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Qu'en dites-vous? Cela peut faire un bruit du diable
Une brochure unique, un ouvrage admirable,

Bien scandaleux, bien bon, le style n'y fait rien,
Pourvu qu'il soit méchant, il sera toujours bien.

Il y a plusieurs tirades de cet agrément dans la comédie du Méchant, et beaucoup de ces vers qui se retiennent et se citent comme :

Les sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs...
L'esprit qu'on veut avoir, gâte celui qu'on a.

27. Soufflet reçu patiemment à Rome.

J'ai connu un grand Seigneur de Rome qui, ayant reçu un soufflet dans la rue, fut sur-le champ s'en plaindre au Gouverneur de la ville. Le Gouverneur, qui est toujours un ecclésiastique, mais qui n'étoit pas Romain, ne put s'empêcher de lui dire qu'il étoit surpris d'en apprendre la première nouvelle par lui-même.

28. Autre à Venise.

C'est à peu-près de même à Venise. Un étranger ayant donné un soufflet à un Noble Vénitien, lui offrit de lui donner satisfaction, l'épée à la main; le Noble Vénitien lui répondit froidement; O! quà non usemo-Ce n'est pas l'usage ici.

29. Bévue d'un Irlandois.

On demandoit à un

grand nigaud d'Irlandois, quel âge il avoit : Je n'ai que vingt-six "ans," répondit-il ; "mais je devrois en avoir

vingt-sept, car ma mère fit une fausse couche "l'année avant ma naissance."

30. Réponse du Duc de Lauragais à un défi.

Un François roturier fit appeler le Duc de Lauragais en duel; tous deux étoient alors en Angleterre. Le Duc fit dire au roturier, que pour se battre avec Arlequin, il falloit être Scapin.

31. Valet iore.

Beaumarchais m'a raconté qu'il avoit un domestique assez sujet à s'enivrer: le voyant entrer un matin dans sa chambre en chancelant, f Comment, maraut ?” lui dit-il, “ déjà ivre de "si bon matin !"-" Pardonnez-moi, Monsieur, "c'est d'hier," dit le valet.

32. Repartie de Foote à Lord Sandroich. Foote étoit très-heureux en reparties. Lord Sandwich lui disant un jour," Foote, vous "courez risque de mourir un jour d'un mal hon

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teux, ou d'être pendu."-" Milord, répliqua "Foote, c'est selon que j'embrasserai votre maî"tresse ou vos principes."

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La Cour de Vienne est la plus brillante et la mieux composée qu'il y ait en Europe. J'y ai vu plusieurs Princes souverains, des Frères de Rois et d'Electeurs, au service de l'Empereur, sans compter plusieurs grands Seigneurs, comme les Princes de Lichtenstein, Esterhazy, Colloredo, d'Ausberg et autres, qui par leur rang et leurs richesses, sont les plus grands sujets qu'aucun autre Souverain puisse compter parmi ses courtisans. La société y est extrêmement amusante et trèspropre à former un jeune homme. Pendant un an que j'y ai été, j'ai remarqué que les jeunes Anglois y perdoient leur air gauche, et les jeunes François leur fatuité: c'est que les femmes y sont aimables, spirituelles et bonnes. Avec ces qualités, elles ne peuvent manquer de plaire; elles veu❤ lent bien prendre la peine de corriger ces défauts naturels aux jeunes gens, et le font de manière à ne pas les rebuter.

34. Anecdote de Paul 1, Empereur de Toutesles-Russies.

L'Empereur Paul I avoit quelquefois de bons caprices. Ayant un jour exilé sur ses terres un de ses Courtisans, qui n'étoit pas riche; l'ordre étant donné, on vint lui faire le rapport que cet homme ne pouvoit pas obéir, parce qu'il n'avoit

pas
de terres. Eh bien, répondit l'Empereur, il
faut lui en donner. Cela fut exécuté; et le
pauvre Courtisan, devenu riche, se consola de
son exil.

35. Ce qui constitue la Patrie.

En

On me dit souvent que je suis François, parce que je suis né en France; mais je soutiens toujours qu'y étant né de parens Protestans, qui m'ont élevé dans leur religion, je n'ai pas pu regarder la France comme ma patrie : puisque le Gouvernement même de ce Royaume avoit pour maxime que l'on ne connoissoit point de Protestans en France, et c'est ce qu'un Ministre des affaires internes me dit une fois à moi-même. effet, quand je pris mon parti, on excluoit alors. les Protestans de tous les avantages dont jouissent les sujets d'un Etat. Un Protestant ne pouvoit pas contracter de mariage valide; ses enfans étoient réputés illégitimes: il ne pouvoit exercer aucun emploi ni dans l'épée, ni dans la robe, ni dans l'église. Il faut cependant que chaque homme ait une patrie; et s'il ne la trouve pas où il est né, il a le droit d'en chercher une ailleurs : c'est la résolution que je formai dès l'âge de quinze ans, et que j'exécutai quelques années après, en passant en Angleterre. Deux grands hommes de ce siècle, le feu Roi de Prusse et le feu Prince de Conti, j'écris ceci en 1794) ont senti la force de ce rai

ரக

sonnement, dans les conversations que j'ai eu l'honneur d'avoir avec eux sur ce sujet, et sont convenus que j'avois raison. J'ai prêté serment au Roi d'Angleterre ; j'ai été plusieurs fois chargé des affaires de Sa Majesté dans une Cour étrangère; j'ai une pension de l'Etat, un bénéfice dans l'Eglise je continue à dire que je suis plus Anglois que la plupart de ceux qui ne le sont que par le hasard de leur naissance.

36. Si les Arabes ont été conquis.

C'est une erreur de croire que l'Arabie n'a jamais été conquise: ab Assyriis Persisque sæpe victi, disent Hérodote, livres 2 et 3, et Xénophon dans la Cyropédie, livres 1, 2, 3, 4, 8. Strabon, écrivain très-exact, dit au livre 16 qu'Alexandre-le-Grand avoit eu le dessein d'y établir le siége de son Empire. Ælius Gallus, Général Romain, l'ami et le protecteur de Strabon, soumit une partie de l'Arabie Heureuse; et les Turcs en ont été maîtres pendant long-temps. On en peut voir les preuves dans les voyages de Niebur en Arabie, et surtout au second tome, page 15, 26 et 27, édition in-8..

37. Vices et vertus; chez qui on les trouve.

La plupart des vices consistent dans les défauts ou les excès; la plupart des vertus dans l'observance d'un juste milieu. Les vertus se

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