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supporter le présent qu'en cherchant à me distraire.

J'ai lu quelques chapitres de M. Necker, j'ai trouvé que c'étoit un casse-tête; il a produit un grand effet; nos économistes en sont at terrés, et nos Ministres, qui sont à la tête de ce parti, sont furieux contre lui, mais il n'a rien à craindre, il a donné son livre avec privilége et approbation on pouvoit le supprimer, on n'eņ a rien fait, on n'est point en droit de s'en plaindre. Ce M. Necker est un fort honnête homme, il a beaucoup d'esprit, mais il met trop de métaphysique dans tout ce qu'il écrit. Je ne sais s'il vous plairoit, je crois qu'oui, à beaucoup d'égards; dans la société il est fort naturel et fort gai, beaucoup de franchise, il parle peu, est souvent distrait; je soupe une fois la semaine à sa campagne qui est à St. Ouen; sa femme a de l'esprit et du mérite; sa société ordinaire sont des gens de lettres, qui, comme vous savez, ne m'aiment point; c'est un peu malgré eux qu'elle s'est liée avec moi; elle et son mari sont fort amis de Milord Stormont.

La personne avec qui je vis le plus, de tout ce que vous connoissez, c'est la Maréchale de Luxembourg; si je croyois à l'amitié je dirois qu'elle en a pour moi, il ne se passe guères VOL. III.

D

de jours sans qu'elle ne me vienne voir. M. de Beauvau en use de même, ils sont l'un et l'autre ce que l'on appelle des amis, et sans l'incrédulité dans laquelle je suis tombée, je compterois

sur eux.

Dimanche.

J'AI fait mon voyage, je n'en suis point fatiguée. Vous trouverez-ci joint l'arrêt (2) qui supprime le dernier mémoire de M. Guignes. On dit qu'il ne lui fera nul tort pour le jugement de son procès, j'en doute, ainsi que de son retour en Angleterre

Je reçois dans le moment une lettre de Voltaire; je recevrai, dit-il, incessamment de nou veaux vers, s'ils arrivent avant le départ de cette lettre je vous les enverrai.

Si vous n'avez pas le mémoire condamné (3), et que vous en soyez curieux, je vous l'enverrai.

(2) This was an Arrêt du Conseil d'Etat du Roi, which arbitrarily suppressed the memoir of the Comte de Guignes, because it was supposed to inculpate the Duc d'Aiguillon. -The King was soon persuaded by the influence of the Queen, to retract this edict, or at least, by a letter to the Tribunal of the Châtelet, to render it ineffectual.The disgrace and exile of the Duc d'Aiguillon immediately followed; he was particularly obnoxious to the Queen

FABLE

Trouvée dans un vieux recueil, dont on fait l'application au moment présent (4).

UN Limousin, très-grand réformateur,
D'un bon haras fait administrateur,
Imagina, pour enrichir le maître,
Qu'il ne falloit que retrancher le paître
Aux animaux confiés à son soin;
Aux étrangers il ouvre la prairie;
De l'attelier faisant ôter le foin,
En débarrasse l'écurie

Le lendemain, les chevaux affamés

Tiroient la langue et dressoient les oreilles.

On court à l'homme, il répond

Ils y seront bientôt accoutumés;

à merveille,

Laissez-moi faire. On prend donc patience.

Le lendemain, langueur et défaillance,

Et l'économe en les voyant périr,

from his intimate connexion with, and open patronage of Mad. du Barri, in whose good graces he was supposed to have been long before the death of the late King.

(3) It was entitled: " Mémoire sur la Nature, l'origine el les progrès de l'affaire, pour M. le Comte de Guignes, Ambassadeur du Roi, contre le Nommé Tort ci-devant son Secrétaire."

(4) Mad. du Deffand forgets to give the explanation she promises, of the subject of the following epigrams. They were all upon occasion of the riots at Paris and at Versailles, excited by the enemies of the patriotic plans of the enlightened Turgot, as to the interior commerce and transportation of corn.

Dit is alloient se faire à l'abstinence,
Mais on leur a conseillé de mourir,
Exprès pour nuire à mon expérience.

DIALOGUE.

La liberté que l'on nous donne

Est celle de mourir de faim,
Dit le peuple qui s'abandonne
Au soin pressant d'avoir du pain ;
Plus opiniâtre et plus vain,
M. Turgot que rien n'étonne,
D'un ris dédaigneux et hautain,
Répond; le peuple déraisonne :
Ce sont mes ennemis secrets

Qui font tout ce tapage exprès.

Eh! Sois plus juste envers toi-même,

Tes ennemis, c'est ton systême,

Ton fanatisme, tes arrêts!

SUR M. LE MARECHAL DE BIRON, Chargé du commandement des troupes qu'on a fait venir pour la révolte.

AIR de Joconde.

Biron tes glorieux travaux,

En dépit des cabales,

Te font passer pour un héros
Sous les pilliers des Halles;
De rue, en rue au petit trot,
Tu chasses la famine;
Général digne de Turgot,

Tu te fais Jean Farine.

SUR M. DE Maurepas,

Qui fut à l'Opéra le premier jour de la révolte qui arriva à Versailles.

AIR Réveillez-vous, belle endormie.

Monsieur le Comte on vous demande,
L'on dit qu'on se révoltera.
Dites au peuple qu'il attende,
Il faut que j'aille à l'opér

LE COMPLOT DECOUVERT.

Quel séditieux, ou quel fou
Soulève ainsi toute la France;
Est-ce le Chancelier Maupou?
Est-ce l'église, est-ce Finance?
Est-ce Choiseul, ou d'Aiguillon?.
Est-ce encore l'Abbé Terray? Non.
Je vous le dis en confidence,
Le seul auteur de ce complot

Mes amis, c'est Monsieur Turgot.

LETTRE CCXXII.

Dimanche, 28 Mai, 1775.

Vous croyez que mon amitié pour mon chien est forcée; pourquoi cela? et qui est-ce qui m'y force; seroit-ce pour être votre singe? Oh non, je n'imite personne ; mais je ne vous parlerai plus de mon petit chien.

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