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à l'idée que leurs Fabriques dépendent absolument de ces laines, ils la rejettent avec mépris. On en ufe plus dans les Baracans d'Abbeville & d'Amiens, & dans les Camelots de Lille, que dans toute autre étoffe; ni l'une ni l'autre ne rivalisent nos étoffes du même genre. Elles ne font pas non plus entièrement faites de laines Angloifes, celles de Hol lande, &c. étant employées dans ces Fabriques en plus grande quantité que les nôtres. >>

«Les Bayettes de Beauvais, que l'on fuppofe égales en beauté aux Bayettes de Colchester, & que l'on a citées tant de fois, comme compofées de laine Angloife, n'en contiennent point du tout. Elles font faites de laine de Brie, de Sologne, d'Italie, mêlées avec les baffes laines d'Efpagne.»

« Après cet exposé, que devons-nous penfer de cette quantité prétendue immenfe, à laquelle les Monopoleurs voudroient nous faire accroire que monte le commerce interlope des laines? L'état précédent montre qu'on en exporte affez pour que des Perfonnes intéreffées à faire baiffer le prix des laines, préfentent cette exportation peu confidérable, comme un commerce très-important & inventent tout ce que l'avarice, aidée de la crédulité, peut imaginer de plus tyrannique envers les Propriétaires des terres. »

« On voit donc que l'exportation actuelle de 13,650 liv. ft. ( évaluation des 312,000l. t.) en laine, fuffit pour juftifier tous les faits allégués par les Partifans du Bill. Cette exportation fournit affez d'occafions de prouver qu'il en exifte réellement une, ce qui, joint aux faifies de certaines quantités de laine furprifes, fournit affez d'aliment aux clameurs de l'intérêt perfonnel & aux rapports exagérés que les Perfonnes intéreffées à cette fpéculation ne ceffent de répandre,"

"Mais que l'on demande à ces mêmes Perfonnes

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pourquoi on exporte en France une fomme de 13,000 liv. fterl. en laine; ne feront-elles pas forcées d'avouer que c'eft parce que le prix des laines, en Angleterre, eft celui du monopole, & qu'en France il eft l'effet d'un commerce libre ? & j'aurai à faire fur cette partie de la question les obfervations fuivantes :

« Il est évident, par l'état ci-deffus rapporté, que la France a plus befoin de laines que l'Angleterre; & tous les témoignages de nos Manufacturiers dans les époques diverfes, tendent à prouver les encouragemens étonnans que le Gouvernement de France a donnés aux Manufactures de laineries. Tous les Ecrivains fur l'Economie politique ont vanté les efforts, la jufteffe & l'intelligence des François fur cet objet. On pourra s'en convaincre en lifant les Obfervations d'un Manufacturier du Comté de Northampton, fur les Jaines Angloifes, in 4°. 1738; l'article France du Dictionnaire de Postlethwayte, & différens paffages des Mémoires de Smith. Ces Auteurs ayant une fi haute opinion de la conduite de la France, rela'tivement aux laines, il est à propos d'examiner fa politique, relativement aux exportations, quoiqu'elle ait befoin d'une plus grande quantité de laines étrangères que nous, qui n'en importons que d'Efpagne. »

«Nous trouvons dans les Confeils de cè Royaume, un des exemples de la politique la plus profonde & la plus fage que les annales du commerce puiffent

nous offrir. »

«En 1711, il furvint dans le Rouffillon une mortalité parmi les moutons, en conféquence de laquelle le Confeil promulgua un Arrêt, en date du 15 juin de cette année, par lequel il prohiboit l'exportation des moutons de cette Province. La prohibition dura jufqu'en 1717. En 1740, il y eut

y eut une autre épidémie générale ; & le 7 juin de cette année, le Confeil défendit de nouveau l'exportation. Lorfque la contagion fut paffée, l'Edit n'ayant pas été révoqué, il fe fit des exportations clandeftines, de forte qu'en 1762 on faifit 3,000 moutons qui paffoient en contrebande du Rouffillon en Efpagne. Ce fait ayant de nouveau fixé l'attention du Confeil, il penfa que la prohibition de 1740 auroit dû ceffer avec sa cause, & que, puifque les exportations clandestines reparoiffoient, c'étoit une preuve fuffifante que l'exportation devoit en être permife. En conféquence, le 17 août 1763, un nouvel Arrêt permit la libre exportation des moutons hors du Royaume, ainfi que celle des boeufs, vaches, &c. en payant un léger droit de 7 deniers par mouton de la valeur de 6 francs, & de 10 fols par boeuf de la valeur de 100 francs... «parce que le meilleur moyen de réparer des pertes de cette efpèce, eft de laiffer aux Cultivateurs la liberté de renouveler leur troupeau, & de les encourager par l'espoir d'une vente avantageufe, foit au dedans ou au dehors, laquelle ne fauroit avoir lieu dans un état de prohibition qui ôte au Fermier la facilité d'échanger. fes productions au plus grand avantage. » L'effet en fut très-fenfible dans toutes les Provinces da Royaume. Les chofes changèrent de face dans le Rouillon, & en 1766 un feul Bureau enregiftra l'exportation de 24,000 (*). »

