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La Bruyère, lieutenant particulier, Michel, Bart, Hate, Senant, le président Le Maître et le président de Nully (1). Les Eoles et les Arcs-boutants (2) de la Ligue se trouvèrent ainsi du côté de la magistrature. Le Parlement de Paris déclara Henri IV indigne du trône, et faisait le procès à tous ceux qui se trouvaient tant seulement soupçonnés d'être serviteurs du Roi on les appelait les Politiques. Il était défendu, sous peine de mort, d'avoir avec Henri de Bourbon la moindre correspondance (3).

Le Parlement de Toulouse et celui de Rouen, fidèles imitateurs de celui de Paris, tendaient à priver le Roi de la succession à la couronne, soit pour la crainte qu'ils avaient que la religion ne périclitât sous un prince hérétique, soit par l'appréhension des menées d'u e insolente populace.

Celui de Toulouse déclara Henri de Bourbon, soidisant roi de France, indigne et incapable de la Cor ronne, à cause de crimes manifestes contenus dans la bulle d'excommunication du pape Sixte IV, condamna la mémoire de Henri III, et ordonna qu'une procession solennelle serait faite annuellement à perpétuité, le 1er août, jour auquel il fut assassiné.

(1) Dupleix, Histoire de Henri III.

(2) Expressions de Monclar, parlant des Jésuites. (3) Voltaire, Histoire du Parlement, pag. 155,

Celui de Rouen, par un arrêt du 23 septembre, enjoignait à la noblesse de son ressort, et à tous ceux qui étaient capables de porter les armes, de les prendre pour la Sainte- Union, déclarant criminels de lèsemajesté divine et humaine les refusants. Les officiers du roi qui étaient sortis de la ville pour ne point participer à la rébellion des autres, furent privés de leurs offices et dignités (1).

Le même Parlement faisait très-expresses inhibitions et défense à toutes personnes, de quelque état, dignité et condition qu'elles fussent, sans nul excepter, de favoriser, en aucun actè et manière que ce soit, le parti de Henri de Bourbon; mais s'en désister incontinent, à peine d'être pendues et étranglées (2).

Quant au Parlement d'Aix, il renvoya par le sieur de La Valette, gouverneur de la Provence, les lettres reçues de Henri IV. Tous les Ordres de la ville s'étant déjà déclarés de la Ligue contre son prédécesseur, qui était catholique, ils n'avaient garde de rendre obéissance à Henri de Bourbon, qui était encore engagé dans l'hérésie (2).

(1) Mémoires de la Ligue, tom. IV, pag. 51.-Mézerať, tom. III, pag. 857, édit. de Thierry.

(2) Dupleix, ibid., pag. 20.

(3) Dupleix, Histoire de Henri IV, pag. 21.

A une autre époque, lorsque la Provence se soumit à Philibert Emmanuel, duc de Savoie, ce fut surtout l'œuvre du Parlement d'Aix, et les tribunaux de la province suivirent son exemple. « Le Duc arriva dans Aix le 14 novembre (1591). On lui présenta le dais, comme au roi; tous les membres du Parlement lui baisèrent la main. Honoré du Laurens porta la parole pour toute la Compagnie; on le reconnut pour protecteur de la province, et on lui prêta serment de fidélité (1). ·

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Pendant que les Eoles (2) des Parlements soufflaient la discorde, « les prédicateurs de la Société étaient ceux qui prêchaient avec plus d'ordre, plus de modestie, de décence et de tempérament (3), dit un historien connu. Dans une Apologie adressée à Henri IV, et qui n'a pas été démentie, le P. Richeome écrivait : « Tout ce qui fut dit et fut fait dans ces temps-là par quelques particuliers Jésuites, fut contre la volonté des Supérieurs; les villes où étaient ces Religieux témoignèrent qu'ils n'avaient cédé en modestie à aucuns autres Ecclésiastiques. Emond Augier, dans le fort de la Ligue,

(1) Voltaire, loc. cit.

(2) Expression de Ripert de Monclar.

(3) Matthieu, Histoire de France, livre III.-M. l'abbé Genoude, qui édite, en ce moment, une Histoire de France, prétend que s'il y a un grief réel contre la Compagnie, c'est ce qu'elle a fait contre Henri IV. › Gazette de France, 9 janvier 1846.

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priait ordinairement pour le Roi dans ses sermons, raison de quoi il fut contraint de sortir de la ville de Lyon. Antoine Possevin et le cardinal Tolet n'oublièrent aucun office pour le Roi envers le Saint-Père (1). Dans la plupart des villes qui se déclarèrent contre le Roi, il n'y avait point de Jésuites, comme Amiens, Narbonne, Orléans, Nantes, Troyes, toute la Picardie, la Champagne, la Bretagne ; et Nevers, où il y avait un Collége de Jésuites, fut toujours sous l'obéissance du Roi, durant la Ligue (2). »

Après le triomphe de Henri IV, le Parlement, par un arrêt du 1er septembre 1595, prescrivit la suppression de quelques vers de la Jérusalem conquise, de Torquato

Tasso.

Louis XIII, en 1631, disait à l'avocat-général Talon, en présence de Messieurs du Parlement: Ne me parlez pas de l'obéissance de vos gens; si je voulais former quelqu'un à cette vertu, je le mettrais dans une compagnie de mes gardes, et non pas au Parlement (3). » Les faiseurs de réquisitoires contre la Compagnie de Jésus se prévalurent de quelques paroles de blâme indéterminé adressées à la Société par un de ses Généraux;

(1) Apolog. de Richeome, pag. 99.

(2) Ibid., pag 88.

(3) Voltaire, Histoire du Parlement, pag. 240.

eût-il donc été juste de condamner les classes du Parlement d'après la leçon du roi Louis XIII?

Nous allons voir maintenant à quoi servit la mercuriale de ce prince. Pendant la minorité de Louis XIV, le Parlement leva des troupes et nomma des généraux. Chaque Conseiller se taxa à cinq cents livres. Vingt membres de ce corps donnèrent chacun quinze mille livres. La compagnie fit payer cinquante écus par chaque porte cochère; elle fit saisir jusqu'à six cent mille. livres dans les maisons des partisans de la cour. Avec cet argent extorqué par la rapine et par un arrêt, elle fit des régiments de bourgeois, et on eut plus de troupes contre la cour, que la cour n'en eut contre Paris (1).

Le Parlement, en faisant ces préparatifs, déclara le cardinal premier ministre ennemi de l'Etat et perturbateur du repos public, lui ordonna de sortir du royaume dans huit jours; et, passé ce temps, ordre à tous les Français de lui courre sus, ancien formulaire des déclarations de guerre de monarque à monarqne (2).

Dans les troubles de la Fronde, la tête du cardinal Mazarin fut mise à prix par Messieurs du Parlement.

(1) << Les Parlementaires du temps de la Fronde violaient des lois pour sauver des règlements, dit M. de Saint-Priest. Page xiij. Et leurs successeurs vinrent accuser les Jésuites!

(2) Voltaire, Histoire du Parlement, pag. 268, tom. XXII.

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