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ticules des autres corps n'ont pas pu pénétrer, à cause de leur configuration particulière. Il en est de même du cœur de l'homme; si les passions qu'il ressent ne sont pas directement contraires, elles peuvent subsister ensemble en lui, sans se choquer ou se détruire. Ainsi le même homme pourra être amoureux, emporté, joueur, et il sera encore bon ami, humain, compatissant, si son cœur est disposé à sentir ces différens effets, et il ne seroit pas difficile d'imaginer une situation où ils auroient lieu tous à la fois.

165. Anecdote du Baron van Swieten.

Le Baron van Swieten, fils du célèbre médecin de la Cour de Vienne, m'a raconté que lorsqu'il étoit au collége, son père exigeoit qu'il s'appliquât particulièrement à l'étude de la langue Grecque; et afin de l'y obliger davantage, il le faisoit correspondre avec lui en Grec. Une fois entre autres, le jeune homme, ayant besoin d'argent, avoit écrit à son père une belle lettre en Grec, où il exposoit que cet argent lui étoit d'autant plus nécessaire, qu'il devoit un quartier à son maître de manége. Il arriva que le Docteur van Swieten, qui étoit Bibliothécaire de la Bibliothè que publique de Vienne, avoit été prié de collationner, pour M. Meerman de la Haye, un manuscrit Grec de Théodoret qui se trouve dans cette Bibliothèque. Ce M. Meerman compiloit alors la collection, qu'il a publiée depuis à la

Haye en 1771, sous le titre de Novus Thesaurus Juris civiliscanonici, en 7 tomes in-folio. Le Docteur van Swieten copia et collationna le manuscrit Grec de Théodoret pour son ami; et en Je lui envoyant, laissa par mégarde dans le même acahier la lettre de son fils, dont il avoit été si con

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tent qu'il avoit eu dessein de la conserver. Cette blettre ne laissa pas d'embarrasser un peu l'érudiition de Meerman: cependant, ne doutant pas E que ne ce fût un fragment de Théodoret, il Ja publia à la suite de l'ouvrage principal, noubliant pas de mettre en note, par manière de Psicommentaire, que du temps de la jeunesse de Theodoret, il y avoit déjà des écoles vétérinaires set des maîtres de manége. Le Baron van SwieSenten me fit voir cette lettre, qui est à la fin d'un

des derniers volumes; quelques mois après me metrouvant à la Haye chez le libraire De Gosse,

qui avoit publié cet ouvrage, je me mis à plaiPusanter sur la bévue singulière de cet éditeur De Ma foi! Monsieur, dit-il, cela ne me regarde don point; voilà M. Meerman lui-même, qui vous sup❝ben rendra compte." En effet, M. Meerman 192 étoit là qui nous écoutoit,

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166, Abbê de Choisy

Al.

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A Rien n'est plus extraordinaire que le déguiseansment de l'Abbé de Choisy en femme pendant quelques années, et rien de plus scandaleux que les bacose smot 09

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aventures galantes qu'il eut à la faveur de ce déguisement, dans une province éloignée de Paris, et qu'il s'est permis de publier avec une impudence aussi licencieuse que criminelle. Il étoit homme de condition, riche des revenus de l'Eglise, et très-beau de visage. Monsieur, Frère de Louis XIV, à l'âge de douze ans, avoit eu la fantaisie de s'habiller quelquefois en fille: l'Abbé de Choisy, à peu-près du même âge, eut aussi la même fantaisie; sa mère s'y prêtà ; et comme il étoit souvent chez Monsieur, on prenoit plaisir à jes habiller tous deux en filles, et à les faire paroître ainsi aux théâtres et dans quelques cercles. Cela mit dans l'esprit de l'Abbé de Choisy, vers l'âge de dix huit ans, de vivre dans une province éloignée de Paris, à Bourges en Berry, déguisé en femme. Il prit seulement avec lui deux domes tiques affidés, fut s'établir à Bourges, sous le nom de la Comtesse des Barres, jeune et riche iveuve, Il prit une belle maison, plusieurs domestiques,

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: Tustibe.1

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fit les meilleures connoissances parmi la Noblesse 20de la ville et des environs, et abusa ainsi de quel

ques jeunes demoiselles de condition et autres, que les mères lui confioient de bonne foi, pour passer quelque temps avec une Dame qui paroissoit propre à les instruire dans les usages du grand monde. 92L'Abbé de Choisy étoit parent de MM. d'Ar

genson; et voici ce que l'un d'eux dit de lui dans

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son ouvrage des Loisirs d'un Ministre, pages 89, 90, tome second.

Un des manuscrits que m'a laissés l'Abbé "de Choisy, mon cousin, contient son histoire,

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sous le nom de la Comtesse des Barres. ... "En le lisant, on croira cette histoire tout-à-fait « invraisemblable; je puis pourtant certifier qu'elle "est très-véritable. Le vieux Abbé, long-temps "après avoir écrit la vie de David, de Salomon, "des Histoires édifiantes, l'Histoire de l'Eglise, me contoit encore ces folies avec un plaisir in"dicible."

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167. Le Cardinal du Perron et le Cardinal de "

Richelieu.

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On peut ajouter au contraste de l'Abbé de Choisy, entre ses écrits et sa conduite, les exemples du Cardinal du Perron et du Cardinal de Richelieu. Le premier paroissoit fort zélé pour faire des prosélytes parmi les Protestans: il écri-1 voit de savans livres de controverse contre eux; il prêchoit sans cesse sur la perfection de la religion Catholique, Apostolique et Romaine, et n'est pas moins mort d'une maladie honteuse pour tout homme, encore plus pour un prêtre. C'est Guy Patin, son contemporain, qui nous T'apprend, et dit le tenir de bonne part, sans doute de quelque médecin son confrère. Le Lomiter otet

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*Lettres de Guy Patin, tome 1. p. 75.

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même Patin parle de trois maîtresses qu'avoit eues le Cardinal de Richelieu, dent une étoit sa nièce, Marie de Vignerot, Duchesse d'Aiguillon; l'au

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la femme du Maréchal de Chaulnes (frère du Connétable de Luynes); et la troisième, Marion de l'Orme, si célèbre par sa beauté, entretenue par l'infortuné de Cinqmars, par le Maréchal de la Meilleraye, et par plusieurs autres, avant que d'avoir été au Cardinal. Ce même Cardinal de Richelieu a eu pourtant aussi le zèle de faire des conversions, et a écrit un in-folio sur la controverse. Vittorio Siri a parlé de Marión de l'Orme dans son Mercure historique.

168. Rois de France régnoient à 13 ans,

On regarde les Rois de France comme étant la majeurs à 14 ans, et cela a toujours subsisté depuis l'ordonnance de Charles V, Roi de France; mais on doit plutôt dire que leur majorité est déclarée lorsqu'ils entrent dans leur 14 année: aussi Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, ont été déclarés majeurs à 18 ans et un jour.

169. Protagoras, dilemme d'Aristote. Protagoras maintenoit que tout étoit illusion, qu'il n'y avoit rien de vrai au monde; mais Aristote réfutoit sa proposition par le dilemme sui-vant: Cette proposition est vraie, ou elle est

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