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124. Funeste aventure d'un vieillard.

Le Chevalier B-m, âgé de 70 ans, ayant marié son fils aîné à la fille du Chevalier Charles W-, la jeune épouse invita sa sœur, âgée de 17 ans, à venir passer quelque temps avec elle chez son beau-père à la campagne. Le vieux Chevalier devint éperdument amoureux de Mademoiselle W-, et offrit de l'épouser; la jeune demoiselle refusa sa main; il insista; elle demeura ferme, et se voyant tourmentée, elle prit le parti de quitter la maison de cet amant septuagé naire. La veille du jour fixé pour son départ, le vieux B―m, étant à souper, déclara qu'il ne pouvoit souffrir d'être frustré dans ses espérances; et quand les dames furent retirées, dit que, cette même nuit, il étoit résolu d'avoir Mademoiselle W-, de quelque façon que ce fût, ou de mourir dans la peine. Son fils, qui vit qu'il étoit échauffé le vin, se détacha de la compagnie pour avertir Mademoiselle W de ne pas se coucher cette nuit, et recommanda à sa femme de veiller avec elle. En effet, après minuit, le vieillard voulut entrer dans la chambre de la jeune demoiselle, et la trouvant fermée, il enfonce la porte; mais au premier pas qu'il fit dans la chambre, il tomba mort d'un coup d'apoplexie, et accomplit ainsi sa prédiction.

par

125. Gibraltar offert et refusé.

Il est bien vrai que l'on a pensé une fois à rendre Gibraltar aux Espagnols. M. Pitt (depuis Lord Chatham), dans sa dépêche à M. Keene, Ambassadeur à Madrid, du 23 Août 1757, lui donne ordre d'ouvrir une négociation avec la Cour d'Espagne pour l'engager à se joindre à l'Angleterre, et lui procurer le recouvrement de l'île de Minorque, auxquelles conditions on mettroit le Roi d'Espagne en possession de Gibraltar. M, Pitt informa en même temps l'Ambassadeur que cette mesure avoit été débattue et approuvée par le Roi et le Conseil du Cabinet. L'Ambassa deur, dans sa réponse du 26 Septembre 1757, écrit qu'il avoit trouvé dans M. le Général Wall, alors premier Ministre en Espagne, beaucoup de répugnance à faire cette proposition au Roi son maître; et qu'il avoit été jusqu'à dire qu'il n'oseroit pas même en faire mention dans le Conseil, de crainte de se trouver le seul de son avis et de risquer par là d'affoiblir son crédit. Le Chevalier Keene étoit dès lors fort malade, et mourut le jour de Noël suivant, en sorte que cette affaire ne fut plus mise sur le tapis.

126. Duc de Northumberland.

Le feu Duc de Northumberland m'a dit, que lorsqu'il entra en possession des biens du

Duc de Somerset son beau-père, dans la province de Northumberland, le revenu ne se montoit pas à cinq mille livres sterling, parce qu'on avoit coutume de donner de longs baux, en recevant sur chaque bail une somme d'argent considérable: au lieu qu'en 1774 le Duc de Northumberland en recevoit cinquante mille livres sterling, tous frais faits, et taxes payées; c'est-à-dire quarante mille livres en terres, et huit mille en mines de charbon. Outre cela, son revenu en Yorkshire étoit de cinq mille livres sterling. Les maisons aux environs de l'hôtel de Northumberland, et ses terres dans la province de Middlesex, rapportoient cinq mille livres sterling net; le tout reçu chez un banquier à Londres. Les terres qu'il avoit en Northumberland, bonnes ou mauvaises, formoient un tiers de cette province, et en y ajoutant celles qu'il avoit dans les provinces d'York, de Cornwall, de Devonshire et de Middlesex, le tout se monte à une centième partie de l'Angleterre, ce qui est plus que la province de Rutland.

La dépense du Duc de Northumberland, en comptant ce qu'il donnoit à ses deux fils, se monta en 1775 à cinquante-cinq mille livres sterling, y compris sept mille pour l'élection de cette année. Pendant 20 ans, il dépensa annuellement

sept mille livres sterling pour bâtir le château d'Alnwick. Sa table, qui étoit cependant bien tenue, faisoit sa moindre dépense; le boucher, volailler, boulanger, poissonnier, coûtoient douze cents livres sterling par an, pendant que les bougies se montoient à quatre cents, et le vin davantage. Tout compris pour sa table, celle des domestiques, leur argent à dépenser et le vin, le tout se montoit à cinq mille livres sterling; les écuries, gages des domestiques, livrées, à la même somme. Sa maison de plaisance, Sion, lui coûtoit deux mille livres de taxes et d'entretien ; l'hôtel de Northumberland, mille; Alnwick, trois mille; son intérêt parlementaire, cinq mille par an.-Il avoit dépensé plus de deux cent mille livres sterling en bâtimens.

127. Comte de Lally-Tolendal.

Le Comte de Lally-Tolendal étoit fils du Général Lally, qui fut décapité en Mai 1766; sa mère étoit la Comtesse de Molde, dame Flamande; c'étoit un mariage secret, et la Comtesse, qui còntinuoit à porter le nom de son premier mari, avoit élevé son fils dans l'ignorance du nom de son véritable père. Pendant tout le temps que dura le procès du Général Lally, elle entretenoit sans cesse cet enfant de l'innocence du Général, et lui disoit tout ce qui pouvoit servir à l'intéresser

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en sa faveur. Enfin, le voyant condamné à mourir, elle s'avisa d'un étrange moyen pour exciter l'esprit de ce jeune homme à le venger un jour. Elle confia son secret à un ami, qu'elle chargea de conduire son fils voir le supplice du Général ; et après l'avoir entretenu de son innocence, tout le temps qui précéda ce spectacle, au moment où sa tête fut séparée de son corps, il lui dit : "Vous avez toujours désiré de savoir qui étoit "votre père; c'est lui que vous venez de voir "souffrir à tort; songez un jour à venger sa mé, "moire."

128. Préscience de Dieu.

Quand même les événemens de notre vie seroient préordonnés, on ne devroit pas dire pour cela que nos prières fussent vaines et inutiles; car, avant la création du monde, lorsque ce système et toutes les séries de ses événemens ont été préférés par Dieu à d'autres qui auroient pu exister, il n'est pas douteux que d'autres ont été aussi prévues dans l'enchaînement des choses, et qu'elles ont concouru (aussi-bien que les événemens) à déterminer Dieu pour le choix de ce système du monde actuellement existant; en sorte que ces mêmes prières qui décident Dieu à agir, ou à permettre, l'ont déterminé, au temps de la création, à décréter ce qu'il feroit ou permettroit.

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