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HISTORIQUES ET POLITIQUES
SUR LES ÉTATS-UNIS

DE

L'AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE,

Où l'on traite des établiffemens des treize Colonies;
de leurs rapports & de leurs diffentions avec la
Grande-Bretagne, de leurs gouvernemens avant &
après la révolution, &c.

PAR UN CITOYEN DE VIRGINIE.

CI

Mazzei

AVEC quatre Lettres d'un Bourgeois de New-
Heaven fur L'unité de la législation.
(inforcet)

PREMIÈRE PARTIE.

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A COLLE,

Et fe trouve A PARIS,

Chez FROULLÉ, libraire, quai des Augustins,
au coin de la rue Pavée.

2 7 8 8.

1

AU PEUPLE

DES

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.

MES CHERS CONCITOYENS,

LES préjugés que j'ai trouvés en Europe fur nos gouvernemens & fur notre fituation actuelle, m'ont infpiré le défir de les détruire ;

a

mais j'ai écrit en Hiftorien & non en Apologifte. Je n'ai rien épargné pour être exact & vrai ; j'ai tâché d'indiquer les différens degrés de probabilité des faits qui n'étoient pas certains; & dans les matières de difcuffion, j'ai expofé mon fentiment comme il convient au citoyen d'un pays libre.

Mes obfervations fur nos gouvernemens ont eu pour base les différentes conftitutions écrites. Pour en faire une analyse complette, il faudroit habiter dans chacun de nos états affez long-tems pour fe mettre au fait de ce qu'elles n'expriment pas, de même des divers codes, & de tout ce qui concerne la pratique. Ce travail ne peut être exécuté par un feul d'entre nous, à moins qu'on ne veuille, à l'exemple de certains Ecrivains d'Europe, faire des critiques & donner des avis fans connoissance de cause.

que

Les défauts à réformer dans nos gouver nemens exigent toute votre attention. Mais en même tems que votre zèle les compare avec

jii

ce degré de perfection dont ils font fufceptibles, votre tranquillité veut que vous obferviez encore combien les défauts qui règnent dans les autres ont toujours été plus grands, & combien ils le font encore. La première étude de l'homme devroit être celle qu'on néglige le plus ; elle devroit confifter à chercher fon bonheur. La Nature ne nous porte que trop à nous affliger des maux auxquels nous fommes foumis; la Philofophie nous invite à fonger à ceux dont nous fommes exempts.

Il n'arrive que trop fouvent à quiconque n'a pas voyagé, de fe figurer qu'on n'éprouve pas ailleurs les inconvéniens qu'il voit chez lui. En peu de tems, l'expérience vous convaincroit que, malgré ce qui vous refte encore à faire, vous avez de grands fujets de confolation dans ce que vous avez déjà fait. Remarquez les progrès de la Philofophie, & fongez que vous avez le pouvoir d'en profiter.

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