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achever de vous vaincre. VOUS NE CHERCHATES POINT A LES INTERRROMPRE? Qui croira jamais que vous ayez refufé l'occafion de les battre en les prenant fur le temps d'une manœuvre affez compliquée ? Mais vous n'étiez-là que pour les interrompre, & c'est POUR LES INTERROMPRE que fe font faits les derniers efforts de votre Nation expirante. Si vous n'avez pas voulu les battre, vous avez trahi l'espoir de votre patrie fi vous ne l'avez pas pu, c'est que vous étiez déjà

vaincus.

Vous comptiez fur le lendemain, avec la moitié de vos forces fans doute; car vous n'avez pas oublié ces vaiffeaux défemparés, hors d'état de virer avec vous, contre la flotte Françoise, formée en ligne de bataille, & c'est cette même Armée en bataille que vous fuppofez en fuite quelques heures après avec fes fanaux imprudemment allumés? & c'eft la vôtre, à moitié défemparée, qui fe cachant dans les tenebres, craignoit modeftement d'être éblouie de l'éclat de fa victoire.

Vous ajoutez enfuite: mais les François avoient été SI BATTUS pendant le jour, qu'ils profiterent de la nuit pour fe retirer. S'ils avoient été SI BATTUS, eux qui vous avoient provoqué en ordre de combat, qu'étiez-vous donc, vous, qui n'aviez pu ni manœuvrer, ni vous former, ni combattre? Ils profiterent de la nuit pour fe retirer! ils allumerent leurs feux pour vous attendre, quand la nuit, qui ne fervoit que vous, leur déroboit votre fuite.

Les premiers rayons du jour nous retrou

verent fur le champ de bataille que vous aviez abandonné, & que nous ne quittâmes que parce qu'il n'y reftoit plus une feule voile

ennemie.

La flotte du Roi ne put pas nous atteindre! en s'éloignant de nous, on le croira fans peine. Dans l'état où fe trouvoient les vaisseaux à l'égard de leurs mâts, de leurs vergues & de leurs voiles. En vérité, Monfieur l'Auteur, dans cet état des mâts, des vergues & des voiles, dont vous convenez fi ingénument, & les ailes coupées, il ne vous auroit pas été facile de nous faire fuir, quand vous ne pouviez pas nous approcher, & comme vous concluez très-à propos, il ne vous reftoit PAS MEME A DÉLIBÉRER fur ce qu'il étoit convenable de faire.

Encore un mot, Monfieur l'Auteur, & ce fera pour vous rendre justice. En effet, votre lettre, d'un bout à l'autre, dit que vous avez été battus, en concluant que c'eft nous qui l'avons été. Mais à l'avenir, lorsque vous ferez d'ingénieuses relations, & que vous vous amuferez à vous contredire, n'empruntez plus la faveur d'un nom cher à vos compatriotes & refpecté dans tous les lieux où l'on honore la réputation & le courage; & fi vous effayez encore de tromper votre Nation par le récit de fuccès imaginaires, choififfez un théâtre plus éloigné de fes yeux battez Washington tout à votre aife, & couronnez les Héros de Saratoga noyez fans pitié M. d'Estaing; dites que vous êtes toujours chers à ces poltrons de l'Amérique que l'on vous aime dans l'Inde; que vous défendrez dans Portsmouth votre charte

authentique de l'empire des Mers: vantez l'honnêteté de vos débats parlémentaires & les mouvemens heureux de vos refforts politiques; rappellez-vous ces temps où ne triomphant que par la fupériorité du nombre, vos voiles commerçantes couvroient les deux hémifpheres; que des rêves complaifans vous retracent cette gloire paffée, & gardez le filence fur les malheurs de l'Amiral Biron, & la croifiere incivile de M. de Fabry (*).

Je fuis, &c.

(*) Un étranger débarqua à Londres: dans cette Cité parfaitement libre, comme chacun fait, il rencontra dix fois en une heure les gens de la presse qui poursuivoient les paffans pour en faire des matelots & des foldats, à coups de baton; le lendemain il alla à Portsmouth, monta fur un vaiffeau, & y trouva la moitié de ces héros involontaires enchaînés à fond de cale; le furlendemain il vint à Breft; les matelots qui y arrivoient fans gardes & fans contrainte, s'y difputoient l'honneur d'être embarqués les premiers; il fe promena de vaiffeau en vaiffeau, & il vit par-tout, fous des couleurs animées, l'empreinte du courage & de la liberté. Deux gentilshommes Bretons s'étoient préfentés pour volontaires; le Général les avoit refufés: ils offroient de payer les congés de deux foldats & de fervir à leur place: tous les foldats refuferent. L'étranger en quatre jours avoit jugé les deux Nations & préfagé avec certitude la deftinée de leurs

armes.

De

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