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ils produifent par tête à leurs maîtres, combien rend chaque acre de terre, & la comparaifon entre le travail des hommes libres & celui des efclaves deviendroit facile. Suppofons, par exemple, une ferme Angloife de 100 acres, dont 80 en terres labourables, & 20 en pâturages, dans laquelle les terres foient partagées en quarts, favor, 20 acres de navets, 20 d'orge, 20 de luzerne (clover) & 20 de blé. Le travail de cette ferme feroit aifément fait par quatre hommes, & fon produit, dans une bonne terre, pourroit être eftime en gros à 400 liv. sterl., c'est-à-dire, à 100 liv. fterl. par

homme. »

« Je n'ai prefque point d'autorités pour estimer Je travail de chaque homme aux iiles; mais quelques données vont nous faire découvrir qu'il eft fort loin de 100 liv. fterl., comme en Angleterre, & qu'il n'approche pas même de la moitié.

«Dans une information Parlementaire, j'ai trouvé qu'une plantation dé 500 Noirs, fur 10000 acres de terre, produifoit 4,200 liv. ft., & que l'achat annuel de Nègres s'élevoit à 700 liv. sterl.

En eftimant le prix commun d'un Nègre, à l'époque de cette information, à 30 liv. ft. (7001.), le remplacement annuel étoit de 23 Noirs, & le produit de chacun des 500 Nègres n'arrive pas à 9 liv. ft. par tête. »

« Un autre calcul donne, pour le produit du travail de chaque Esclave, 10 l. ft. »

« Enfin, felon M. Long, qui a écrit l'histoire de la Jamaïque, & que l'on juge avoir plutôt exagéré fès eftimations, une plantation de 300 Noirs produit 6,000 liv. ft., monoie des ifles, qui, à 140 pour 100, se réduit à 4,285.1.ft., monnoie d'Angleterre, c'est-à-dire, environ 141. 10 sh. par tête. Selon le même Auteur, l'ifle de la Ja

maïque produit 1,310,918 liv. ft., & fe trouve cultivée par 170,000 efclaves; c'eft environ 7 liv. 10 sh. par tête. »

« Il importe peu lequel de ces trois calculs on préférera, puifqu'ils prouvent, tous ensemble, que le produit du travail des Noirs eft très-vil, en comparaifon du produit de celui des hommes libres en Angleterre, & cependant la culture commune eft généralement eftimée ( quoiqu'à tort, comme on le voit,) beaucoup moins lucrative que celle du fuçre. »

« Il faut obferver, d'un autre côté, que la ditférence de l'une & l'autre espèce de travail n'eft point exacte, à proprement parler. En Angleterre, chaque homme guide un attelage; & aux ifles, il fait à la main le travail que l'on réserve ici aux beftiaux. Mais cette remarque, loin d'être "favorable à la néceffité prétendue de l'efclavage, vient à l'appui de notre objet. En effet, c'est l'efclavage feul qui engage les Planteurs à préférer le fyftême d'agriculture le plus mal conçu, celui de farcler la terre à mains d'hommes, au lieu de l'ouvrir avec le foc. Ce n'eft pas que l'ufage n'en ait été fouvent effayé, & qu'il n'ait eu un fuccès conftant; mais les Piqueurs aiment mieux commander à des Efclaves qu'à du bétail. On voit qu'on ne feroit aucun tort au Planteur, fi on le forçoit graduellement, & ce n'eft que graduellement qu'on doit le tenter, à employer la charrue au lieu du hoyau, pour cultiver la canne à fucre. »

« Quelquefois la canne eft plantée sur des côteaux où la charrue ne pourroit point s'exercer; alors on eft forcé de travailler la terre à la main ; mais la grande partie des terres eft à l'abri de cet inconvénient."

que

« Si l'on calcule fur les chevaux auffi-bien fur les hommes, dans une ferme Angloife, on

trouvera que le produit total des uns & des autres excède de beaucoup plus du double le produit des Noirs aux ifles: preuve à-peu-près décifive, que le travail des Nègres eft exceffivement désavantageux, & qu'il n'eft prefque point de falaire libre qui ne fût à meilleur marché que celui des Nègres.»

