صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

forts inutiles, et si fâcheux pour elle, que sa santé en fut vivement altérée. Sa maîtresse, qui l'aimoit tendrement, après avoir consulté en vain ses médecins, l'envoya chez une amie à 20 milles de là, pour essayer si le changement d'air pourroit lui être favorable. L'absence de l'objet de son affection contribua sans doute à son rétablissement; elle revint chez sa maîtresse, et la même occasion de voir ce jeune homme se présentant encore, fit revivre sa passion. Fermement résolue de se vaincre ou de mourir, plutôt que de céder au penchant qui l'entraînoit malgré elle, elle tomba dans l'état de santé le plus déplorable. Les médecins n'en pouvant découvrir la cause, jugèrent qu'elle devoit être affectée d'un profond chagrin, et la prononcèrent en danger. Sa maîtresse affligée la conjura de lui confier son secret; lui dit pour l'y porter, le danger où elle étoit de mourir, et lui promit, non-seulement de ne pas trahir sa confiance, mais de faire son possible pour apporter le remède convenable à son mal. Touchée de l'ami. tié de sa maîtresse, elle lui déclara sa passion, la pria de la cacher à celui qui en étoit l'objet, reçut avec résignation l'annonce d'une mort, qui la délivreroit enfin d'un amour malheureux que tous ses efforts n'avoient pu surmonter. Sa maîtresse ne put se défendre de faire part à son mari de cette circonstance. Ils résolurent ensemble de sonder le jeune homme à ce sujet, et peu à peu,

trouvant qu'il avoit fait attention au mérite d'Emi lie, ils l'engagèrent à avoir pitié de sa situation. Il y consentit; il demanda à la voir; à quoi ayant été préparée par sa maîtresse, il entra en conversation avec elle; il lui témoigna le plus grand désir de la voir rétablir, et fut même jusqu'à l'assurer que si elle pouvoit se remettre, il seroit charmé de l'épouser: "M'épouser :" s'écria-t-elle, en élevant ses bras, et fixant les yeux sur lui; "m'épouser!" et, sa tête tombant en arrière, elle expira dans le moment.

[merged small][merged small][ocr errors]

Une livre d'or Angloise, de 5760 grains, est monnoyée en 44 guinées et demie, de douze parties d'or pur, et d'une d'alliage.La guinée contient 118 grains 615 déc. d'or pur, sans alliage.-Le louis d'or (avant 1785) contenoit 113 grains 27déc. de grains Anglois d'or pur, sans alliage.-Les grains François sont aux Anglois comme 121 71déc. à 100.

Un écu Anglois contient 429 grains 68déc. d'argent pur, sans alliage. Un écu de 6 liv. François contient 409 grains 49déc.d'argent pur, sans alliage. La proportion d'alliage, dans la vaisselle d'argent et autres ouvrages d'orfévrerie en France étoit (avant la révolution) de 11 deniers

10 grains. En Angleterre la vaisselle, etc. est au même taux que la monnoie: 20 guinées mesurent un pouce de tous côtés:-20 pieds cubes contiendroient plus de 238 millions de guinées.

76. Poids de la dette nationale en billets de Banque de 10 liv. st.

Cent hommes ne pourroient pas porter la dette nationale de l'Angleterre en billets de Banque de 10 livres sterling, dont 512 font une livre pesant; de sorte que 242 millions de livres sterling (qui étoit la dette naționale en 1770 quand ce calcul a été fait) peseroient 47,650 livres, ce qui feroit pour cent hommes 473 livres chacun,

77. Curieux effet de l'intérêt accumulé.

Un sol Anglois mis à intérêt accumulé (compound interest) sur le pied de 5 pour 100, à la naissance de Jésus-Christ, auroit produit l'année 1786 la somme énorme de

290,991,000000,000000,000000,000000,000000 liv. sterling; ce qui feroit environ 110 millions de notre terre en or solide. Au lieu qu'à intérêt simple, il n'auroit produit que...................7s. 6d.

78. Definition du beau, par Plutarque. Plutarque, dans son traité sur la manière de bien écouter, parle ainsi du beau: ws &v Egyw de

παντὶ, τὸ μεν καλον ἐκ πολλῶν οἷον ἀριθμῶν εἰς ἕνας καιρὸν ἡκοντων ὑπὸ συμμετρίας τινὸς καὶ ἁρμονίας ἐπιτε λειται, etc. En toutes choses, le beau est le résultat de plusieurs qualités qui concourent ensemble, et forment par leur accord une harmonie parfaite. C'est précisément le système du Père André: Essai sur le Beau.

Le goût est le sentiment du Beau, considéré dans les objets relatifs aux beaux arts.

79. Définition de la morgue.

Je définis la morgue: un composé de fierté, de dureté, de gravité, et de bêtise, en doses égales.

80. Définition de l'amitié.

L'amitié se soutient, dit Plutarque, par la vertu, la familiarité, et l'utilité.

81. Explication des Monades.

Leibnitz, pénétré de l'idée d'une liaison universelle entre tout ce qui existe, dit: Que chaque être représente la totalité des êtres. Le moindre changement qui arrive dans une substance est un tableau vivant de ce qui arrive dans toutes les autres, et, pour l'Intelligence Suprême, c'est l'histoire de l'Univers. Elle y voit se concentrer tous les rapports qui enchaînent le présent, le passé et

l'avenir. Notre âme est une de ces substances représentatives: il faut donc que chacun de ces états renferme une infinité d'autres états; chacune de ces perceptions, une suite infinie d'autres perceptions; chacune est, pour ainsi dire, un long raisonnement dont les termes sont rapprochés et confondus. Que de grands et de magnifiques spectacles ne nous présente-t-il pas ! Une harmonie universelle, le monde faisant un tout, où chaque chose est à sa place; chaque être est un petit miroir de l'Univers; l'Univers un grand miroir des perfections de l'Etre infini; enfin, notre propre perfection comprise dans la perfection générale. Nous portons tous avec nous ce que nous devons être dans l'éternité; ce germe se développe dans une suite d'états par lesquels nous passons, et ne cesserons de passer. C'est dans ce sens que Leibnitz a raison de dire que la mort est bannie de son système : elle n'est qu'un développement avantageux de nos facultés, qui élargit la sphère de nos connoissances, de notre activité, de notre bonheur.

82. Réponse de M. d'Aguesseau à son fils.

Le Chancelier d'Aguesseau, avec toutes les connoissances et l'esprit possible, étoit fort irrésolu; son fils, qui étoit tout le contraire, lui disoit un jour: "Mon père, vous savez tout, et ne "décidez jamais sur rien." "Mon fils," répon

« السابقةمتابعة »