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du Capitan Bacha, la deftination de l'armée raffemblée à Sinope, les démarches qu'a fait M. de Stachieff pour obtenir la liberté de partir de Conftantinople, fembloient préparer à des hoftilités ; elles n'ont point encore commencé. Pendant que le Miniftre Rulle est fans fonctions, les Généraux chargés de combattre de part & d'autre, négocient; & l'on espère encore que la paix fera l'ouvrage du Feld-Maréchal Comte de Romanzow & du Capitan Bacha. Les nouvelles du jour, qui feront peut-être démenties demain, Luppofent le traité déja avancé, & on ne manque pas d'affurer que l'Impératrice de Ruffie n'attend que fa fignature pour envoyer 30,000 hommes au Roi de Prufse. Ce qui femble donner quelque poids à ces conjectures, ce font les mouvemens des troupes Ruffes en Pologne. On ne ceffe d'annoncer qu'elles marchent pour aller rejoindre le Prince de Repnin, & depuis le tems qu'on en parle, elles auroient dû être arrivées à leur destination, fi elles avoient eu réellement ce but; en reftant dans les lieux où elles fe trouvent, elles auront plus de facilité à fe rendre dans ceux où l'on voudra les envoyer. Depuis plus de 12 ans, elles fe promènent ainfi dans la Pologne, allant de Province en Province, y prenant leurs cantonnemens & leurs quartiers d'hiver, malgré les plaintes de la Républi que qui demande leur éloignement fans pouvoir l'obtenir. Une partie de la Nation aigrie, defirant des évènemens qui écartent les étrangers loin d'elle, fait peut-être des voeux pour que la guerre éclate entre ja Ruffie & la Porte, & on ne feroit pas étonné que des efprits inquiets ne profitaffent pour exciter de nouveaux troubles, des difpofitions où elle paroît être. On parle même fourdement de rétablir la fameufe confédération de Bar, fous la protection da Grand-Seigneur; mais fi le mécontentement de quelques Polonois accrédite ce bruit, la foibleffe de la Nation empêche de craindre qu'il ne fe réalife; les principaux chefs de cette ligue, ont d'ailleurs fait leur

paix avec la Cour de Pétersbourg & le Roi, les autres fe font expatriés, & il n'eft pas vraisemblable qu'ils quittent les établiffemens qu'ils ont formés pour retourner troubler leur patrie. Le fameux Comte de Pulawski après avoir erré long-tems, s'eft retiré en Amérique, où il paroît fixé au fervice des Etats-Unis.

La campagne des armées. Autrichienne & Pruffienne en Bohême ne nous offre encore qu'une guerre de poftes, dans laquelle les Généraux respectifs déployent toutes les reffources de leur génie pour gagner du terrain & éviter des actions générales dont le fuccès ne feroit pas affuré. Le Prince Henri eft toujours à fon camp de Nîmes. La furprife de Tollenftein pouvoit devenir très favorable à fes vues & les faciliter; le Maréchal de Laudohn en a prévenu les effets en prenant, entre Monchengratz & JungBunczlau, une pofition fi bien couverte par les bords marécageux & efcarpés de l'Ifer, qu'il seroit trèsdangereux de l'y attaquer. C'étoit pour l'en faire fortir que le Prince Henri avoit eflayé de lui donner de l'inquiétude du côté de Prague, en faisant avancer les corps des Généraux de Platen & de Mollendorff. Le premier marcha en effet jusqu'à Welwarn, qui eft:' la derniere pofte fur la route de cette Capitale de la Bohême,& fit occuper la montagne blanche qui la domines mais le Maréchal de Laudohn, fans quitter fon camp fe contenta de faire obferver les deux Généraux Pruffiens, par les Généraux Sauer & Kinski; le premier trop foible pour tenir devant eux fut obligé de fe replier fur Prague; mais les Pruffiens n'ayant aucun deffein fur cette ville retournèrent dans leurs quartiers. M. de Laudohn l'avoit prévu, & dans le cas où le grand objet du Prince Henri feroit de se joindre au Roi fon frere, ou d'établir une communication entre leurs armées par Aycha, Hochstadt & HohenElb, il a pofté entre Turnau & Liebenau un gros corps aux ordres des Généraux de Braun, de Collo

redo,& de Greven. » Nous avons, écrit un Officier de cette armée, la plus grande confiance dans le Général qui nous conduit, & nous fommes perfuadés que tous les mouvemens & toutes les marches qu'il nous fair faire font ce qu'on peut faire de mieux. Nous rendons au Prince Henri la juftice qui lui eft due; fa marche par des défilés jugés impraticables, eft auffi admirable qu'imprévue; mais M. de Laudohn a jufqu'à préfent arrêté fes progrès. Par notre pofition nous nous adoffons à l'armée de l'Empereur; nous mettons les deux armées Pruffiennes dans l'impoffibilité de nous attaquer : & nous les empêchons de pénétrer dans l'intérieur de la Bohême. On dit que nous voulons les empêcher de fe joindre ; je ne fais pas fi c'est là notre but principal, ni fi cette jonction eft le leur. S'ils en avoient envie, ils l'auroient déja effectuée. Le Prince Henri eût pu marcher fur Aycha & Hochftadt, mais alors il eut abandonné le corps qui eft à Lowofitz, où nous aurions pu l'accabler & le pouffer jufqu'en Saxe, tandis que notre grande armée, dans fon excellente pofition vers Arnau, contiendroit toutes les forces Pruffiennes réunies, comme elle a contenu jufqu'à préfent l'armée du Roi. Celle-ci fe morfond dans les défilés que nous ne lui difputons pas. L'armée du Prince Henri eft arrêtée vers Nîmes, n'ofant aller, ni à droite, ni à gauche ; nous épions un moment favorable pour frapper quelque coup, & en fuppofant que nous ne le trouvions pas, l'hiver viendra; l'ennemi fera obligé de fe retirer en Saxe en Luface & en Siléfie, & on rendra justice à l'habileté de nos Généraux «<,

