parlement paroît déterminé à prendre en confidération leur dernière proclamation qui a été dénoncée à la Chambre Haute, comme une pièce d'une atrocité déshonorante pour la nation.

ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE SEPT.

De Philadelphie le 30 Septembre. Le Congrès a pris hier & fait publier aujourd'hui plufieurs réfolutions honorables aux Officiers qui ont conduit & dirigé l'affaire de Rhode-Ifland. Il a approuvé la retraite faite à Rhode Island par le Général Sullivan; il reconnoît qu'elle a été faite à tems & bien conduite; il fait fes remerciemens au Général, aux Officiers & aux troupes; il fent le prix des efforts patriotiques faits par les quatre Etats Orientaux dans cette expédition, le Préfident eft chargé d'informer le Marquis de la F.... » que le Congrès fent comme il le doit, le prix du facrifice qu'il a fait de fon inclination perfonnelle en entrepre

nant le voyage de Bofton dans la vue de fervir les Etats, dans le moment où l'on attendoit journellement l'occafion de le voir acquérir de la gloire aux champs de Mars; que la bravoure qu'il a marquée à fon retour, en entrant dans Rhode-Ifland, tandis que la majeure partie de l'armée fe retiroit, & fa bonne contenance en dirigeant la retraite des piquets & des pof tes avancés, méritent l'approbation particulière du Congrès «. Le Major Morris, Aidede-Camp du Major-Général Sullivan, qui avoit apporté la nouvelle du combat du 29 Août, dans lequel les forces Britanniques furent repouffées, a été élevé au grade de LieutenantColonel.

Par une autre réfolution, le Congrès a ordonné qu'il fera avancé au Colonel Beatty, Commiffaire-Général des prifonniers, la fomme de so,000 dollars en efpèces, pour l'usage des prifonniers qui font entre les mains de l'ennemi, & pour la liquidation des dettes de ceux qui font échangés, & que le Commiffaire-Général rendra tous les mois compte de fes dépenfes au bureau du tréfor.

Trentown, du 10 Octobre. Les Commiffaires. Britanniques, réduits actuellement à trois depuis le départ du Gouverneur Johnstone, ont publié, le 3 de ce mois une nouvelle proclamation ou manifefte,qu'ils annoncent comme leur dernier effort pour ramener ces Etats à la dépendance de la Grande-Bretagne : ils l'adreffent aux Colonies en général, & à tous les habitans en particulier qu'ils exhortent à fe foumettre. Ils y renouvellent les anciennes propofitions qui ont été déjà rejettées. Ils enjoignent au Congrès de révoquer l'acte d'indépendance dans le délai de 40 jours, qui commencent le 2 de ce mois, & finiffent le 11 du mois prochain inclufivement; paffé ce tems, ils

menacent de maffacrer, brûler, couler bas & détruire les perfonnes & les chofes qui tomberont entre leurs mains. » On appelle ce teftament ou acte de dernière volonté des Commiffaires, un manifefte; ils y annoncent leur intention de retourner en Angleterre ; & après, avoir appellé rebelles les Etats Unis, ils en appellent, felon leur ufage, du Congrès au peuple, quoiqu'ils n'ignorent pas que leurs fentimens font les mêmes : mais en feignant de l'ignorer, ils fe réfervent le droit de dire en Angleterre que le peuple & le Congrès font divifés, & que la crainte feule du dernier, empêche le premier de fe jetter dans. les bras de la mère-patrie. Ils ne manquent. pas, à leur ordinaire, de parler mal de la France & de notre alliance avec cette Puiffance; nous ne pouvons trouver mauvais qu'ils s'en plaignent amèrement car il eft de fait que cette alliance a porté le dernier coup à la domination Angloife dans ce pays. Ils nous offrent la jouiffance de tous les priviléges compatibles avec, T'union de forces & d'intérêts mutuels, le pardon de toute rebellion, foit de fait, foit de participation, déclarant, cependant, que rien de ce qui eft contenu dans leur manifefte ne fignifie & ne pourra être entendu fignifier que. l'on mettra en liberté aucunes perfonnes actuellement en prifon, ou qui pourront y être mifes pendant la durée de la rebellion. Ils paroiffent étonnés que nous ne renoncions pas volontiers, à notre indépendance pour le plaifir de nous foumettre au Gouvernement Anglois, qui nous a traité avec tant de douceur & de bonté dans les actes qui ont occafionné la guerre, dans le cours de cette même guerre & dans fes. procédés envers nos prifonniers. Enfin, ils nous, accordent, comme autrefois le Prophête aux habitans de Ninive, 40 jours de repentir, après

lefquels, fi nous n'en profitons pas, nos nouveaux Etats feront détruits à l'inftant & pour jamais «.

Il ne manque à ces menaces que les forces néceffaires pour en faire craindre l'exécution. Notre pofition actuelle, celle des troupes Royales font trop bien connues pour que nous puiffions douter de l'iffue de cette guerre. Leurs dernières expéditions font calquées fur celles qu'a faites fur l'arrière des Provinces de la Nouvelle-Yorck & de Penfylvanie le Colonel Butler, à la tête d'un certain nombre de Royaliftes & de fauvages; elles ne fe font diftinguées que par leurs ravages on les voit peu empreffées de conquérir, mais avides de détruire & de faire le mal pour le mal. Nous finirons par les chaffer & les poursuivre comme des bêtes féroces, jufqu'à ce que nous en ayons purgé le continent. Les troupes du Général Washington ne prendront pas des quartiers d'hiver; elles ont de la bonne volonté, & font difpofées à cantonner raffemblées dans des baraques, prêtes à agir au premier moment favorable: il ne peut manquer de s'en préfenter dans le cours de l'hiver; on fait que nos ernemis font décidés à dégarnir New-Yorck pour protéger leurs Inles menacées; les troupes qui doivent en partir affoibliront l'armée du Général Clinton, & l'inquiétude que donne la flotte du Comte d'Eftaing, obligera l'Amiral Byron à fortir lui même de Shandi Hook auflitôt qu'il le pourra pour aller épier les mouvemens des François ; ces circonftances peu. vent offrir un inftant favorable pour un coup de main, & fans doute, il ne fera pas négligé.

De Charlestown le 25 Octobre. Les nouvelles de Bofton annoncent que la flotte Françoise eft réparée, & qu'elle fe difpofe à fortir de la rade au commencement du mois prochain

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