صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

bois sont, selon lui, le prix de trente-trois ans de services? M. Dubois compte-t-il parmi ses services une double violation des règlements universitaires? D'après les statuts organiques, les grades de professeur de première classe, d'inspecteur-général, de conseiller de l'Université sont séparés par des intervalles nécessaires de temps, qui ne peuvent être moindres de cinq ans. A partir de juillet 1830, M. Dubois a franchi ces trois grades en trois ou quatre ans tout au plus. Trois mois. avant la Révolution, qui eut pour lui de si heureux résultats, le 4 mai 1830, il reprochait publiquement à trois membres de l'ancien Conseil royal l'avancement illégal qu'il a trouvé juste pour lui-même.

« Nous nous arrêtons ici, pour être généreux. A notre tour, nous défions M. Dubois, non pas de nier, mais d'infirmer une seule des assertions que renferme notre réponse (1). »

M. Dubois se risqua, là-dessus, à balbutier une réplique (2), mais ce fut pour se faire dire, en termes encore plus démonstratifs, qu'il n'est qu'un traitement à l'Ecole normale, et pour ne rien infirmer des assertions de ses adversaires.

On a fait de vertueuses sorties contre l'ambition des Jésuites. Ce que nous venons d'entendre sur le désintéressement prodigieux de MM. Libri, Rossi et Dubois, aura dû sembler assez édifiant, mais il faut bien dire que ces Messieurs ne sont pas seuls à prendre leur part au budget. L'Université y compte d'autres représentants

(1) L'Esprit public, 24 février 1846.

(2) Ibid., 3 mars 1846.

que M. Dubois, et voici comment le National a énuméré les appointements de l'un d'entre eux.

<< Par ordonnance du Roi, rendue le 7 de ce mois, M. Nisard, l'homme de l'éloquence difficile, a été nommé professeur déloquence latine au Collège de France, en remplacement de M. Burnouf père, décédé. Déjà maitre de conférence à l'école normale, et chef de division au ministère de l'Instruction publique, M. Nisard se contentera-t-il de toucher sur le budget les appointements de ses trois fonctions, soit:

[blocks in formation]

Lui faudrait-il encore autre chose, par exemple, la rosette d'officier de la légion d'honneur, en attendant une quatrième ou une cinquième place? Quoi qu'il arrive, M. Nisard doit se féliciter de plus en plus d'avoir fait un jour cette découverte, que la position de député ministériel est de beaucoup plus lucrative que celle d'écrivain de la presse démocratique (1)..

Dans la même feuille, à la date du 9 août 1844, on disait : « M. Désiré Nisard vient d'être nommé à la chaire de littérature latine vacante au Collège de France, par la mort de M. Burnouf. Voici la quatrième place que vaut à M. Nisard sa fameuse invention de la littérature dite facile, par opposition sans doute à celle de

(1) National, 11 juillet 1844.

l'inventeur. Nous n'entendons point contester ici la latinité de M. Nisard, qui a récemment attaché son nom à la traduction des classiques latins, à peu près comme La Harpe attacha le sien à l'histoire générale des voyages : l'honneur de cette collection est tout entier pour M. Nisard, et les contre-sens demeurent la propriété exclusive de MM. ses Frères ou Collaborateurs.

Mais M. Nisard est aujourd'hui député, et la nouvelle place en laquelle il vient de convoler, le soumet à la nécessité d'une réélection. La chaire de littérature latine est conferée par le ministre au candidat présenté par MM. les Professeurs du Collège de France; elle constitue une fonction publique salariée. Aux termes de la loi, le Collége de Châtillon devait donc être convoqué pour réélire son député. Nous attendons encore cette convocation. Voudrait - on soustraire M. Nisard aux chances d'un nouveau scrutin? Ceux de Châtillon ont tout fait, disait glorieusement M. Nisard de ses électeurs. Mais ceux de Châtillon ont dû lire dans les journaux le nom de leur député dans la liste des honorables qui ont souscrit pour la médaille de Gand; et peut-être a-t-on peur que ceux de Châtillon, après avoir tout fait, ne soient à présent tentés de tout défaire? »

M. Nisard, dans une Histoire de la littérature française, parle avec un superbe mépris des lâches condescendances d'une secte qui n'a jamais gouverné que par les faiblesses ou les passions des puissants, et dominé la politique que comme des valets dominent leurs maîtres, en se faisant les complices de leurs vices secrets (1). »

(1) Tom. II, pag. 213.

