صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

roi de Naples qui voudraient entrer dans l'Ordre, de le faire, d'y suivre la Règle de saint Ignace, d'y prêcher, d'y confesser avec l'approbation de l'ordinaire, et d'y élever la jeunesse dans les séminaires et les colléges.

Ce bref fut lu à Naples le 2 août, et y excita une satisfaction générale. Beaucoup de sujets demandèrent sur-le-champ à entrer dans l'Ordre. Les particuliers les plus riches s'empressèrent, ainsi que le souverain, de contribuer aux frais de l'établissement. En peu de temps, il se forma, dans Naples seulement, trois maisons de Jésuites, et l'ardeur avec laquelle on les accueillit dans cette ville et dans le reste du royaume, contrastait d'une manière bien frappante avec les mauvais traitements qu'ils y avaient essuyés près de quarante ans auparavant. C'était une espèce de révolution non moins étonnante que celle qui avait attaqué tout-à-coup, et presque anéanti cet Ordre si célèbre et si recommandable (1).

La Révolution qui survint à Naples, peu de temps après (1805), détruisit sur le continent cette œuvre naissante; mais la Société subsista en Sicile, et déjà, en 1814, il y avait dans cette île quatre colléges, sans compter le noviciat (2). A cette même époque,

(1) Picot, Mémoires, tom. III, pag. 388.
(2) L'Ami de la Religion, tom. II, pag. 75.

les Jésuites de Sicile étaient au nombre de deux

cents (1).

Maintenant, si l'on veut savoir ce que sont devenus les Colléges confiés aux Jésuites, le rapport d'un envoyé du gouvernement français nous montrera que l'enseignement donné par ces Religieux, dans les DeuxSiciles, ne le cède ni en améliorations ni en succès à celui qui est imposé aux sujets du royaume trèschrétien.

A la fin de 1845, M. Petit de Baroncourt, chargé par le Ministre de l'instruction publique en France de visiter les divers établissements d'éducation dans le royaume des Deux-Siciles, adresse son rapport au grandmaître. Le Français est amené à comparer les résultats obtenus par les Universitaires napolitains et par les Jésuites, et s'exprime ainsi : « L'Université est subordonnée au ministère de l'intérieur, et n'a presque aucune influence dans la nomination de ses membres ; elle confère seulement les grades dans les divers Facultés, et tient sous sa juridiction les colléges et les écoles privées. A la tête se trouve un président de l'instruction publique, un conseil général ( giunta di publica instruzione), un secrétaire général de l'Université, des inspecteurs généraux et particuliers. Les cours publics.

(1) L'Ami de la Religion, pag. 215.

des Facultés durent sept mois ; ceux de la Faculté des lettres n'ont qu'un cours de littérature grecque et un de littérature italienne; il n'existe pas de chaire d'histoire, lacune assez significative.

Les Colléges de l'Université sont au nombre de dixsept: quatre portent le nom de lycées, parce qu'on y enseigne un peu de philosophie et les éléments des sciences physiques et mathématiques; les autres, voués exclusivement à l'étude du latin et du grec, conduisent les élèves jusqu'en rhétorique; encore l'étude du grec est-elle à peu près facultative, et ne l'exige-t-on dans les examens que des candidats qui se destinent à certaines professions spéciales, telles que la médecine. L'étude et la littérature italienne, la langue française, un peu de géographie et d'histoire sainte, complètent les indications précédentes.

« L'administration intérieure des colléges est confiée à des ecclésiastiques dont le chef prend le nom de Recteur; les professeurs seuls sont ou peuvent être laïques. Si l'on prend pour exemple le lycée del Salvatore, qui est placé dans la capitale, on se fera des colléges de l'Université de Naples une idée malheureusement peu satisfaisante.

« Ce lycée ne semble pas avoir une existence propre; il n'a aucun bâtiment qui lui soit spécialement affecté ; les élèves pensionnaires sont relégués au-dessus des

salles de l'Université, au troisième étage; ils couchent dans de vastes dortoirs, au milieu desquels sont placées les salles d'études; de telle façon que le bout des tables touche au pied des lits. Les classes se font au premier étage, dans les salles qui font suite aux bureaux de l'Université et donnent sur une arrière-cour. Celui des Jésuites renferme de vastes jardins, une haute église qui touche à quatre rues différentes, et dont la principale façade est une des plus belles de Naples, après le palais du roi. Et, si l'on regarde au nombre des élèves, la différence n'est pas moins frappante. L'un des Colléges est en pleine prospérité, tandis que l'autre se traîne et languit, bien qu'il ait réduit le prix de la pension à six ducats par mois. >>

Le parallèle établi entre l'Université sicilienne et la Société de Jésus continue; il s'étend jusqu'au corps enseignant de France. Le plan suivi par les enfants de saint Ignace est le même que celui de tous les Colléges de l'Institut. A Naples seulement, il agit sur des natures que la beauté du climat doit rendre plus efféminées et moins propres aux sciences. M Petit de Baroncourt ajoute :

« Arrivons maintenant aux établissements qui ne sont pas placés sous la surveillance de l'Etat.

Ce sont d'abord les deux Colléges dirigés à Naples par les Pères Barnabites et celui qui appartient aux

Frères des Ecoles pies (Scolopii); mais les plus dignes d'attention sont les établissements gouvernés par les Pères de la Compagnie de Jésus. Ceux-ci possèdent quatre Colléges dans le royaume de Naples, savoir à Naples, à Lecce, à Aquila et à Salerne; ils ont en outre quinze Colléges en Sicile. Celui de Palerme, entre autres, est un établissement magnifique, dont les richesses sont considérables et dont la bibliothèque fait l'admiration des étrangers.

La maison de Naples (1) contient environ quatrevingts élèves pensionnaires; on lui donne le nom de College des Nobles, parce qu'on n'y admet que des enfants appartenant aux premières familles. Elle admet en outre dans les classes plus de douze cents externes

(1) Le College de Naples dont il est question dans le rapport universitaire s'appelle il Convitto de' Nobili; il fut ouvert le 3 décembre 1823. C'est un ancien couvent de Basiliens que le roi François 1er accorda aux Jésuites par décret du 15 septembre 1826. Sa munificence fit restaurer l'établissement; le Monarque voulut que la maison fût dignement appropriée à l'usage auquel il la destinait. Le roi Ferdinand II l'a prise sous sa protection, et il ne cesse d'encourager les Pères dans la mission qu'ils s'imposent. Afin de leur témoigner la bienveillance spéciale qu'il porte aux lettres, aux sciences et aux bonnes études, le Roi accorde des priviléges aux élèves qui se distinguent par leur travail ou leur piété. Sous la direction du Père Latini, cet établissement est devenu un modèle de régularité, de perfectionnement, de progrès littéraires et scientifiques. I compte parmi ses élèves actuels les enfants des plus grandes familles du royaume et les fils de trois ministres du Roi, le chevalier de Santangelo, le prince di Trabia et le prince di Comitini.

« السابقةمتابعة »