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14. Tous les bâtimens Espagnols, tant de guerre que de commerce, qui feront échelle aux Inles du Prince & de S. Thomé, appartenantes à la Couronne de Portugal, pour s'y rafraîchir, faire aiguade, s'avituailler, & s'y pourvoir de ce qui pourroit leur manquer pour fuivre leur route, y feront admis librement & traités comme la nation la plus favorifée ; & les bâtimens Portugais, tant de guerre que de commerce, qui aborderont à l'ifle d'Annobon & à celle de Fernando del Po, appartenantes à l'Espagne, y feront traités & admis de la même façon.

15°. Outre les fecours que devront fe donner réciproquement les deux nations Espagnole & Portugaife, dans lefdites ifles d'Annobon & de Fernando del Po, & dans celles du Prince & de S. Thomé, L. L. MM. C. & T. F., font convenues qu'entre leurs fujets refpectifs, il puiffe y avoir dans lefdites ifles un commerce ouvert, franc & libre de Nègres ; & dans le cas que les Portugais viennent à en apporter aux ifles d'Annobon & Fernando del Po, ils leur feront achetés & payés exactement, les prix en étant modérés, & à proportion de la qualité des efclaves, fans excéder les prix auxquels les donneroient d'autres nations, dans les mêmes endroits & parages de ces côtes.

16. S. M. C. permet également que le tabac en feuille qui fe confommera dans les deux ifles ci-deffus, & fur les côtes voifines de Guinée, dans les quatre premieres années de leur poffeffion, foit des domaines du Bréfil; à l'effet de quoi l'Efpagne paffera un contrat en forme avec la perfonne, ou les perfonnes que nommera la Cour de Lisbonne, afin de régler avec elles les quantités de tabac, leurs qualités', prix, &c. Après l'expiration des quatres années, les deux Cours verront s'il leur convient de proroger le contrat, en y amplifiant, rectifiant & modifiant ce que l'expérience aura indiqué devoir l'être.

17. Tous les articles du préfent traité, ou au moins quelques-uns, étant de nature à convenir à

d'altres Puiflances d'Europe, que les hauts Contractans trouveront à propos d'inviter à y accéder, L. L. MM. C. & T. F. fe réfervent le droit de le faire, fans perdre de vue l'intérêt réciproque des deux nations, & celui de la nation ou des nations invitées à ladite ac. ceffion, s'étant au préalable confultées & arrangées à cet égard, avant d'admettre l'acceffion de la nation invitée.

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18°. Les deux Souverains Contractans feront publier dans leurs domaines refpectifs, le préfent traiafin que tous leurs fujets en foient inftruits. Ils donneront les ordres néceffaires, pour qu'il foit exécuté, & oblervé avec la plus grande exactitude de part & d'autre, dans toutes les parties.

19°. Le présent traité fera ratifié dans le terme précis de 15 jours, à compter de celui auquel il a été figné, ou avant, s'il eft poffible.

En foi de quoi, nous, les fouffignés Miniftres Plénipotentiaires, avons figné le prélent traité au nom de nos auguftes Souverains, & en vertu des pleins pouvoirs à nous conférés à cet effet, & l'avons fait cacheter du fceau de nos armes. Fait & figné au Palais Royal du Pardo, le 11 Mars 1778. Le Comte de Florida Blanca. Don François-Innocent de Souza Coutinho.

Ayant lu & examiné le présent traité de neutralité, garantie & commerce, qui renouvelle, confirme & ratifie les autres précédens traités, existans entre l'ELpagne & le Portugal, je confens à l'approuver & le ratifier, comme en effet je l'approuve & ratifie, en la plus ample & meilleure forme poffible, & m'engage Tur ma parole & foi royale, à maintenir exactement tout ce qu'il contient. En foi de quoi je l'ai figné de ma main, & fcellé de mon fceau fecret, & fait contrefigner par le fouffigné Secrétaire d'Etat du département des Indes. Fait au Pardo, le 24 Mars 1778, Moi LE ROI. Et plus bas, Jofeph de Galvez.

JOURNAL POLITIQUE

DE BRUXELLES.

TURQUI E.

De CONSTANTINOPLE, le 7 Juillet.

