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le stile en eft d'ailleurs fort dur, & rien n'y peut faire honneur à M. Maffei, dont cependant il femble qu'on fe propofe d'entreprendre la défenfe; car l'Auteur, au lieu de s'attacher à donner une jufte idée du Livre qu'il attaque, ne s'occupe uniquement qu'à amplifier les louanges de cet Auteur, defquelles on peut dire, non erat his locus.

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M. l'Abbé Piorgi, dit-il, a fait une Differtation fur les Metropoles contre le Marquis Maffei. 11 eft vrai que l'Abbé Piorgi a compofé cette Differtation mais il eft vifible que fon but n'a pas été d'y declarer la guerre au Marquis Maffei, puifqu'il fe contente feulement de relever par occafion, & dans les bornes de l'honnêteté quelques endroits de fon petit Livre in 1 2. intitulé, Della antica conditione di Verona, en ayant laiflé plufieurs autres qui ne le meritoient pas moins, & qui demanderoient d'être relevez par une nouvelle édition de cetOuvrage, dans lequel il n'eft nullement queftion des Antiquitez de Verone, quoiqu'en dife l'Auteur de la Lettre, n'étant proprement qu'un abregé des recherches de fa façon fur l'état ancien de cette Ville. C'eft Panvinius, & non pas le Marquis Maffei, qui a publié un Livre, non pas in 12. mais in folio des Antiquitez de

Vero

Verone; elles font trop

confiderables pour pouvoir être renfermées dans un fi petit volume, & en affez grand nombre pour pouvoir même remplir plufieurs in folio.

L'Auteur de cette Lettre fait trop peu de cas des François, & ne rend pas affez de juftice au louable empreffement qu'ils ont toûjours fait paroître pour les Ouvrages de toutes les Nations, lorsqu'il avance que les Livres qui s'impriment en Italie leur font inconnus. Leurs Journaux des Sçavans, qui font remplis d'Extraits des Livres Italiens, les juftifient pleinement fur cet article; & lorsqu'il dit qu'il vient les inftruire à fond de ce qui fe paffe entre lui & l'Auteur de l'Ouvrage de Metropolibus, qu'il fuppose avoir échappé à leur connoiffance, il prouve évidemment qu'il n'eft point François, mais Italien.

Il affure que le Marquis Maffei fe contente d'être la gloire de Verane. L'Abbé Piorgi ne s'y oppose pas, & n'a jamais prétendu lui difputer cet avantage; au concraire, il s'efforce en toute occafion de l'accroître, en lui donnant dans fon Livre les louanges qu'il peut defirer. Le même prétend que le Marquis Maffei faifant fes réflexions fur ce vers de Catulle, Brixia Verona mater amata meâ, fait voir le peu

de

de fondement qu'on peut faire d'une telle autorité, pour prouver que du temps de

Catulle Verone étoit foumife à Brexia. M. Piorgi eft de ce fentiment, mais en même temps il croit avoir démontré que l'explication que le Marquis Maffi donne à cet endroit de Catulle est tout-àfait infoutenable, & qu'il n'étoit pas neceffaire pour fauver l'honneur de fa Patrie, de rejetter ce vers comme fuppofé, & comme une fourberie gliflée par les copistes, en voici le veritable fens : Brixie mater qua amaris à meâ Veronâ.

Il eft inutile de s'arrêter à ce qu'on dit dans cette Lettre touchant la grande réputation que M. Maffei s'eft acquife, & dont on affure qu'il eft également glorieux d'être fon vainqueur ou fon vaincu. Si l'Auteur de cette Lettre eft frappé d'une pareille confolation, M. Piorgi n'en elt pas ébloui, & ne lui porte pas envie d'autant plus qu'il n'en eft nullement queftion dans le petit démêlé dont il s'agit.

M. Maffei voulant prouver dans fon Ouvrage in 12. qu'on ne peut pas infe rer du paffage de Catulle, que Brefcia ait jamais été la Metropole des anciens Man feaux (Cenomanorum) ni Superieure à Verone, ni fa Mere, tombe dans un au

tre

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tre inconvenient encore plus grand que celui de rejetter, comme fuppofé cet endroit de Catulle, qu'il a, comme on l'a déja remarqué, affez mal entendu, c'est de nier abfolument, que du temps de cet Auteur, & même plufieurs années après, il y ait eu, fur tout en Italie, aucune autre Metropole que Rome. M. Piorgi, peu content d'un tel Paradoxe, montre évidemment que long-temps même avant Catulle il y avoit par tout des Metropoles, mais particulierement en Italie, & il pourroit citer des perfonnes d'érudition, qui non feulement font de fon fentiment, mais qui croyent encore qu'on ne peut répondre à fes raifons. Le Marquis Maffei faifant obferver que ce mot Metropole ne fe trouve point dans les Lexicons Latins, dans Calepin, ni dans les autres Dictionnaires, & qu'elle n'a jamais été en ufage parmi les Ecrivains Latins, en conclut peut-être un peu trop legerement, qu'il n'y avoit donc point de Metropole dans leur pays. Mais l'Abbé Pior gi lui répond que Metropole eft un mot Grec & non Latin, & qu'à fa placé les Ecrivains de fa nation fe fervoient des termes de caput, mater, princeps, qui ont la même fignification que celui de Metropolis. Pour le prouver il rapporte un grand nombre de paffages d'Auteurs

Latins.

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Latins, qu'il croit apparemment inconnus à Monfieur Maffei; c'eft pour cette raifon que l'Auteur de la Lettre traite avec mépris ces titres de caput, mater, princeps, & ole affurer, que n'ayant aucune fignification déterminée, Monfieur Maffei qui s'attache au fens, & non pas au fon des paroles, en doit faire peu de cas. D'ailleurs, ajoûte-t'il, on doit pardonner à un homme comme M. Maffei qui traite cès fortes de bagatelles avec un pompeux étalage d'érudition. Si ce Seigneur eft affez heureux pour avoir la cominunication d'une Lettre remplie des recherches auffi rares & auffi curieufes, il ne laiffera pas d'être en admiration de fe voir auffi bien fervi celui par qui en eft l'Auteur, fous la plume duquel il aura la fatisfaction de s'appercevoir que fes Paradoxes ne font que croî

tre & embellir.

Parlons ferieufement. Il eft certain que fi M. Maffei prend la peine de lire la Lettre de cet Auteur avec attention, il aura quelque confufion d'y voir fa caufe auffi mal défendue, par un homme, qui apparemment n'a pas été chargé de fa procuration, & dont le ftile & les manie res font fi peu convenables au fujet. 11 doit, fur tout, être choqué de ce qu'on

Y

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