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quelque condition qu'elle fût, de rien vendre ou acheter, dans le dessein de favoriser la fuite des accusés, ou de les retirer dans sa maison, de les y tenir cachés, ou de leur donner support, en quelque manière que ce pût être.

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les souverains Pontifes & les fondateurs de ces facrifices. On prit des mesures si justes, qu'ils furent bientôt arrêtés. Dès qu'ils parurent devant les Consuls, ils avouérent leur crime, & n'apportérent aucun délai au jugement.

Aussi - tôt que l'assemblée du peuple eut été congédiée, la terreur fe répandit par toute la ville, & passa bientôt dans le territoire de Rome, & de-là dans toutes les provinces de l'Italie à mesure que les Citoyens écrivoient à leurs hôtes & à leurs amis, pour leur apprendre l'arrêt du Sénat qui avoit été rendu, l'assemblée du peuple, que les Confuls avoient convoquée, & l'édit qu'ils avoient fait publier. La nuit qui suivit immédiatement l'assemblée dans la quelle le complot fut découvert au peuple, quelques-uns des complices, s'étant présentés aux portes de la ville pour se sauver, furent arrêtés par ceux, à qui on en avoit confié la garde, & livrés aux Triumvirs. On en ramena un grand nombre, qui en étoient déjà fortis. On en dénonça plufieurs, tant hommes que femmes, dont il y en eut qui prévinrent la - initier & d'avoir prononcé la for

Au reste, la frayeur avoit chafsé tant de Citoyens hors de la ville, que comme plusieurs d'entr'. eux, qui avoient des procès pendans pardevant les Juges, rif quoient d'être condamnés par forclusion & de perdre leurs biens, ou d'être déchûs de leurs droits, les préteurs T. Ménius & M. Licinius, du consentement du Sénat, leur accordérent une surséance de trente jours, pendant lefquels les Confuls pouvoient terminer l'affaire des Bacchanales. Par la même raison, ceux , qui, avoient été dénoncés, ne se trouvant pas à Rome, pour comparoître devant les Confuls & se défendre, ces Magistrats furent obligés de se transporter dans les villes voisines, d'y continuer leurs informations, & d'y prononcer leurs jugemens. Ceux, qui ne furent convaincus que de s'être fait

peine de leur crime par une mort volontaire. On faisoit monter à plus de sept mille le nombre des conjurés de l'un & de l'autre sexe. On ne douta point que la conjuration n'eût pour chefs les deux Atinius M. & C. de la populace de Rome, & Falifcus L. d'Opiterne, & Minius Cerrinius de Capoue; & qu'ils ne fussent les auteurs de tous les crimes & de toutes les infamies de cette secte, comme ils étoient

mule de prieres, que le Prêtre leur avoit dictée, & qui les engageoit à commettre tous les forfaits énoncés dans le plan de la conjuration; mais, qui, jusques là, n'avoient encore, ni souffert dans leurs personnes, ni exécuté sur celles des autres, aucun des excès auxquels ils s'étoient obligés par leur ferment, ceux-là reftoient prisonniers & chargés de chaînes. C'étoit-là toute leur peine. Mais,

on punissoit de mort les corrupteurs, les meurtriers, les faux témoins, les faussaires , ceux, qui avoient contrefait des testamens, ou présenté en justice d'autres actes faux & supposés. On en punit beaucoup plus par la perte de la vie, que par celle de la liberté. Dans ces deux cas se trouvoient presqu'autant de femmes que d'hommes. Les Confuls remettoient les femmes, qu'ils avoient condamnées, entre les mains de leurs parens ou de leurs tuteurs, afin qu'ils les fissent exécuter en leur particulier. S'il ne se trouvoit personne, à qui ils pussent s'en rapporter de leur fupplice, ils les faisoient mourir publique

ment.

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BACCHANTES, Bacche Βάκχαι, (a) nom que l'on donnoit aux femmes, qui célébroient les mystères de Bacchus. On les appelloit aussi Ménades, Bassari

Le Sénat chargea ensuite les Confuls de détruire & d'abolir, premièrement à Rome, puis dans tout le reste de l'Italie, ces abo-des, Thyades, Mimallonides

,

Édonides, Élyades, Éléïdes; tous noms tirés, ou de leur manière de crier, ou de leur fureur. Nonnus, dans ses Dionyfiaques, les nomme souvent Éleusfiniennes. C'est parce que la statue de Bacchus étoit portée certain jour de l'année d'Athènes à Éleufis. Voyez Bacchus & Bacchanales.

minations sacriléges des Bacchanales, épargnant cependant les autels & les statues de Bacchus, qui étoient d'ancienne date. Le Sénat rendit ensuite un arrêt, qui défendoit qu'à l'avenir on célébrât aucun sacrifice, aucune fête en l'honneur de Bacchus, ni à Rome, ni dans aucune partie de l'Italie. Que si quelqu'un se trouvoit obligé en confcience de faire quelque cérémonie de cette nature, & qu'il ne crût pas pouvoir s'en dispenser sans offenser les dieux, il en donnât sa déclaration au Préteur de la ville, qui en feroit soncepté le visage, qui étoit peint de rapport au Sénat ; que si l'assem- vermillon. Pour la feconde, les des Inscript. & Bell. Lett. Tom. IV. pag. 656.

