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plus courte qu'il nous a été poffible. Mais il ne faut pas croire que la définition d'une Science, fur-tout d'une Science abftraite, en puiffe donner l'idée à ceux qui n'y font pas du moins initiés. En effet, qu'est-ce qu'une Science? finon un fyftême de regles ou de faits relatifs à un certain objet ; & comment peut-on donner l'idée de ce fyftême à quelqu'un qui feroit abfolument ignorant de ce que le fyftême renferme ? Quand on dit de l'Arithmétique, que c'eft la Science des propriétés des nombres, la fait-on mieux connoître à celui qui ne la fait pas, qu'on ne feroit connoître la pierre philofophale en disant que c'est le fecret de faire de l'or? La définition d'une Science ne confifte proprement que dans l'expofition détaillée des chofes dont cette Science s'occupe, comme la définition d'un corps eft la description détaillée de ce corps même; & il nous femble d'après ce principe, que ce qu'on appelle définition de chaque Science feroit mieux placé à la fin qu'au commencement du livre qui en traite: ce feroit alors le résultat extrêmement réduit de toutes les notions

contiennent ces définitions pour la plûpart, finon des expreffions vagues & abftraites, dont la notion eft fouvent plus difficile à fixer que celle de la Science même ? Tels font les mots, Science, nombre, & propriété, dans la définition déjà citée de l'Arithmétique. Les termes généraux fans doute font néceffaires, & nous avons vû dans ce Difcours quelle en est l'utilité: mais on pourroit les définir, un abus forcé des fignes, & la plupart des définitions, un abus tantôt volontaire, tantôt forcé des termes généraux. Au refte, nous le répétons, nous nous fommes conformés fur ce point à l'ufage, parce que ce n'eft pas à nous à le changer, & la forme même de ce Dictionnaire nous en empêchoit. Mais en ménageant les préjugés, nous n'avons point dû appréhender d'expofer ici des idées que nous croyons faines. Continuons à rendre compte de notre Ouvrage.

que

L'empire des Sciences & des Arts eft un monde éloigné du vulgaire, où l'on fait tous les jours des découvertes, mais dont on a bien des relations fabu

leufes. Il étoit important d'affûrer les vraies, de prévenir fur les fauffes, de

fixer

fixer des points d'où l'on partît, & de faciliter ainfi la recherche de ce qui reste à trouver. On ne cite des faits, on ne compare des expériences, on n'imagine des méthodes, que pour exciter le génie à s'ouvrir des routes ignorées, & à s'avancer à des découvertes nouvelles, en regardant comme le premier pas celui où les grands hommes ont terminé leur course. C'est auffi le but que nous nous fommes propofé, en alliant aux principes des Sciences & des Arts libéraux l'hiftoire de leur origine & de leurs progrès fucceffifs; & fi nous l'avons atteint, de bons efprits ne s'occuperont plus à chercher ce qu'on favoit avant eux. Il fera facile dans les productions à venir fur les Sciences & fur les Arts libéraux, de démêler ce que les inventeurs ont tiré de leur fonds, d'avec.ce qu'ils ont emprunté de leurs prédéceffeurs on appréciera les travaux; & ces hommes avides de réputation & dépourvûs de génie, qui publient hardiment des vieux fyftêmes comme des idées nouvelles, feront bientôt démafqués. Mais, pour parvenir à ces avantages, il a fallu donner à chaque matiere une étendue convenable, infifter fur

l'effentiel, négliger les minuties, & éviter un défaut affez commun, celui de s'appefantir fur ce qui ne demande qu'un mot de prouver ce qu'on ne contefte point, & de commenter ce qui eft clair. Nous n'avons ni épargné, ni prodigué les éclairciffemens. On jugera qu'ils étoient néceffaires par-tout où nous en avons mis, & qu'ils auroient été fuperflus où l'on n'en trouvera pas. Nous nous fommes encore bien gardés d'accumuler les preuves où nous avons cru qu'un feul raifonnement folide fuffifoit, ne les multipliant que dans les occafions où leur force dépendoit de leur nombre & de leur concert.

Les articles qui concernent les élémens des Sciences ont été travaillés avec tout le foin poffible; ils font en effet la bafe & le fondement des autres. C'est par cette raison que les élémens d'une Science ne peuvent être bien faits que par ceux qui ont été fort loin audelà; car ils renferment le fyftême des principes généraux qui s'étendent aux différentes parties de la Science; & pour connoître la maniere la plus favorable de préfenter ces principes, il faut en avoir fait une application trèsétendue & très-variée.

Ce font-là toutes les précautions que nous avions à prendre. Voilà les richeffes fur lesquelles nous pouvions compter; mais il nous en eft furvenu d'autres que notre entreprise doit, pour ainsi dire, à fa bonne fortune. Ce font des manuscrits qui nous ont été communiqués par des Amateurs, ou fournis par des Savans, entre lefquels nous nommerons ici M. FORMEY, Secrétaire perpétuel de l'Académie royale des Sciences & des Belles Lettres de Pruffe. Cet illuftre Académicien avoit médité un Dictionnaire tel à peu-près que le nôtre; & il nous a généreufement facrifié la partie confidérable qu'il en avoit exécuté, & dont nous ne manquerons pas de lui faire honneur. Ce font encore des recherches, des obfervations, que chaque Artifte ou Savant, chargé d'une Partie de notre Dictionnaire, renfermoit dans fon cabinet, & qu'il a bien voulu publier par cette voie. De ce nombre feront prefque tous les articles de Grammaire générale & particuliere. Nous croyons pouvoir affurer qu'aucun Ouvrage connu ne fera ni auffi riche, ni aussi instructif que le nôtre fur les regles & les ufages

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