« Cette question eft donc de la plus grande importance, & mérite d'être foigneufement approfondie, puifque fi l'on obtient quelque chofe d'approchant à cette vérité, on détruit la prétendue néceffité de ce trafic inhumain pour la culture des ifles.»

« Le fuccès de la réclamation qui va être faite en Parlement, ne doit point porter fur la démons tration de ces faits, ou d'aucun autre femblable, mais uniquement fur l'exiftence actuelle de l'efclavage, & des abus affreux qu'il entraîne. Il ne faut tenter aucun changement total ou fubit aux ifles. Les propriétés y font trop confidérables & trop importantes pour être foumifes à des entraves trop gênantes. Il faut fonger uniquement à empêcher l'importation ultérieure des Efclaves. II faut laiffer la maffe actuelle des Nègres s'éteindre, & fe remplacer par des hommes libres; alors il fera aifé d'opérer infenfiblement tous les changemens convenables, & l'intérêt, perfonnel les amenera infailliblement de lui-même. »

Une députation de la Société des Quakers, a remis à M. Pitt une Pétition, fignée de la plus nombreuse & la plus refpectable partie de cette Sede, en le priant de feconder les démarches pour l'abolition de la Traite des Negres. Briftol, Yarmouth, Leicester, &c. ont arrêté de pareilles requêtes. Tout le Royaume va

fe mettre en mouvement pour cet objet.

La femaine dernière, mourut à WhiteChapel, Daniel Primm, âgé de 100 ans, né à Colchester, & amené à Londres comme Apprenti Tifferand, fous le règne de -Guillaume III. Il a travaillé de fon métier jufqu'à fa 90o. année.

FRANC E.

De Verfailles, le 10 Février.

Le 8 de ce mois, le Marquis de Maillé le Vicomte d'Affas de Montdardier, le Comte Charles de Raigecourt, & M. Prevoft de Sanfac, Marquis de Traverfay, qui avoient précédemment eu l'honneur d'être préfentés au Roi, ont eu celui de monter dans les voitures de S. M., & de la fuivre à la chaffe.

De Paris, le 20 Février.

On mande de Breft, que les vaiffeaux l'Illuftre & l'Achille, commandés par Mrs. de Senneville & de Mac, Karti-Marteigne, font allés en rade, ainfi que les deux frégates la Fine & la Modefte, & la corvette la Poulette. Cet armement fe rend aux Ifles-du-vent & fous-le vent, pour remplacer l'efcadre qui y eft en ftation.

On arme auffi à Breft quatre gabarres,

qui fe réuniront à deux autres en armement à l'Orient; & on croit ce convoi deftiné pour la Baltique. Les conftructions fe continuent avec la même activité, & l'on vient de mettre fur le chantier, à Breft, un vaiffeau de 74 canons, qui por tera le nom de Jupiter.

Lundi 4, la bouche d'une carrière à pierre s'eft effondrée à la Butte-au-moulin, du côté du boulevard des Gobelins, & a écrafé deux hommes; deux autres ont été enfevelis dans la carrière on a travaillé fur le champ à les délivrer, & -on n'y eft parvenu que 48 heures après, le mercredi matin: on les a retrouvés fains & faufs ; ils s'étoient occupés eux-mêmes, de leur côté, à fe procurer une iffue, & leur fang-froid les a fauves.

L'intrépidité de la femme Taillard, que nous rapportâmes il y a quelques femaines, nous a procuré la connoiffance d'un autre fait de ce genre, & non moins authentique. C'eft un témoin oculaire qui nous le mande.

t

Au mois de juillet 1786, l'on s'aperçut, à l'extrêmité de la paroiffe de Saugon, Diocèfe de Limoges, une louve énorme, qui, dans le trajet d'une lieue & demie, mordir huit perfonnes, fix vaches, deux jumens, une multitude de brebis & de chiens. Ce ne fut que fur les onze heures, qu'à force de fecours, on parvint à la tuer : elle reçut plus de cinquante coups de fufil, fans qu'on pût apercevoir aucune trace de fon fang.

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