صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

concert avec l'Empereur et les Princes d'Allemagne.

Une preuve que le Baron de Breteuil, et non M. de Calonne, a été le ressort secret qui a fait mouvoir l'Empereur et les autres Princes en faveur du Roi de France, est que, lorsqu'ils se sont mis en mouvement, ils n'ont point communiqué aux Princes François leurs projets, ni les moyens qu'ils se proposoient d'employer pour les faire réussir.

[ocr errors]

Les secours, de la part des Puissances étrangères, étoient alors conditionnellement convenus dans le cas de l'évasion du Roi. Depuis ce temps la Cour de Vienne avoit bien l'intention de prendre des mesures vigoureuses, pourvu que la Cour de Londres lui assurât le concours du Roi de Prusse en cette mesure; l'Empereur ne voulant en aucune façon faire marcher ses troupes, à moins que le Roi de Prusse n'en fît autant,

M. de Fersen fut à Vienne (en Août, 1791), de la part du Roi et de la Reine de France, pour concerter avec l'Empereur sur les secours qu'il donneroit, en cas que le Roi de Prusse pût être porté à s'unir avec lui; et le Ministre de l'Empereur à Londres devoit assurer cette Cour, qu'au cas de la sincère intention du Roi de Prusse de

3』ང་ནན

તો

prendre ce parti, Sa Majesté Impériale s'engageoit à prendre les mesures les plus promptes et les plus vigoureuses pour le rétablissement de la Monarchie Françoise.

Le Comte de Mercy vint à Londres le 18 Août, pour confirmer au Gouvernement d'Angleterre tout ce que M. **** avoit avancé, et il en conféra souvent avec M. Pitt et les autres Ministres.

J'appris aussi de M. **** et du Marquis de Bouillé des détails certains de l'arrestation de Louis XVI à Varennes. Le Duc de Choiseul en avoir été la cause en partie, quoique très-innocemment et par trop de zèle. Il avoit été mis dans le secret de l'évasion, et fut dépêché le 19. Juin à M. de Bouillé, pour l'informer de toutes les circonstances du départ du Roi et de la Reine, M. de Bouillé l'avoit chargé du commandement d'une escorte pour aller au devant dé leurs Majestés arrivé à la poste de S Menehoud et Châlons, il parut fort inquiet et agité de ne les pas voir venir au temps qu'ils devoient y être ; après avoir attendu quelques heures, il monta à cheval, et fut plusieurs lieues à la rencontre du trésor, qu'il disoit être venu pour escorter, et qui étoit destiné à payer les troupes en Lorraine. H se donna tant de mouvement et parut tellement

[ocr errors]

1

alarmé du retard de ce prétendu trésor, que les habitans du village en conçurent des soupçons qui les portèrent à examiner les voitures du Roi lorsqu'elles arrivèrent; et voyant qu'elles prenoient la route de Varennes au lieu de celle qui conduit à Metz, le maître de poste de Se Menehoud prit un court chemin de détour, arriva à Va, rennes avant les voitures. du Roi, donna l'alarme, et fut la cause de l'arrestation. Il est faux que le Roi ait été retenu pour avoir voulu s'arrêter à l'auberge pour manger.

120. Naïveté d'un Irlandois.

Un Irlandois assez sot, devint tout d'un coup très-riche par un héritage; sa vieille nourrice vint le voir, pour le féliciter et solliciter des secours dont elle avoit besoin. "Non, dit-il, je ne vous "donnerai rien, vous êtes une coquine quand "j'étois enfant, vous m'avez changé en nourrice je me portois bien alors, et depuis ce temps-là "j'ai toujours été malingre."

121. Beau trait de Madame du Barry.

[ocr errors]

Un peu avant que la Comtesse du Barry fût guillotinée (le 8 Décembre 1793), un prêtre Irlandois trouva le moyen d'aller la voir dans la pri son de la Conciergerie, et lui offrit de la sauver, si elle pouvoit lui fournir une certaine somme d'argent, pour gagner les geoliers et faire le voya

ge. Elle lui demanda s'il ne pouvoit pas sauver deux personnes ; il répondit que son plan ne lui permettoit pas d'en sauver plus d'une.

66

"En ce

cas," dit Madame du Barry," je 'vous donne"rai bien un ordre sur mon banquier pour tou"cher la somme nécessaire; mais j'aime mieux

secours."

que ce soit la Duchesse de Mortemart qui "échappe à la mort, que moi. Elle est cachée "dans un grenier de telle maison à Calais: voi"ci un mandat sur mon banquier; volez à son Le prêtre, après l'avoir pressée de lui permettre de la tirer elle-même de la prison, la voyant résolue à préférer la Duchesse, prit le mandat, toucha l'argent, fut à Calais, tira la Duchesse de Mortemart de sa retraite, la déguisa en femme du commun, et la prenant sous le bras, la fit voyager à pied avec lui, disant qu'il étoit un bon prêtre constitutionnel, et marié avec cette femme; on crioit, bravo! et on le laissoit passer. I traversa ainsi les armées Françoises, et vint à Ostende, d'où il passa en Angleterre avec Madame de Mortemart, que j'ai vue depuis à Londres.

122. Citerne d'argent à Burleigh.

La plus belle pièce de vaisselle d'argent que j'aye vue est une citerne d'argent, à Burleigh, chez Lord Exeter; elle pèse 3000 onces, a quatre pieds de long sur trois de large, et deux pieds

et demi de hauteur: elle est soutenue par des pieds d'argent, et ornée de deux lions d'argent pour anses.

123. Accident extraordinaire de deux canonniers Russes.

[ocr errors]

กา

M. de Lizakewitz, Secrétaire d'Ambassade de Russie à Londres, m'a raconté qu'étant avec la flotte Russe dans l'Archipel, lorsqu'en 1773 elle brûla la flotte Turque devant Smyrne, il y avoit deux canonniers sur le vaisseau de l'Amiral Russe, lorsque ce vaisseau prit feu dans un combat et sauta. Ces deux canonniers ayant été jetés en l'air, tombèrent dans la mer près d'un vaisseau Turc; ils furent sauvés, faits prisonniers, et mis aux fers sur le tillac. Trois jours après, le vaisseau Turc, sur lequel ils étoient, ayant été brûlé dans le port par les Russes, sauta aussi, et les deux misérables canonniers furent jetés en l'air du côté de la flotte Russe, et repris en mer; mais ayant eu chacun les deux jambes emportées par lesquelles ils étoient retenus aux fers, on leur fit l'amputation au-dessus des genoux, et ils ont vécu plusieurs années. M. de Lizakewitz les a vus tous les deux dans ce temps-là, et long-temps après.

[ocr errors][ocr errors]
« السابقةمتابعة »