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ecclésiastiques, feuille Janséniste, disait le 30 octobre 1729 :

<< Il paraît une brochure qui contient des instructions secrètes que l'on attribue aux Jésuites; c'est une traduction d'un écrit fort connu sous le titre de Monita secreta Societatis Jesu. L'auteur du Tuba magna (1), croyant que ces avis venaient en effet des Jésuites, les avait fait imprimer dans la première édition de son livre (2); mais, ayant reconnu depuis qu'ils ne pouvaient venir de ces Pères, il eut l'équité de les retrancher, et il en rend la raison dans le tome 1er de la troisième édition, page 182.

» Il y a environ cent ans que ces Monita furent publiés en Allemagne. Celui qui les donna au public feignit assez grossièrement qu'ils avaient été trouvés en je ne sais quelle Bibliothèque qu'il ne nommait pas. Cela devait déjà les rendre suspects; mais la réclamation de ces Pères est encore plus forte. Le fameux Père Gretzer et un autre Jésuite, nommé Forerus, se plaignirent hautement de la supposition, et montrèrent combien il était injuste de leur imputer des instructions sinistres si pleines de noirceur et si dignes de l'exécration publique. Cela doit suffire pour ne pas les mettre sur leur compte..... On pourrait peut-être croire, sans se tromper, que le fameux Gaspard Schioppius est celui qui s'était diverti à faire ces Monita, qui parurent dans le temps qu'il était aux prises avec les Jésuites; il est

(1) Henri de Saint-Ignace, Carme flamand, zélé partisan d’Arpauld et de Quesnel.

(2) Strasbourg, 1713.

vraisemblable qu'il en est l'auteur, comme de quelques autres ouvrages qui portent des noms supposés (1). »

Voilà donc, de l'aveu du plus ardent ennemi des Jésuites, quelle est l'origine des Monita secreta; c'est un livre fabriqué par des hommes passionnés. Les Jansénistes eux-mêmes le reconnaissent, et leur journal, dans lequel les Jésuites étaient constamment maltraités et calomniés, est obligé néanmoins de convenir de la supposition. Nous trouvons encore le même fait avoué par un écrivain que l'on n'accusera pas de partialité en faveur des Jésuites, le docte bibliographe Barbier. 11 cite, dans son Dictionnaire des Anonymes, les Monita secreta, et n'hésite pas à les donner pour un ouvrage apocryphe (2). Mais comme il semble que toute imposture prenne un caractère de vérité, dès qu'il s'agit de la Compagnie de Jésus, l'éditeur des Monita en 1824, les présentait comme recueil précieux et authentique (3).

Nous voudrions savoir quel est le nom que l'on donne à ce genre d'exactitude historique et de bonne foi littéraire (4).

(1) Ch. Dallas, dans ses Lettres de Cléricus, prétend avoir découvert que ce fut Jérôme Zauwict ou Zarowich, Jésuite polonais, expulsé de la Compagnie, qui publia les Monila secreta, en 1616. (2) Dictionnaire des Anonymes, tom. III, pag. 591.

(3) M. Cauchois-Lemaire, alors tout rayonnant de libéralisme, et qui depuis 1830 s'est apprivoisé avec le pouvoir.

(4) Ami de la Religion, tom. XLII, pag. 49.-Voir aussi dans les Documents sur la Compagnie de Jésus, tom. II, no 8, un chapitre sur les Monita secreta.

TABLE DES CHAPITRES

DU SECOND VOLUME.

CHAPITRE NEUVIÈME.

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Les Jésuites dans les Etats espagnols, après la fondation de l'Ordre. - Enieute des chapeaux.-Le ministre d'Aranda : son caractère et ses opinions religieuses. Moniño et Campomanès. Lettre supposée du Général des Jésuites contre Charles III, cause du ressentiment et de la vengeance de ce prince. Les historiens protestants admettent comme vrai le fait de cette lettre; c'est le seul moyen d'expliquer la conduite du roi d'Espagne. — Edit de suppression (2 avril 1767.) — Lettre de d'Alembert sur l'Edit royal. — Etranges dispositions de cet Edit. - Déportation des Jésuites les noms des plus distingués. — Lettre de Duclos sur la conduite du Pape. - Arrivée des Jésuites en Corse: leur séjour à Ajaccio et à San-Bonifacio.-Charité du Père Pignatelli, Générosité du capitaine Caffori et du général Paoli. - Honorables paroles et démarches de Burnaby, chapelain de la factorerie anglaise à

Livourne, en faveur des Jésuites. Inutiles réclamations du pape Clément XIII. -Les Jésuites renvoyés de Corse par la cession de cette ile à la France; - et reçus dans les Etats ecclésiastiques. - Rétablissement de l'Ordre en Espagne par Ferdinand VII. -Bref ¡du pape Pie VII en leur faveur. -Révolution qui bannit de nouveau les Jésuites. - Résumé de ce chapi

tre.

CHAPITTE X."— NAPLES ET PARME.

Page 1

Charles III d'Espagne en Toscane. - Commencements de Bernardo Tanucci. Il devient ministre de Ferdinand IV, roi de Naples. - Idée de son ministère. -Charles III écrit à Ferdinand pour la suppression des Jésuites. - Le 3 novembre 1767, leurs maisons fermées à Naples.-Ils sont dirigés par mer vers les Etats ecclésiastiques. Ordonnance du Roi sur les propriétés des Jésuites napolitains. - Ferdinand détrôné par la Révolution. Une fois remonté sur le trône, il rétablit les Jésuites. Etat de leurs colléges dans le royaume de Naples.

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- NÉGOCIATIONS DES COURS BOURBONNIENNES.

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Page 40

La Cour de France et celle d'Espagne résolvent ensemble la suppression des Jésuites. Ferdinand, duc de Parme, les supprime dans ses Etats; diverses mesures qu'il prend contre Rome. Bref de Clément XIII déclarant le duc de Parme déchu. — Irritation des Cours. Celle de France envahit le comtat Venaissin; celui de Naples, Ponte-Corvo et Bénévent. — Choiseul avait eu le dessein d'affamer Rome. - Singulier jugement de M. Saint-Priest sur la conduite de ce ministre. Il accuse les Jésuites d'avoir intrigué pour l'élection d'un nouveau Pape. — Ganganelli (Clément XIV): son caractère. — Avait-il promis, avant son exaltation, d'accéder à la suppression de l'Ordre? Révélations de l'abbé Clément, Janséniste, sur les ressorts que la diplomatie fit jouer. - Suivant Bourgoing, ce fut le comte de Florida Blanca qui arracha à Clément XIV le Bref de 1773. -Ce que disent sur le même sujet Carraccioli et l'abbé Georgel. - Lettre du cardinal de Bernis sur les temporisations du Pape. - Tanucci, ministre de Naples, fait enlever les marbres du palais Farnèse, pour humilier le Pape. Le duc de Toscane imite cet exemple pour la villa Medici. Chute de Choiseul.-Indigne conduite de son successeur le duc d'Aiguilion, envers les Jésuites et le cardinal de Bernis. M. de Saint-Priest et ses jugements sur les complaisances des Jésuites pour le duc d'Aiguillon et Mme Dubarry.-Bernardine Benuzzi s'érigeant en prophétesse, et annonçant la vacance du Saint-Siége.- Persistance des ministres espagnols à demander la suppression et à menacer le Pape. - Réponse de, Clément XIV à une proposition de Florida Blanca.-Il se tourne vers la Cour de Vienne, en désespoir de cause. - Enfin, le Bref de suppression est rédigé. Paroles de Clément XIV, après qu'il l'eut signé. — Dispositions du Pape con

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