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blé, ni interverti par le mélange ou l'intrufion des Etats de cet évêché: ceux-ci, à eux joints les Etats du cercle de Leipfick, répondirent, qu'en vertu de la réclamation continuelle, fuivie du traité fait avec l'évêché de Mifnie ils avoient été agrégés aux pays héréditaires d'une façon à ne pouvoir plus en être féparés que même, fuivant une ordonnance du 17 inférée dans les actes dreffés lors de la tenue des Etats en 1661, ils avoient été compris parmi la nobleffe du cercle de Leipfick, que par conféquent ils ne pouvoient plus être regardés fur un pied différent, d'autant moins que plufieurs fois la direction de ce cercle n'a été conférée par les Etats affemblés que par le moyen de leur fuffrage qu'il fuit de-là, que leurs droits doivent être les mêmes, puifque lors des nominations des délégués du grand comité, & lors des confirmations de la part du prince, ils ont été chaque fois regardés comme faifant partie du cercle de Leipfick. Les parties contendantes s'en étant rapportées à la décifion du petit comité, il décida à la pluralité des fuffrages, que les Etats de l'évêché faifoient partie du cercle de Leipfick, duquel ils ne pouvoient point être féparés; que par cette raison ils auroient la préféance dans le grand comité fur les Etats des cercles du Vogtland & de Neuftadt: décision à laquelle les parties donnerent depuis un plein & entier aquiefcement. Le chapitre de Wurzen a le droit de nommer un délégué dans la classe des nobles dans le petit comité, & deux dans le grand.

Ce chapitre à une régence particuliere, qui eft compofée d'un capitaine du chapitre, d'un chancelier, de fix confeillers, d'un fecrétaire & de quelques employés de la chancellerie : cette régence dépend immédiatement du confeil-privé de Drefde. Ces mêmes officiers compofent auffi conjointement, avec le furintendant, le confiftoire du chapitre, dont la jurifdiction s'étend fur 21 paroiffes. Ce même chapitre a fon bailli particulier, ainfi que fon receveur des collectes.

Le grand-chapitre de Wurzen confifte en un prévôt, en un doyen & en fix chanoines.

Wurzen, ville immédiate fur la Mulde, une de celles, qui compofent le grand comité dans la claffe des villes. Son enceinte eft de peu d'étendue; celle des fauxbourgs eft plus confidérable; elle renferme le vieux château, la cathédrale, l'église de St. Wenceslas, celle de l'hôpital, où font auffi enterrés les morts, & une école latine. La biere, qu'on y braffe, eft réputée une des meilleures de toute la Saxe; auffi s'en fait-il une exportation confidérable. La teinture y eft en grande vogue, & les blanchifferies y font belles & eftimées. La furintendance, qui y eft établie, a jurifdiction fur 21 prédicateurs. Cette ville formoit anciennement avec ses dépendances un comté, que Volkrad, deuxieme évêque de Mifnie, acheta, & qu'il attacha à l'évêché. Herwig, onzieme évêque de Mifnie, fonda en 1114 une églife collégiale à Wurzen, dont la fondation fubfifte encore de nos jours, & dont l'adminiftration fut abandonnée en 1581 à l'électeur

Augufte, en vertu d'une convention faite à cet égard, & dont les cha'noines conferverent les biens & les revenus. L'électeur Jean George I fe l'appropria totalement, de même que l'évêché de Mifnie en 1653, & ordonna poftérieurement, que fon fils Jean George II, & fes fucceffeurs à l'électorat, poffederoient héréditairement & à titre de fucceffion, tant l'évêché de Mifnie que le chapitre de Wurzen. Les chanoines de la cathédrale de Mifnie tiennent annuellement une affemblée dans cette ville. Il y eut un incendie en 1704, qui fit un ravage confidérable.

LE LABOUREUR, (Jean) Auteur Politique.

LE LABOUREUR, né à Montmorency, en 1623, & mort en 1675;

fut gentilhomme-fervant du roi, & enfuite fon aumônier, prieur de Guvigné, & commandeur de l'ordre de St. Michel. De plufieurs bons ouvrages que l'on a de cet auteur, deux peuvent trouver leur place dans la Bibliotheque de l'Homme d'Etat.

I. Cet auteur rempliffoit à la cour les fonctions de fa charge de gentilhomme-servant en 1644, lorfqu'il fut choifi pour accompagner Renée du Bec, maréchale de Guébriant, en Pologne, où elle alloit conduire la princeffe Marie-Louife de Gonzague, ducheffe de Nevers, que le roi, Ladiflas IV, venoit d'époufer par procureur. Cette dame qui avoit la furintendance de la conduite de la reine de Pologne, étoit encore revêtue du caractere fingulier d'ambassadrice. Le voyage fut d'un an, & Le Laboureur qui l'avoit commencé avec la maréchale, le finit avec elle. A fón retour, il publia une » Relation du voyage de la reine de Pologne & du retour de » madame la maréchale de Guébriant, ambaffadrice extraordinaire & furin» tendante de fa conduite, par la Hongrie, l'Autriche, la Styrie, la Ca » rinthie, le Frioul, & l'Italie, avec un difcours hiftorique de toutes les » villes & Etats par où elle a paffé, & un traité particulier du royaume » de Pologne, de fon gouvernement ancien & moderne, de fes provinces » & de fes princes, avec plufieurs tables généalogiques des fouverains. « Paris, in-4to. 1647. (a).

