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un plaisir du jugement que vous porterez de quantité de personnes que vous n'avez jamais vues; je crois que nous serons fort d'accord. Peut-être ne vous ennuierez-vous pas autant que je le crains.

LETTRE CCXXVIII.

Jeudi, 6 Heures.

ADIEU (1), ce mot est bien triste

; Souvenez

vous que vous laissez ici la personne dont vous êtes le plus aimé, et dont le bonheur et le malheur consistent dans ce que vous pensez pour elle. Donnez-moi de vos nouvelles le plus tôt qu'il sera possible.

Je me porte bien, j'ai un peu dormi, ma nuit n'est pas finie; je serai très-exacte au régime, et j'aurai soin de moi puisque vous Vous y intéressez.

(1) Mr. Walpole had arrived at Paris on the 19th of August, and left it on the 12th of October, the day this letter was written.

LETTRE CCXXIX.

Lundi, 23 Octobre, 1775. QUINZE heures en mer, une nuit sans vous coucher, voilà dont j'ai été l'occasion; des marques de votre souvenir dans tous les lieux où vous vous êtes arrêté, voilà ce que je ne puis assez reconnoître.

Enfin vous êtes arrivé en bonne santé, vous jouissez du plaisir de revoir vos amis. Ne perdez point le souvenir de ceux que vous avez quittés, ni les espérances que vous leur avez données.

Ma santé se fortifie tous les jours; je vis du plus grand régime, je prends tous les jours le petit bouillon, en votre mémoire; je ne suis pas absolument quitte de mes étourdissemens, ni de certaines vapeurs noires; il me semble que tout ce qui s'est passé depuis le 19 d'Août soit un rêve dont le souvenir ne peut s'effacer, et qui fait regretter que ce soit un songe. Le Craufurd partira, à ce qu'il dit, dans le cours de cette semaine ; il se porte mieux.

Les Beauveau sont à Fontainebleau; les Maréchales vont au Raincy aujourd'hui. Celle de Luxembourg en reviendra Samedi ; nous

irons souper à St. Ouen.

J'y fus avec elle Samedi dernier. C'étoit ma seconde sortie j'avois soupé le Mardi au Carousel. Je soupai hier chez Mad. de la Reynière (1) à qui je dis que vous la trouviez la plus belle femme de France; en conséquence elle vous croit l'homme du plus grand mérite; elle est au deséspoir de votre départ, et elle ne doute pas que si vous revenez jamais ici que sa maison ne soit celle qui vous conviendra le mieux; je l'ai bien laissée dans cette persuasion.

Point de Ministre de la guerre; on reviendra de Fontainebleau le 16. Voilà l'article qui me regarde et celui de mon pays coulé à fond. A Dieu.

(1) Mad. de la Reynière, née Jarente, nièce to the Bishop of Orléans; was of a noble family in Provence. She married M. de la Reynière, a Fermier-Général, and Administrateur-Général des Postes.

Their beautiful Hotel upon the Champs Elysées, at the corner of the place of Louis XVth, was long the resort of all the first company in Paris. Mad. de la Reynière survived the revolution, and was, in the year 1802, living in the upper story of her own house, of which, she let the principal apartment.

LETTRE CCXXX.

Mercredi, 25 Octobre, 1775. Il n'y a point de courrier, ce qui me déconcerte. Je comptois apprendre aujourd'hui des détails de ce que vous auriez fait, de ce que vous auriez vu.

Le petit Craufurd doit partir, mais je préfère de vous écrire par la poste; sa tête est bien mal rangée et ne se rangera jamais; c'est dommage, car il est aimable; mais je suis bien persuadée, ainsi que vous, qu'il ne peut y avoir de liaisons solides qu'entre les gens raisonnables.

Je soupai hier chez l'Idole; le Prince de Conty y vint manger sa soupe sans se mettre à table; il alla se coucher tout de suite; il me paroît bien malade.

Le Duc d'Orleans se porte mieux.

La nouvelle d'hier étoit que M. de St. Germain étoit Ministre de la guerre ; il est FrancComptois. Il avoit commencé par être Lieutenant de milice, étoit parvenu à être Lieutenant Général (1); des dégoûts prétendus ou

(1) The Comte de St. Germain, was a native of Alsace;

vrais l'avoient fait quitter notre service; il étoit entré dans celui de Danemarc; des ban

he had already acquired a considerable military reputation in France, when at the affair of Corbach, in 1760, where he commanded the reserve, and, in fact, saved the army by supporting the rear guard, and allowing the whole body to retire upon Cassel.-He thought himself so illused by the Maréchal de Broglio, who commanded in chief, that he immediately afterwards asked leave to retire from the service of France, and entered into that of Denmark. From the service of Denmark, he had also retired, in the year 1774, to his native country of Alsace. Having converted the annual emoluments he received from the king of Denmark into a sum of money, the banker of Hamburgh, in whose hands the money was placed, unfortunately failed, and left his creditor in absolute want -The officers of the regiment of Royal Alsace, his countrymen, were so touched by his misfortunes, as well as sensible of his merits, that they immediately made a subscription among themselves to assure him a pension. The Comte de Muy, the then Minister at War, on hearing this, declared that no such subscription was allowable, but that the king assured M. de St. Germain a pension of 10,000l. and restored him to his former rank in the service.

It was under these favourable impressions that Louis XVI, upon the death of the Comte de Muy, called the Comte de St. Germain from an obscure village in Alsace, to place him at the head of the military affairs of France; animated by that laudable desire of surrounding himself with honest men, and profiting by their counsels, which seems always to have guided his on uninfluenced choice. The Comte de St. Germain's conduct in his new situa tion, the retrenchments he made, and the reformation he endeavoured to effect in the service, are generally allowed to have been those of an intelligent officer, perfectly acquainted with his profession.-But the gangrene of corruption had already too effectually seized on the vitals of France in every direction, to be recovered by any individual integrity.

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