On voit que la politique de M. Nisard est bien autrement brave et désintéressée que celle dont il donne ce gracieux idéal.

Place maintenant à M. Lerminier, qui jadis, au Collége de France, belligérait contre la Révélation avec un ton si fier et si prophétique. Voici ce qu'on a dit de cet apôtrre de la Raison, dans une Revue démocrati que. « Quel est donc cet homme, qui vient si inopinément lancer son factum contre les doctrines de M. Quinet, qui accourt, tout essoufflé, protéger l'ultramontanisme de son épaisse cuirasse? Est-ce un néophyte nouvellement purifié par l'eau de la régénération, qui, dans l'ardeur de sa foi nouvelle, veut faire montre de zèle? Nous n'oserions affirmer que ce soit un converti; mais naguère il combattait encore dans les rangs de la philosophie et de la liberté religieuse; dernièrement encore, effrayant le catholicisme, il secouait les ruines de toute révélation, et faisait de la religion une idée éternelle et universelle, qui n'a pas de symbole éternel et catholique, dépendant des degrés et des différences de la civilisation, expression sociale du temps et de l'espace. « L'homme, disait-il, dans son langage un peu plus gonflé de mots que d'idées, l'homme n'est pas absolu, mais il a l'idée de l'absolu; l'idée lui en donne l'amour, l'amour le désir; le désir éveille l'imagination; l'idée, l'amour, le désir, l'imagination enfantent la religion. » Quel admirable quaternaire ! pour nous servir d'une expression familière à cet écrivain, et quelle base solide pour la religion! l'imagination surtout. Ah! Monsieur, vous aviez bien de l'imagination autrefois, ou vous en avez bien peu aujourd'uhi, puisque vous trouvez qu'il est utile de conserver ce qui

existe, de ne pas tout remettre en question; que l'ultramontanisme a du bon, que toutes les secousses entraînent des ruines, que tout mouvement peut renverser un édifice, et bien du monde avec. Sans doute que les secousses ébranlent la terre, que les améliorations coûtent des sacrifices; mais le mouvement n'est-il pas la loi universelle des choses, et la vie ne se renouvelle-t-elle pas par la mort? Essayez, Monsieur, de remuer, et voyez si vous n'écrasez pas quelque insecte.

Qu'il nous soit permis de vous rappeler que vous étiez moins timoré autrefois, et que, après avoir montré les divers moments du Christianisme, vous en trouviez sept, et il nous en souvient: Moment de Jésus-Christ, moment de saint Paul, moment des Pères; moment des Conciles œcuméniques, ces états-généraux de l'esprit humain ; moment du Pape, moment de Luther, moment de l'esprit humain en son propre nom; vous terminiez par ces mots : « Aujourd'hui deux ouvertures s'offrent à l'avenir du monde, procurer un règne social à toute vérité prêchée par le Christianisme; outre-passer la conception du Christianisme. L'humanité prendra les deux routes qui s'offrent devant elle, elle accomplira tout ce qui a été conçu; elle concevra ultérieurement. »

<< Etait-ce bien à un philosophe qui a écrit ces lignes, et qui dérivait alors le mot dogme de doxti poi, il me semble, peut-être, à venir reprocher à M. Quinet de prendre de vagues aspirations pour des vérités substantielles? Comment ne lui est-il pas revenu à la mémoire ce magnifique geste de satisfaction, par lequel il accompagnait les paroles citées : « Suis-je impie avec de pareilles espérances? »

Mais parlons d'autre chose. Il est des hommes sur

« السابقةمتابعة »