» II. Hiftoire de la pairie de France & du parlement de Paris, où l'on » traite auffi des électeurs de l'empire & du cardinalat. On y a joint des » traités touchant les pairies d'Angleterre & l'origine des grands d'Efpagne. « Londres, chez Samuel Harding, 1740, in-12. Le traité principal de la pairie de France & du parlement de Paris eft fuppofé fait pár M. D. B. & les trois autres traités par M. D. G. Ces trois autres traités paroiffent avoir

() Voyez l'article AMBASSADRICE

été composés en même temps, & dans la même vue que le premier, qui auroit bien pu s'en paffer.

Ce livre a été imprimé une feconde fois fous ce titre » Hiftoire du » gouvernement de la France, de l'origine & de l'autorité des pairs du » royaume & du parlement. On y a joint un traité des pairs d'Angleterre, » & un autre de la grandeffe d'Efpagne. « La Haye, chez Jean Van-Duren, 1742, in-8vo.

Cet ouvrage qui fe rapporte au droit public de l'empire François, après avoir été confervé manufcrit dans la bibliotheque du roi pendant quatrevingts ans, fut publié, comme l'on voit, dans les pays étrangers, si néanmoins ce n'eft pas en France que les deux éditions ont été faites, par les foins des perfonnes que l'ouvrage intéreffe.

Le fyftême de l'auteur eft que les Saliens ou Francs, inftrumens & compagnons des victoires de leurs chefs, en les nommant rois, fe réserverent l'honneur de les fervir feuls à la guerre & dans leurs confeils, & de ne pouvoir être jugés que par leurs égaux ; que les terres qui leur étoient échues dans le partage de la Gaule conquife, furent nommées, de leur nom, terres Saliques; qu'elles ne pouvoient paffer, par héritage, qu'à un Salien, ou Franc mâle; que tous les Francs étoient alors parfaitement égaux entr'eux, fi ce n'est que quelques-uns étant honorés des commiffions de ducs, de comtes, de généraux ou d'officiers de la maison royale, avoient néceffairement plus de confidération; que le refpe&t pour la religion ayant introduit les évêques dans le gouvernement, leur pairie feule étoit réelle & attachée à des terres, au lieu que celle des Francs étoit perfonnelle & attachée à leur naiffance; que cela changea fous la feconde race par l'établiffement des fiefs, & encore plus par l'ufurpation fubféquente des ducs & des comtes qui rendirent leurs commiffions héréditaires & comme indépendantes; qu'alors fix ou fept feigneurs partageant la monarchie Françoise entr'eux, ils retinrent feuls la qualité de pairs de France; que les leudes, hommes, barons, chevaliers ou milites du roi, (tous termes fynonimes) dont les feigneuries Le trouverent encloses dans les leurs, devinrent les vaffaux des pairs, de la même maniere & aux mêmes conditions qu'ils l'étoient auparavant de la couronne; & que les évêques eurent le même fort, excepté fix dont les diocefes étoient compris dans le domaine de Hrgues-Capet, élu depuis roi de France, & qui conferverent ainfi, à l'exception des autres, la dignité de pairs du royaume.

L'article de la loi Salique eft fort bien difcuté dans cet ouvrage. On y trouve de quoi répondre à ceux qui demandent depuis quel fiecle & par quel article de cette fameufe loi, les femelles font exclufes de la fucceffion à la couronne. Il n'y en a aucun qui foit exprès & formel, (dit Le Laboureur). Cette loi étoit pour les feuls particuliers Francs qui la tirerent de l'Allemagne, leur patrie; mais fi elle excluoit leurs filles des fiefs, à caufe du fervice militaire, dont leur fexe les rendoit incapables, à plus forte

raifon devoit-elle exclure de la royauté les filles des rois. Notre auteur fait voir enfuite que jamais les princeffes de France n'ont ni fuccédé, ni prétendu fuccéder à la couronne, même dans les cas où elles étoient les plus proches héritieres naturelles; que jamais aucun roi n'a fongé à appeller les filles à cette fucceffion; qu'au contraire leurs peres même l'ont transporté à des collatéraux, & qu'ils n'ont pas cru feulement de leur pouvoir accorder des apanages en fonds de terres. 11 obferve que jamais Philippe de Valois ne réclama la loi Salique contre Edouard III, fon compétiteur; que l'ufage Salique fut feul allégué, & qu'auffi il étoit plus refpectable que cette loi même, puifqu'il en étoit la fource; qu'il étoit fondé fur l'ufage perpétuel & général des Germains de qui les Saliens defcendoient, & confirmé par ce qui avoit toujours été obfervé dans la fucceffion à la couronne de France.