ON a reçu fucceffivement le 2 & le 3 de ce mois

deux exprès du Capitan-Bacha; ils nous ont appris que le 25 du mois dernier, il étoit arrivé à Sinope avec toute la flotte, à l'exception d'un vaiffeau de 74 canons qui n'a pu le fuivre, & qui eft rentré dans le canal pour réparer quelques dommages. Les troupes raffemblées à Sinope & destinées à diverfes expéditions dans la Crimée & dans le Kuban, commençoient à s'embarquer au départ du defnier courier. Le Capitan - Bacha avoit reçu des nouvelles de la Péninfule où la Porte a toujours un parti qui ne demande que d'être foutenu, & qui a remporté dernièrement un avantage confidérable dans le Kuban, & a chaffé de Taman tous les Tartares qui tenoient pour Sahin Guéray. On fe propofe de le feconder plus efficacement qu'on ne l'a fait jufqu'à préfent, & une petite flotte n'attend le vent favorable pour aller renforcer le CapitanBacha; elle eft compofée du vaiffeau de 7+ canons refté en arrière, de 2 frégates de 40 chacune, de 6 chébecs de 12 à 16, & de 20 bâtimens de transport chargés de vivres & de munitions de guerre. La pefte continue fes ravages fur la flotte ; & nous apprenons que l'Officier qui commande fous les ordres du Capitan-Bacha, en a été la victime. 15 Septembre 1778.

I

que

La Crimée ne fera pas le feul théâtre des hoftilités ; on voit paffer journellement par cette Capitale des corps de cavalerie & d'infanterie qui fe rendent à Ifaccia & à Ifmaël : les chemins depuis cette ville jufqu'à Ruffug font couverts de nos foldats qui s'avançent du côté de Bender & de l'embouchure du Danube: on ne porte pas à moins de 300 mille hommes les troupes raffemblées fur nos frontières. Elles laiffent par-tout fur leur paffage des marques de leur barbarie que leurs chefs ne peuvent réprimer. On mande de Ruffug que trois compagnies fe font foulevées contre leur commandant qu'elles ont malfacré & coupé en morceaux ; après cet acte d'atrocité, elles fe font divifées en plufieurs bandes & infeftent les chemins. Comme la pefte eft parmi ces brigands, ils la portent par-tout où ils s'étendent.

כל

» Depuis la mort d'Abdulah, Bacha, écrit-on de Bagdad, deux partis d'environ 5000 hommes prétendent gouverner cette ville jufqu'à l'arrivée de Huffein, Bacha de Mouffol & de Kerkout, nommé pour remplacer ce Vifir; l'un s'eft emparé de la citadelle, l'autre de la ville; après quelques bombes, quelques coups de canon tirés de part & d'autre, & divers combats, chaque parti eft convenu de refter tranquille jufqu'à ce que Huffein, Bacha, soit arrivé. Baffora eft toujours au pouvoir des Perfans. Cette ville autrefois floriffante, défolée par des maladies contagieufes & par un long fiége, n'offre plus aujourd'hui qu'un amas confus de mafures & de décombres, entouré de marais fangeux & d'eaux croupiffantes «.

RUSSIE.

De PETERSBOURG, le 31 Juillet.

LE 29 de ce mois l'Impératrice s'eft rendue en iacht de Péterhoff à l'efcadre qui croife entre Cronstadt & Krefna-Gorka. Cette efcadre compofée de 4 vaif

feaux de guerre & de 3 frégates, eft fous les ordres du Vice-Amiral Barfch; elle fit plufieurs évolutions en présence de S. M. I. qui en parut très-fatisfaite ; le foir elle retourna à Péterhoff.

On n'a point déclaré la nouvelle groffeffe de la Grande-Ducheffe ; mais l'Empire eft perfuadé qu'elle eft réelle on affure qu'elle eft entrée dans le troifième mois.

La confommation des eaux-de-vie eft immenfe dans le nord; c'eft la boiffon favorite des peuples feptentrionaux ; l'habitude & peut-être le climat en ont fait un des objets de première néceffité. Cette liqueur eft une partie importante de notre commerce intérieur, & des revenus de la Couronne. » On diftingue ici trois espèces d'eau-de-vie, celle de grains celle de Dantzick & celle de France & d'Espagne ; le peuple ne fait ufage que de la première : tous les propriétaires ont droit de diftiller; mais ils ne peuvent vendre eux-mêmes leurs eaux-de-vie parce que la Couronne s'en eft réservé le privilége exclufif. La confommation annuelle de cette première forte de liqueur dans l'Empire monte à 12 millions de vedros, le vedro contient 13 pintes de Paris; la Couronne devroit gagner fur cette partie feule 24 millions de roubles, fouftraction faite de ce qu'elle paye pour l'achat; & elle n'en gagne que 5, favoir, 3 provenant du département de Pétersbourg & de Mofcou, & 2 de la Sibérie & des autres Provinces. Un homme au fait de nos Finances attribue cette différence aux fraudes des fermiers; & il en remarque quelques-unes. Le peuple ne fait aucun ufage de l'eaude-vie de Dantzick; ce font les étrangers & la nobleffe qui la confomment ainfi que celle de France & d'Espagne, qui eft préférée. Le prix du bail de la ferme de cette dernière qui a expiré en 1774 montoit à 116 mille roubles par an, & les fermiers en gagnoient 760 mille. Leur privilége ne leur permettoit d'en faire venir que 10,000 ancres par an; au li.u

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