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professorat; mais comme le collége vit dès-lors s'éloigner les élèves, Pierre-Léopold, Grand-Duc de Toscane, rappela le P. Panizzoni. Il reprit quelques années sés premiers et glorieux travaux, et se retira ensuite en Russie auprès des débris de la Société.

En 1791, sur la demande de Ferdinand, duc de Parme, qui désirait vivement rétablir la Compagnie de Jésus, Catherine II ordonna au P. Panizzoni de rentrer en Italie. Le P. François Karew, vicaire-général de la Société, le chargea de se rendre auprès de Pie VII, qui était alors à Venise, puis de lui offrir une supplique pour la confirmation de la Compagnie dans l'empire Russe, et le rétablissement des Jésuites dans les diverses provinces d'où elle était bannie. Pie VII accéda au prémier point, se réservant sagement d'examiner le second dans des circonstances plus opportunes. Lé P. Panizzóni alla 'aussi à Naples dans l'intérêt de sa Compagnie. Ce fut lui qui remplaça le Père Pignatelli dans la charge de Provincial de l'Italie, et qui, èn 1814, reçut de là main du Souverain Pontife la Bulle du rétablissement de la Société (1). Il mourut à Ròme, le 11 août 1820; âgé de 91 ans (2).

Le P. Gaetano Angiolini dont on avait entendu à

(1) Caballero, pag. 217.

(2) Ami de la Religion, tom. XXV, pag. 165.

Milan, à Venise, à Ravenne les éloquentes prédica tions, se rendit en Russie pour s'y livrer aux exercices de son Institut, et surtout au soin des prisonniers, qu'il soulageait de ses aumônes, en même temps qu'il les éclairait de ses instructions. Il introduisit dans ce pays l'usage des exercices spirituels et des catéchismes, tel qu'il existait en Italie. Les connaissances qu'il avait acquises en architecture lui donnèrent le moyen d'enseigner cette science au collége des nobles, et de construire à Witepsk une église dont il fournit le dessin. Après avoir rempli différentes charges dans son Ordre, et exercé les fonctions de curé et de prédicateur à Pétersbourg, il fut fait procureur-général de la Société à Rome, d'où il fut appelé à Naples par le roi, qui voulait rétablir les Jésuites dans ses Etats (1).

Le P. Angiolini avait un frère, Jésuite comme lui, qui mourut en Pologne, en 1805 (2).

En l'année 1816, un orage éclata sur les Jésuites de Pétersbourg. Ils en étaient menacés depuis long-temps, car ils avaient encouru la disgrâce du ministre des cultes, le prince Gallitzin, qui s'était montré fort irrité quand il apprit, au mois de décembre 1814, que son neveu,

(1) Ami de la Religion, tom. X, pag. 151.-Caballero, Supplem. all., pag. 6.

(2) Caballero, ibid.

le jeune prince Alexandre Gallitzin, élevé à l'Institut des Jésuites, avait embrassé le catholicisme. 1 fit aussitôt sortir de cette maison le jeune prince, et le plaça parmi les pages de l'Empereur. Le Général des Jésuites fut mandé chez le ministre, qui lui fit de vifs reproches. Celui-ci se justifia, en racontant comment les choses s'étaient passées; mais il n'apaisa pas le prince, qui fit son rapport dans ce sens à l'Empereur, et ne dissimula pas son désir de voir les Jésuites punis par leur expulsion de Pétersbourg.

En présence de cet imminent danger, les Pères prirent toutes les mesures que pouvait conseiller la prudence. Ils évitèrent de donner le moindre ombrage au Gouvernement, et résolurent de ne plus admettre dans leur Institut que des Catholiques. Toutefois, il paraît que le ministre une fois prévenu ne revint pas sur leur compte. La bulle du rétablissement des Jésuites, donnée par Pie VII, avait déplu en Russie. On ne voulut pas souffrir que le Général, qui était rappelé par le Souverain Pontife, se rendit en Italie, dans la crainte apparemment que les Jésuites de Russie ne se trouvassent dépendre d'un Général qui résiderait en pays étranger. On surveillait leur correspondance, on épiait leurs actions, on contrariait les travaux de leurs missions en Sibérie et dans les colonies du Volga. Les Protestants et les Grecs s'unissaient pour les perdre. Quelques con

versions de dames russes achevèrent d'irriter ceux qui les voyaient de mauvais œil, et quand l'Empereur fut de retour, après une longue absence, on lui fit des plaintes au sujet des Jésuites, et on les peignit comme des perturbateurs.

De là un ukase du 1er janvier 1816, dans lequel S. M. disait que les Jésuites furent tolérés sous son aïeule, mais que, ayant cherché à faire des prosélytes (1), ils ne méritaient plus d'être protégés; qu'ils seraient en conséquence renvoyés sur-le-champ de Pétersbourg, et que l'entrée des deux capitales leur serait interdite. Cet ordre fut immédiatement exécuté. On ferma les colléges des Jésuites; les élèves furent renvoyés à leurs parents, et les Religieux conduits hors de la ville. La maison neuve qu'ils habitaient, et qui avait été construite sur un terrain acheté, en 1801, 20,000 roubles, au nom l'Eglise, fut affectée à un établissement pieux; la somme consacrée à l'achat fut remboursée à l'Eglise par la couronne, et les livres de la bibliothèque employés à l'usage d'une école.

Du reste, l'ukase de l'Empereur ne faisait aux Jésui

(1) Il y a dans la vérité, dans le catholicisme conséquemment, une telle force d'expansion, qu'il serait étrange que le prêtre ne cherchât pas à amener au sein de l'Eglise ceux qu'il en voit éloignés. Ce prosélytisme, que les Jésuites durent assurément ne pouvoir pas s'interdire, M. de Saint-Priest ne manque pas de le ravaler par un mot, en le traitant d'indiscret (pag. 289).

les d'autre reproche que d'avoir attiré quelques Russes au catholicisme, ce qui, aux yeux des Catholiques, n'est assurément pas un crime irrémissible. Que les Grecs fussent blessés d'un tel zèle, cela se comprend. Les popes pouvaient bien être jaloux du succès des Jésuites dans leur école. Le métropolite avait essayé d'obtenir des succès pareils, en chargeant deux étrangers d'être les professeurs des élèves du séminaire d'Alexandre Newski; mais on avait été forcé, peu de temps après, de renvoyer ces nouveaux maîtres, qui étáient Luthériens, ou plutôt qui n'étaient rien du tout.

Cette disgrâce des Jésuites ne présenta donc rien que d'honorable pour eux, et Pétersbourg dut se ressentir de la perte qu'il venait de faire. L'Institut des Jésuites y était très-florissant. Les études s'y trouvaient sur un meilleur pied que dans le reste de l'Empire, et les familles les plus distinguées de la Russie y envoyaient leurs enfants. Les Jésuites y avaient bâti un vaste collége. C'est là que demeurait le Général, avec plus de trente Religieux de différentes nations. Il y avait plusieurs Français. Ils étaient chargés de desservir l'Eglise catholique, et on se louait de leur zèle dans le ministère, comme dans l'éducation (1).

(1) Ami de la Religion, tom. VI, pag. 379.—VIII, 413.

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