Il y a dans ce livre beaucoup de faits curieux, & qui le feroient davantage, fi l'auteur n'avoit tout rapporté au deffein de fervir les pairs, & de faire un fyftême de faits fur la pairie. Il prétend que les pairs de France font les juges & les gardiens de la loi Salique (a). La comparaison des cardinaux avec les pairs (b), n'eft point exacte & eft étrangere. Celle des électeurs d'Allemagne avec les pairs de France (c) feroit jufte, fi elle n'avoit été faite qu'avec les anciens pairs de France, poffeffeurs de grandes provinces en fouveraineté. L'auteur entreprend (4) de prouver que les pairs modernes jouiffent des mêmes droits & honneurs que les pairs anciens, & que le parlement de Paris (e) repréfente les Etats du royaume quand le roi y va avec les pairs. Ce font les points fur lefquels il nous fuffit de renvoyer une plus ample explication fur le gouvernement de France.

(a) Dont il traite depuis la page 162 jufqu'à la 224 de l'édition de Londres,

(b) Depuis la page 35 jusqu'à la page 37.

(c) Pages 76, 77 & 78.

(d) Pages 136 & 137.

(e) Page 150.

LE MOYNE, (Pierre) Auteur Politique.

LE MOYNE nâquit à Chaumont en Baffigni en 1602, entra aux jé

fuites à Nanci en 1619, & mourut à Paris le 22 Août 1671; il fe fit une réputation parmi les jéfuites de fon temps, par plufieurs ouvrages de

profe& de vers (a). On fent dans fes vers cette fureur & cet enthoufiafme qui fait le vrai poëte; & fes expreffions ont une force & une énergie qui remplit l'efprit, & foutient, comme il faut, la grandeur de l'épopée; mais il ne réuffit pas dans les petites pieces. Devenu idolâtre de Balzac, le Moyne n'en prit que le mauvais ftyle, & n'imita cet excellent homme que dans fes métaphores continuelles & fes hyperboles ridicules qui lui échapperent pendant fa jeuneffe. Il publia un livre qui a pour titre: De l'Art de régner. Paris, Cramoify, 1665, in folio.

Le prince & l'Etat font deux chofes fi étroitement liées, qu'il eft prefque impoffible de parler de l'un, qu'on ne parle en même temps de l'autre; mais de même que ce font diverfes parties de la philofophie qui traitent de Dieu & du monde, ce font auffi deux différentes parties de la politique qui confiderent les néceffités de l'Etat & la conduite du prince. C'eft cette derniere partie que le Moyne entreprend d'expliquer, & c'eft ce qu'il appelle P'Art de régner.

On trouve d'abord, à la tête de cet ouvrage, une longue épître dédicatoire à Louis XIV, où l'auteur prodigue les plus baffes flatteries à ce grand roi, & enfuite une préface qui explique le plan de l'auteur, qui confidere principalement quatre chofes, la fin, les difpofitions, les moyens & les aides de l'art de régner. La fin que cet art fe propofe eft la félicité publique & la gloire du prince; les difpofitions qu'il demande, font la piété, la probité & la modération; les moyens qu'il emploie, font la prudence, la juftice, l'autorité, &c; enfin les aides dont il fe fert, font le confeil, les finances & les armes.

L'ouvrage eft divifé en quatre parties, & chaque partie en plufieurs difcours.

La premiere partie contient deux difcours. I. De l'importance & des difficultés de l'art de régner. II. De la fin du même art.

La feconde partie renferme trois difcours. I. De la premiere difpofition que l'art de régner reçoit de la piété. II. De la feconde difpofition que l'art de régner reçoit de la probité. III. De la troifieme difpofition que l'art de régner reçoit de la modération.

La troifieme partie contient fept difcours. I. Des moyens que la prudence fournit à l'art de régner. II. Des moyens que l'art de régner peut tirer de la juftice. III. Des moyens que l'autorité doit fournir à l'art de régner. IV. Des moyens que l'art de régner doit tirer de la bonne foi, V. Des moyens que la clémence lui fournit. VI. Des moyens que l'art

(a) Poëme de Saint Louis, qui n'eft point fublime, mais plein de defcriptions gigantefques, d'un ftyle bouffi, & quelquefois puérile, à force de s'écarter du naturel; Entretiens ou Lettres Poëtiques; Etrille du Pégafe Janféniste; Manifefle Apol gétique contre le livre intitulé: La théologie morale des Jéfuites; l'art des Devins; la dévotion aifée. Paris, in-3vo. Ce livre fit grand bruit. Traité de l'Histoire.

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