(a) Pauf. pag. 98, Myth. par M. l'Abb. Ban. Tom. I. pag. 502. Tom. LV. pag. 250, 251, Mém, de l'Acad,

BACCHEIUS, Baccheius, (b) Βάκχειος, nom commun à plusieurs statues de Bacchus. Il y en avoit une ainsi nommée à Corinthe, une autre à Sicyone. La première étoit de bois & dorée, ex

(b) Paus, p. 88,89.

Sicyoniens la renfermoient avec d'autres dans une espèce de facriftie. Mais, chaque année durant une certaine nuit, ils les tiroient de ce lieu pour les porter dans le temple. Ils allumoient des flambeaux, afin d'éclairer la cérémonie, & chantoient des hymnes, composées en vieux langage. La statue, qu'ils nommoient le Baccheius, tenoit le premier rang à cette proceffion. C'étoit une statue, qu'ils croyoient avoir été confacrée par Androdamas, fils de Phlias.

BACCHIA, Bacchia, nom d'une fille de Bacchus. Il y en a qui prétendent que les Bacchiades defcendoient de cette Princesse. D'autres pensent différemment.

BACCHIADES, Bacchiada, Βακχίαδαι, (a) nom que l'on donnoit à Corinthe aux descendans de Bacchis, fils de Prumnis, qui se rendit maître de cette ville. Les Bacchiades la gouvernérent pendant cinq générations, ou, comme dit Strabon, pendant près de deux cens ans. Pour mieux conserver leur autorité, ils avoient soin de ne contracter mariage que dans leurs familles.

Mais, il arriva qu'un d'entr'eux, appellé Amphion, eut une fille, nommée Labda, qui naquit boiteuse; & parce que pas un des Bacchiades ne la voulut époufer, elle fut mariée à Éétion, fils d'Échecrate, qui n'étoit, à la vérité, que de la tribu de la Pierre; mais, qui descendoit de Lapithes

(a) Herod. L. V. c. 92. Strab. pag. 326, 378. Plut. Tom. I. pag. 433, 434. Pauf. pag. 92, 320. Mém. de

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Labda doit enfanter un caillou glorieux, Qui tombera bientôt fur des impérieux,

Et dont la pesanteur à Corinthe fatale La doit rendre en tous lieux égale.

Cet oracle, qui avoit été rendu à Éétion, fut rapporté aux Bacchiades, qui n'en avoient pas entendu un autre, que le dieu avoit rendu touchant la ville de Corinthe, & qui tendoit à la même fin, que celui d'Éétion. Il étoit conçu

en ces termes.

L'aigle conçoit parmi des roches,
Et doit enfanter un lion,
Dont les redoutables approches
Mettront tout en confufion.
Habitans de Corinthe, habitans de

Pallène

Que cette voix, qui n'est point vaine,

Faffe fur vous impression. l'Acad. des Inscrip. & Bell. Lett, T, VIII. pag. 249.

Les Bacchiades n'avoient donc pu jusques-là entendre le sens de Poracle, qui leur avoit été rendu auparavant; mais, aussi-tôt qu'ils eurent appris celui d'Éétion, ils reconnurent que ces deux oracles annonçoient une même chose. Cependant, ils n'en parlérent point, & réfolurent de faire mourir tous les enfans qu'auroit Éétion. Ainsi, dès que sa femme fut accouchée, ils envoyérent dix des leurs, où demeuroit Éétion, afin de tuer fon enfant; & quand ils furent arrivés au quartier, appellé la Pierre, & qu'ils furent entrés dans la maison d'Éétion, ils demandérent à voir l'enfant. Labda, qui ne sçavoit pas le dessein de leur voyage, & qui s'imagina qu'ils étoient venus pour se réjouir avec fon mari de la naissance de leur enfant, leur apporta son fils, & le mit entre leurs mains. Ils avoient résolu en chemin, que celui qui prendroit le premier cet enfant, le laisseroit tomber si rudement, qu'il se tueroit. Il arriva par hazard que cet enfant jetta un souris à celui à qui sa mere le donna; de forte que ce personnage en fut touché de pitié, & eut horreur de le tuer. Il le mit donc entre les mains d'un autre, qui le donna de même à un troisième; & cet enfant ayant ainsi passé dans les mains de tous les dix, sans que pas un d'eux se pût résoudre à le tuer, ils le rendirent à sa mere, & fortirent de fa maison.