Toutes les actions militaires jufqu'à présent se réduisent à des affaires de partis, qui n'offrent rien de décifif. Les Autrichiens tentèrent, la nuit du 3 au 4 de ce mois, de chaffer les Pruffiens du Couvent de Polfig, qui eft placé à un mille du camp de Nîmes, fur une hauteur d'où l'on découvre le camp du Général de Laudohn, & tous les mouvemens qui s'y

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Font; ils ne réuffirent point dans cette attaque. De l'autre côté de l'Elbe, il n'y a pas eu plus d'action générale. Les relations Autrichiennes & Pruffiennes varient beaucoup fur l'affaire du 26 Août, entre le Général Wurmfer, qui, avec un corps confidérable, attaqua l'arrière-garde Pruffienne, commandée par le Général Tauenzien; felon les premières, cette arrière-garde fouffrit beaucoup; felon les dernières, après avoir été forcée de plier un peu elle fe rallia & foutint si vivement le choc des Autrichiens, qu'elle les contraignit de fe retirer. Le def fein de ceux-ci étoit de pénétrer jufqu'à Trautenau & d'y enlever la caiffe militaire des ennemis; mais ils. n'y réuffirent pas ; cette affaire, comme la plupart de celles qui ont eu heu jufqu'à préfent, n'a fait que coûter du monde, & fatiguer les troupes fans donner d'avantages réels. Le 8 de ce mois, le Roi a transféré fon quartier général de Lauterwaffer à Wildfchitz; tous les mouvemens qu'il a faits jufqu'à préfent pour paffer l'Elbe ne lui ont point réuffi; il s'eft tranfporté fucceffivement fur divers points pour paffer cette rivière, & la vigilance des Autrichiens a toujours déconcerté fes deffeins; ils n'ont rien négligé pour s'affurer de la route d'Arnau en renforçant le corps qui s'y trouve fous les ordres du Général Alton; quelques bruits vagues qui fe répandent aujourd'hui annoncent que le Roi de Pruffes'eft emparé de ce paffage important; mais ils ne font encore rien moins que confirmés. Ceux qui fe répandent que le Gé néral de Laudohn a coupé la communication de tous les corps détachés de l'armée du Prince Henri ne font peut-être pas mieux fondés. S'ils le font réellement, on ne peut que s'attendre à des évènemens intéres fans; la néceffité de rétablir cette communication interceptée peut déterminer le Prince Henri à une action que le Maréchal de Laudohn femble defirer, & qu'il veut hâter en faifant avancer fon armée vers le Poftelberg..

Pendant que l'Autriche & la Pruffe ont pris les ar mes pour régler la fucceffion de Bavière, la plupart des Princes de l'Empire qui s'étoient déclarés pour l'Autriche lors de la dernière guerre, refusent aujour d'hui de prendre fon parti; le Prince-Evêque de Wurtzbourg n'a pas voulu lui donner les 4000 hommes qu'elle lui a fait demander, & on a appris que l'Electeur de Cologne, à l'exemple du Roi d'Angleterre, s'eft déclaré pour la Cour de Saxe & pour le Duc de Deux Ponts. On attend toujours avec impatience la réponse de la Cour de Vienne aux différens mémoires publiés par le Roi de Pruffe, la maifon de Saxe & la maifon Palatine, & les preuves qu'elle a promis de donner de la fauffeté de l'acte de renoncia- ' tion du Duc Albert; parmi les pièces publiées en faveur de cet acte, voici une atteftation très-curieufe dans les circonftances préfentes, & que nous rappor- ' terons telle que nous la trouvons fans entrer dans aucune difcuffion. » En 1736 on étoit fort occupé de la fucceffion entre l'Electeur de Bavière & l'Electeur Palatin. Je fus chargé alors de copier dans la maifon du Chancelier intime, Van Waertel, plufieurs actes & documens concernant cette affaire, parmi lesquels fe trouvoit auffi l'acte du Duc Albert d'Autriche, de anno 1429, par lequel il renonçoit à toutes prétentions fur la Baffe-Bavière. Mais comme il y a plus de 40 ans que cela s'eft paffé, je ne puis me rappeller fi cet acte étoit le véritable original, ou feulement une copie des archives de cette réfidence. Ce que j'at tefte en témoignage de la vérité, fub fide nobili par ma fignature & mon cachet. Fait à Munich, le 28 Août 1778. Signé, Frantz-Gafpard SCHMIDT, Registrateur du Confeil-Privé Electoral, & fcellé de fon cachet «.

ITALI E.

De ROME, le 30 Août.

Le droit d'afyle dans les églifes, établi dans les!

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