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mille lui fit ériger à Oeyras. Le cercueil, couvert d'un drap funèbre, était confié à la garde des Franciscains. Le P. Delvaux raconte les tristes vicissitudes que ce cercueil éprouva pendant les guerres de la Péninsule, et il ajoute :

« Il faut remarquer que Pombal est la première population du diocèse de Coïmbre, du côté de Lisbonne. Or, l'évêque de Coïmbre avait envoyé l'ordre à toutes les paroisses que nous devions traverser, de nous recevoir en triomphe. C'est donc à la lettre qu'il avait fallu me dérober au triomphe pour courir à St-François; mais c'était un besoin du cœur. Je ne saurais rendre ce que j'éprouvai en offrant la victime de propitiation, l'Agneau qui pria sur la croix pour ses bourreaux, en l'offrant pour le repos de l'ame de dom Sébastien Carvalho, marquis de Pombal, corpore præsente! Il y avait donc cinquante ans qu'il attendait là, au passage, cette Compagnie revenant de l'exil auquel il l'avait si durement condamnée, et dont, au reste, lui-même avait prédit le retour.

« Pendant que je satisfaisais à ce devoir religieux, le triomphe qu'on nous forçait d'accepter, je voulais dire endurer, ébranlait toute la ville et ses environs; toutes les cloches sonnaient; le prieur, archi-prêtre, venait processionnellement chercher nos Pères pour les con

duire à l'église, où tout était illuminé; c'était comme

un songe.... >

Voilà de ces retours que Dieu ménage pour confondre notre vaine sagesse et donner de grands exemples ! Au bout d'un demi-siècle, il amène vers les derniers restes d'un persécuteur quelques-uns des frères de ses victimes, et c'est pour prier sur une tombe qui n'est pas encore fermée, qu'ils viennent avec le pardon et la simplicité chrétienne.

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La première cause déterminante de la destruction des Jésuites en France est un scandale public et une intrigue.-Louis XV et sa favorite, Mme de Pompadour. - Voltaire, Montesquieu, Fontenelle, Maupertuis, l'abbé de Bernis, courtisans de la marquise. - Le Dauphin humilié devant elle. — Le duc de Choiseul. — Révélations de Mme de Pompadour sur ses rapports religieux, et sur ceux de Louis XV, avec les Pères de Sacy, Pérusseau et Des. marets. - ·Aveu du journal le Constitutionnel, sur ce même point.― Affaire du Père la Valette avec la maison de Lionci et Gouffre de Marseille. La Société de Jésus condamnée à payer les dettes du Père La Valette.-Préludes à la destruction de l'Ordre: arrêt du parlement de Paris (18 avril 1760) contre les Congrégations et Confréries.-Benoit XIV avait loué ces mêmes Confréries par sa Bulle de 1748. —Causes de la haine des Protestants et des Jansénistes contre la Société de Jésus. —Les Provinciales de Pascal, la Morale pratique

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de Ponchâteau et du docteur Arnauld, la Gazette janséniste.— Libelle de Clémencet, Coudrette, etc. — Diderot et J.-J. Rousseau refusent d'écrire contre

les Jésuites. Le président Rolland et ses dépenses contre les Jésuites.

Un scandale public et l'ambition d'un premier ministre avaient renversé en Portugal la Compagnie de de Jésus; un autre scandale public et une intrigue de Versailles furent ce qui amena en France la chute de la même Compagnie.

Le faible Louis XV régnait, ou plutôt régnaient sous son nom la marquise de Pompadour et le duc de Choiseul.

Parmi les femmes qui dégradèrent Louis XV et précipitèrent le déclin de la monarchie, Mine de Pompadour se montre au premier rang. Fille d'une grossière bourgeoise de Paris, qui était connue pour ses galanteries, Mite Poisson commença par être Mme Le Normant d'Etioles, avant de se voir marquise de Pompadour, et de devenir favorite de Louis XV. Elle s'était annoncée de bonne heure avec de l'aptitude pour les arts, et, en voyant la beauté de la jeune fille, sa mère disait à tout propos qu'elle en voulait faire un morceau de roi. Elle l'éleva en conséquence, et la grande joie qu'elle eut de voir la faveur de sa fille solidement établie, vint abréger ses jours.

Louis XV, en qui la sagacité intellectuelle était combattue par la nullité de caractère, avait cependant

porté la couronne avec quelque dignité, sous l'empire même d'autres favorites: on l'avait admiré à Fontenoi, et la nation lui avait décerné le surnom de Bien-Aimé. Dès l'avènement de Mine de Pompadour, le monarque se livra sans réserve à son apathie naturelle et à son malheureux penchant pour les plaisirs. Ce fut elle qui gouverna, et de la pire manière, le retenant dans l'inaction et l'indolence, l'amenant à de folles et ruineuses prodigalités, plaçant dans sa conscience cet incompréhensible amalgame de religion et de libertinage que nous savons trop, applanissant enfin les voies à Mine Dubarry, la dernière et la plus vile des favorites de Louis XV.

Au temps de son mariage avec d'Etioles, la future marquise de Pompadour comptait dans le cercle de ses courtisans Voltaire, Montesquieu, Fontenelle, Maupertuis, l'abbé de Bernis, son pigeon battu, et préludait ainsi au rôle de protectrice des incrédules et des économistes. Elle leur resta fidèle, dans sa nouvelle fortune, et reçut en retour les vertueux hommages du parti philosophique.

Si les ministres, si les généraux lui furent honteusement soumis, ou se virent injustement sacrifiés par Mme de Pompadour, il ne pouvait guère en être autrement, puisque la reine, Mesdames, filles du roi, et l'héritier du trône, durent plier sous ses lois. Le Dau

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