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inféparable mais nous le prierons d'examiner fi la plupart des maux qu'il attribue aux Sciences & aux Arts ne font point dûs à des caufes toutes différentes, dont l'énumération feroit ici auffi longue que délicate. Les Lettres contribuent certainement à rendre la

fociété plus aimable; il feroit difficile de prouver que les hommes en font meilleurs, & la vertu plus commune: mais c'est un privilége qu'on peut difputer à la Morale même. Et pour dire encore plus, faudra-t-il profcrire les lois parce que leur nom fert d'abri à quelques crimes, dont les auteurs feroient punis dans une république de Sauvages? Enfin, quand nous ferions ici au défavantage des connoiffances humaines un aveu dont nous fommes bien éloignés, nous le fommes encore plus de croire qu'on gagnât à les détruire les vices nous refteroient, & nous aurions l'ignorance de plus.

Finiffons cette Hiftoire des Sciences, en remarquant que les différentes formes de gouvernement qui influent tant fur les efprits & fur la culture des Lettres, déterminent auffi les efpeces de connoiffances qui doivent principale

ment y fleurir, & dont chacune a fon mérite particulier. Il doit y avoir en général dans une République plus d'Orateurs, d'Hiftoriens, & de Philofophes, & dans une Monarchie, plus de Poëtes, de Théologiens, & de Géometres. Cette regle n'eft pourtant pas fi abfolue, qu'elle ne puiffe être altérée & modifiée par une infinité de caufes.

APRÈS LES RÉFLEXIONS & les vûes générales que nous avons cru devoir placer à la tête de cette Encyclopédie, il eft tems enfin d'inftruire plus particulierement le Public fur l'Ouvrage que nous lui préfentons. Le Profpectus qui a déja été publié dans cette vûe, & dont M. DIDEROT mon collegue eft l'Auteur, ayant été reçu de toute l'Europe avec les plus grands éloges, je vais en fon nom le remettre ici de nouveau fous les yeux du Public, avec les changemens & les additions qui nous ont paru convenables à l'un & à l'autre.

ON NE PEUT DISCONVENIR que depuis le renouvellement des Lettres parmi nous, on ne doive en partie aux Dictionnaires les lumieres générales qui

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Difcours pre infeparable: mais r d'examiner fi la plupe attribue aux Sciences

font point dis à des férentes, dont l'énum auffi longue que delica contribuent certaineme fociété plus aimable; il de prouver que les ho meilleurs, & la vertu p mais c'eft un privilege q puter à la Morale même encore plus, faudra-t-il lois parce que leur nom quelques crimes, dont les roient punis dans une rép Sauvages? Enfin, quand no ici au défavantage des con humaines un aveu dont nous

bien éloignés, nous le fommes plus de croire qu'on gagnat à truire: les vices nous referoien nous aurions l'ignorance de plas Finiflons cette Hiftoire des Scien en remarquant que les differentes mes de gouvernement qui influent fur les efprits & fur la culture des tres, déterminent auffi les elped connoiffances qui doivent prin

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in-folio? La nomenclature d'une matiere fi étendue en fourniroit un elle feule, fi elle étoit complette. Combien donc ne doit-il pas y avoir dans fon Ouvrage d'articles omis ou tronqués?

Ce ne font point ici des conjectures. La Traduction entiere du Chambers nous a paffé fous les yeux, & nous avons trouvé une multitude prodigieufe de chofes à defirer dans les Sciences; dans les Arts libéraux, un mot où il falloit des pages; & tout à fuppléer dans les Arts méchaniques. Chambers a lû des Livres, mais il n'a guere vû d'Artiftes; cependant il y a beaucoup de chofes qu'on n'apprend que dans les atteliers. Dailleurs il n'en eft pas ici des omiffions comme dans un autre Ouvrage. Un article omis dans un Dictionnaire commun le rend feulement imparfait. Dans une Encyclopédie, il rompt l'enchaînement, & nuit à la forme & au fond; & il a fallu tout l'art d'Ephraim Chambers pour pallier ce défaut.

Mais, fans nous étendre davantage fur l'Encyclopédie Angloife, nous annonçons que l'Ouvrage de Chambers n'eft point la bafe unique fur laquelle nous avons élevé; que l'on a refait un

A

Ou

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