«Le Lecteur ne fauroit juger de la force & de la conviction que nous apporte ce fait, s'il n'eft informé en même-temps que le Rouffillon produit la plus belle laine de France, laine qui furpaffe beaucoup de laines d'Espagne, & ne cède, lá fupériorité qu'à celles de Ségovie. De cette laine

(*) Carlier, p. 599.
No. 5. 2 Février 1788.

b

font fabriqués les draps Londrins de Carcaffonne pour le Levant, Manufacture la plus, floriffante de toute la France, fans exception, en ce qui concerne sa rivalité avec l'Angleterre. » (La fuite à l'ordinaire prochain.)

FRANCE.

De Verfailles, le 23 Janvier.

Le Roi a nommé à l'Evêché de Lombez, l'Abbé de Chauvigny de Blot, Vicaire-général de Toulouse,

Le 20 de ce mois, la Comteffe de MontaguLomagne, la Marquife de Contades-Gizeux, la Comteffe de Juftines & la Comteffe de Solminiac, ont eu l'honneur d'être préfentées à Leurs Majeftés & à la Famille Royale; la première, par la Vicomteffe d'Efclignac; la feconde, par la Comreffe de la Ferronnays; la troifième, par la Comteffe de Talleyrand; la quatrième, par la Comtesse de Tracy.

Le lendemain, le Comte Armand d'Allonville, le Chevalier Antoine d'Allonville, le Comte du Boberil de Cherville, le Comte de Mahony, le Comte Oconnel, le Comte de Gibon de Keriforet & le Chevalier de Lamoignon, qui avoient précédemmenteu l'honneur d'être présentés au Roi, ont eu celui de monter dans les voitures de Sa Majefté, & de la fuivre à la chaffe.

M. Blin de Sainmore, Hiftoriographe des Ordres du Roi, & Cenfeur royal, a eu l'honneur de préfenter au Roi, à Monfieur, à Mgr. Comte d'Artois, & à Mgr. le Duc d'Angoulême, un Ouvrage de fa compofition, ayant pour titre:

Eloge hifto ique de M. l'Archevêque de Bourges, Chancelier Commandeur des Ordres du Roi (*). · De Paris, le 30 Janvier.

Arrêt du Confeil d'Etat du Roi, du 26 décembre 1787, qui ordonne l'exécution des Délibérations du Chapitre dernier des Cordeliers de la province de France, & fixe le montant des frais ordinaires du Régime provincial.

Autre, du 29 décembre 1787, pour l'encouragement du Commerce de France avec les Etats-Unis de l'Amérique.

Le Roi voulant encourager le commerce de fes fujets avec les Etats-Unis de l'Amérique, & faciliter entre les deux Nations des relations réciproquement utiles : Oui le rapport du fieur Lam- . bert, a ordonné & ordonne ce qui fuit:

I. Les huiles de baleine, & le fpermaceti qui, proviendront de la pêche des citoyens & habitans des Etats-Unis de l'Amérique, & feront ap-: portés en France directement fur vaiffeaux Fran

(*) Cet ouvrage, imprimé par les Enfans aveugles se vend à leur profit, en leur Maison d'institution, à Paris, rue Notre-Dame des Victoires, n°. 18, et chez Clousier, Imprimeur du Roi, rue de Sorbonne.

A la suite de cet Eloge, on trouve une invitation, aux Chefs ou Descendans des Maisons qui ont eu des Chevaliers et Commandeurs de l'Ordre du St. Esprit, d'envoyer incessamment (frane de port) à M. Blin de Sainmore, Hiftoriographe des Ordres du Roi, Paris, rue des Francs-Bourgeois St. Michel, n° 1336 les faits et anecdotes concernant leurs Parens' honores de cet Ordre, attendu que l'Auteur se propose de continuer l'Histoire de l'Ordre du St. Esprit, où M. de St. Foix, son Prédécesseur, l'a laissée.

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