Quand ils furent dehors, ils s'arrêtérent devant la porte, & commencérent à s'accuser les uns les autres, & principalement le

premier, qui n'avoit pas exécuté ce dont ils étoient convenus entr'eux. Enfin, après avoir demeuré quelque tems devant la porte, ils résolurent de rentrer & de tuer cer enfant tous ensemble. Mais, il falloit que le malheur de Corinthe. sortît de la race d'Éétion. Labda, qui étoit demeurée derrière la porte, & qui avoit entendu tout ce qu'ils avoient dit, craignant que leur pitié ne se convertit en fureur, & qu'ils ne tuassent son enfant, alla aussi-tôt le cacher dans une cypsele, qui étoit une certaine mesure de bled, s'imaginant que cet endroit étoit le plus assuré, & que si ces inhumains rentroient, ils le chercheroient de tous côtés, comme il arriva. En effet, quand ils furent dans la maison, ils cherchérent par tout cet enfant, & ne l'ayant pu trouver, ils résolurent de s'en aller & de dire à ceux, qui les avoient envoyés, qu'ils avoient exécuté leurs ordres. Depuis, on nourrit soigneusement cet enfant, & parce que par une cypsele il avoit évité la mort, on lui donna le nom de Cypsele. Mais, quand il fut en âge d'homme, il alla consulter l'oracle, qui ne lui fit qu'une réponse obscure & pleine d'ambiguité. Néanmoins, il ne laissa pas d'y ajoûter de la créance; & fur l'opinion qu'il en eut, il attaqua Corinthe & s'en rendit maître. Voici cet oracle: Homme riche & puissant, qui viens dans notre temple,

Fils d'Étion, que je contemple, Sois de Corinthe un des Rois triom

phans,

Tois, tes enfans & leurs enfans, Mais non pas leurs enfans, de qui la destinée

Ne fera jamais couronnée.

Voilà donc l'oracle qui fut rendu. Cependant, Cypsele, ayant ufurpé la puissance souveraine, perfécuta plusieurs Corinthiens, en dépouilla d'autres de leurs biens, & en fit mourir un plus grand nombre. Ceux, qui reftoient de la famille des Bacchiades, il les réduifit à une vie privée.

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Il y en a qui prétendent que les Bacchiades s'étant retirés à Lacédémone, & ayant paru très-défigurés & très - difformes parce qu'ils avoient coupé leurs cheveux, les Lacédémoniens, dès ce moment là, s'avisérent de laifser croître les leurs. Mais, Plutarque assure que cela est faux, & que cette coûtume des Lacédémoniens de porter de longs cheveux, venoit de Lycurgue.

BACCHIAS, Bacchias, fils de Denys, tyran de Sicile. Certains font descendre de ce héros les Bacchiades. Leur opinion ne paroît pas mieux fondée que celle de ceux, qui les font venir de Bacchia, fille de Bacchus.

BACCHIDAS, Bacchidas, Βακχίδης, (α) Eunuque de Mithridate, qui fut chargé par ce Prince de porter à ses fœurs & à ses femmes l'ordre de mourir.

Voyez Bérénice, femme de Mithridate.

BACCHIDE, Bacchides, Baxχίδης, (b), officier, qui commandoit pour Antiochus Épiphane dans toutes les places de la Judée. Comme il étoit naturellement très-cruel, il exécutoit avec joie les ordres impies de son maître. Son infolence & ses violences alloient jusqu'à un tel excès, qu'il n'y avoit point d'outrages, qu'il ne fît aux personnes de la plus grande qualité. Ses incroyables inhumanités faifoient voir chaque jour une nouvelle & affreuse image de la prise & de la désolation de la ville de Jérusalem auparavant fi puissante & fi célebre. Mais enfin, une si insupportable tyrannie anima ceux, qui la fouffroient, à s'en délivrer & à en tirer vengeance. Matthias ou Matthatias, sacrificateur, qui demeuroit dans le bourg de Modin, suivi de ses cinq fils, de ses domestiques, tua Bacchide, & s'enfuit dans les montagnes, pour éviter la fureur des garnisons établies par Antiochus Epiphane.

BACCHIDE, Bacchides, (c) Βακχίδης, un des amis de Démétrius Soter, roi de Syrie, & des plus considérables Seigneurs de son royaume. Il étoit fidele à son maître, & avoit obtenu le commandement du païs fitué au de-là de l'Euphrate; c'est-à-dire, de la Mésopotamie.

(a) Plut. T. I. p. 502, 503.
(b) Jofeph. de Bell. Judaïc. p. 709.
(c) Maccab. L. I. c. 7. v. 8.

feq. c. 9. v. I. & feq. L. II. с. 8.

Il vint alors des hommes mé

v. 30. Jofeph. de Antiq. Judaïc. pag. 421. & seq. Roll. Hift. Anc. T. IV. pag. 698. Tom. V. pag. 170. & fuiv.

chans

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