Examen critique de l'ouvrage intitulé HISTOIRE DE LA CHUTE DES JESUITES AU XVIII SIÈCLE; RÉPONSE A M. LE COMTE ALEXIS DE SAINT-PRIEST PAIR DE FRANCE auteur de cette Histoire PAR M. PAUL LAMACHE DOCTEUR EN DROIT, AVOCAT A LA COUR ROYALE DE PARIS. PARIS, V.-A. WAILLE, LIBRAIRE-EDITEUR, RUE CASSETTE, 6 ET 9. 1845 1-13-33 SUB Nous entreprenons l'analyse critique de l'Histoire de la chute des Jésuites au XVIIIe siècle, par M. le comte Alexis de Saint-Priest, pair de France. L'abolition de la Société de Jésus fut-elle un châtiment mérité, comme le pense M. de SaintPriest, ou doit-on y reconnaître, avec M. de Montalembert, une des plus grandes iniquités des temps modernes ? La solution de cette question est l'objet principal que nous nous sommes proposé dans cet écrit. L'ouvrage de M. de SaintPriest concourt à notre but par les préventions et les erreurs qu'il nous fournit l'occasion de rectifier, non moins que par les vérités nombreuses dont il contient l'aveu. Ainsi traitée sous forme de débat contradictoire, l'histoire nécessite un plus rigoureux examen des faits, et elle se prête à de plus vives allures : double avantage qui compense peut-être les difficultés de méthode inhérentes à tout travail de réfutation. La courtoisie nous sera un facile devoir envers un adversaire tel que M. de Saint-Priest. Les quelques traits piquants qui pourraient nous échapper ne s'adressent qu'aux aberrations de l'historien, sans inculper, en aucune façon, ni l'honorable caractère, ni les loyales intentions de l'homme privé. Des susceptibilités d'un autre genre menacent quiconque élève la voix en faveur de la Compagnie de Jésus. A Dieu ne plaise cependant que, dans un pays de franchise et de libre discussion, nous croyons nécessaire de demander grâce pour les droits de l'histoire! Nous soumettons au public, non la simple expression de nos sentiments personnels, qui lui importent peu, mais des conclusions motivées par des faits; nous faisons appel à la raison et non aux passions; notre désir est d'apporter quelques lumières aux consciences droites qui veulent être éclairées, et non de four |