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alors ne leur imputera cette doctrine exécrable, sans s'exposer à un démenti formel et aisé (1).

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Voilà donc quel plan de défense traçait aux Jésuites un magistrat qui eût pu fort aisément trouver dans les écrits des Jésuites ce qu'il leur disait d'y chercher. Son devoir, à lui, c'était de se mettre à cette étude et de rapporter clairement, nettement, sans détour les imposants témoignages par lesquels il était si aisé de connaître les sentiments des Jésuites sur la doctrine meurtrière, comme s'exprime le Procureur-Général. Ce que demandait La Chalotais, on le fit (2), et s'il est une vérité qui ressorte de ce travail, c'est que les Jésuites avaient exalté la prérogative royale, enseigné l'inviola bilité du prince avec une sorte de passion.

L'auteur de l'apologie que nous signalons, apportait soigneusement les textes et donnait une curieuse liste des Jésuites qui, depuis l'an 1580, jusqu'à 1762, avaient écrit contre la doctrine meurtrière et en faveur de l'indépendance des rois.

(1) Compte-rendu des Constitutions des Jésuites, p. 203, 2o édit. 1:762, in-12.

(2) Les Jésuites justifiés par leurs propres auteurs, sur la doctrine meurtrière et sur les sentiments contraires à l'indépendance des rois; Paris, 1762, in-12 de 124 pages.-Voir encore l'Appel à la raison des écrits et libølles publiés par la passion contre les Jẻsuites de France (par le P. Balbani); Bruxelles, 1762, in-12, p. 259279; et le Mémoire pour les Jésuites de Franche-Comté (par le Père Routh), in-4o de 66 pages.

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1658. Filère, français. 1660. De Lingendes, fr. 1661. De Celeda.

1663. Hayneufve, français. Josset, français. 1668. Briet, français. 1669. Labbe, français. Talon, français.

1675. Mendo.

Deschampsneufs, fr.

1676. Texier, français.

Bonnefoy, français. 1678. Bussières, français. 1681. Oliva, Général de la Compagnie.

1684. De la Baune, français. 1686. Maimbourg, français. 1689. Cheminais, français. 1698. D'Orléans, français. 1702. Montereul, français. 1704. Bourdaloue, français. 1710. Gisbert, français. 1711. Journaliste de Trévoux, français.

1714. Journaliste, français. 1615. Malatra, français. 1719. D'Avrigny, français.

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Un des Religieux dont les noms se trouvent ici oubliés, le P. Théophile Raynaud, n'a rien omis pour établir l'étendue de l'obéissance que les sujets doivent an Souverain. Cet écrivain fonde le devoir de l'obéissance sur trois motifs. Le premier, c'est que le prince veille pour la sûreté de chacun et de tous; le second, c'est qu'il est à l'égard du peuple ce qu'est l'ame à l'égard du corps; le troisième, c'est que le prince représente Dieu sur la terre. Théophile Raynaud invective ensuite contre Luther et Calvin, qui ont osé parler sans ménagement et sans pudeur de l'autorité et de la puissance des princes. Ces grands conducteurs d'un petit troupeau, dit-il, auraient dù se rappeler combien il est criminel de mal parler du prince, de son propre peu

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ple, et, comme s'exprime l'Ecriture, d'employer la detraction contre les dieux (1). :

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Personne n'ignore quels éloges la Ligue donna à l'attentat commis sur la personne d'Henri III. Le savant P. Petau s'explique d'une bien autre manière que les Ligueurs, car il traite d'horrible parricide l'action du meurtrier de Henri : Immani parricidio trucidatur. - Le même écrivain, parlant de la mort d'Henri IV, ne trouve pas de termes pour exprimer son indignation et sa douleur. Je frémis, dit-il, d'avoir à rappeler la mort du plus vaillant et du meilleur des rois qu'ait ens l'Empire français. Dans le temps où tous ses sujets auraient souhaité qu'il fût immortel, il leur fut enlevé par le fer d'un exécrable parricide (2). »

Le P. de Bussière, dans son Histoire de la Monarchie française, écrit que c'est de l'enfer même que sortit cette affreuse opinion, qui s'était emparée des esprits, et leur faisait croire qu'il est permis de tuer un tyran (3).

Le P. Jouvency, Jésuite français, continuateur de

(1) De virtute et viliis, tom. IV, pag. 606-609, édit. de 1695.

(2) Horret animus referre fortissimi clementissimique post hoc conditum Imperium Regis, quem quum omnes immortalem cuperent, unius detestandi sicarii parricidium abstulit. Ration. temp. 1a p., l. 9, pag. 594.

(3) Emissa e Tartaro tetra opinio licere tyrannum opprimere. Tom. II, pag. 483.—Ibid., lib. XXIII, pag. 583 et 584.

l'Histoire de la Compagnie, s'exprime en ces termes sur la doctrine du tyrannicide Nous la détestons comme contraire aux lois divines et humaines; nous la condamnons par des lois qui nous sont propres, et voulons que tous les nôtres la réprouvent (1). ■

Le P. Daniel, si connu par son Histoire de France et par d'autres ouvrages, rapporte ainsi la mort de Henri III. Ce fut le lendemain du jour auquel l'armée avait commencé à prendre les quartiers autour de Paris, que ce détestable parricide fut commis par Jacques Clément, jeune religieux Dominicain, natif du village de Sorbonne, dans le Sénonais, homme d'un esprit faible, fort ignorant, qui s'était laissé transporter à cette fureur par les continuelles et horribles invectives des prédicateurs de Paris contre le roi, et par l'abominable doctrine qui eut alors grand cours, et qui se débitait dans les chaires, que l'on pouvait en conscience ôter la vie à un tyran, tel que les docteurs de la Ligue dépeignaient en toute occasion Henri de Valois (2)..

Le P. Daniel n'a pas oublié l'épisode de Jean Petit, et il en profite pour manifester d'une manière non équivoque ses sentiments de respect envers les rois, et d'hor

(1) Hanc vero doctrinam et detestamur ut divinis humanisque legibus vetitam, et propriis legibus condemnamus. Hist. Societ. Jesu, part. V, lib. XII, pag. 54.

(2) Histoire de France, in-fol., pag. 1402.

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