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fur les avantages d'une banque nationale dans les Etats-Unis. Son fyftême eft auffi fimple dans fa nature que fécond dans fes conféquences, il est abfolument différent de celui de toutes les banques de l'Europe. Ce fyftême ingénieux pofe fur des bafes folides & non fur les propriétés chimériques du fameux Ecoffois Jean Law, qui fubftitua le crédit à la réalité: celui-ci au contraire ne peut qu'augmenter rapidement la puiffance & la prospérité d'un empire riche en propriétés foncieres, tels que ceux de France, de Ruffie & d'Amérique. Le plan de banque propofé par M. le baron de Grothaus n'eft calqué fur aucun des fyftêmes connus. L'utilité en eft claire, manifefte pour l'état & le particulier.

La premiere claufe eft fimple: l'Etat emprunte une certaine fomme fur le crédit de la foi publique, & il en paie l'intérêt ordinaire.

La feconde claufe eft fupérieurement conçue. Elle met en circulation continuelle les quatre cinquiemes des fonds de tout l'état. La banque vient

fans indifcrétion, une amabilité qui met tout le monde à fon aife; fes fuccès dans la carriere des Lettres comme dans les champs de Mars font autant de moyens qu'il a pour intéreffer & plaire; vertueux par princi❤ pe, généreux fans oftentation, il fait honneur à l'homme & à l'amitié. Madame de Montbart l'a chanté dans une épître en vers qu'elle lui adreffa & qui termine le recueil de fes Mélanges de littérature, imprimés à Breflauw & dédiés au prince royal de Pruffe. Je jouirois moins du plaifir de tracer l'éloge de M. de Grothaus fi ma plume étoit plus guidée par le fentiment d'amitié qui nous lie que par la justice.

au fecours de quiconque a befoin d'argent pour quelque objet d'utilité que ce foit, jufqu'à la concurrence de 80 pour ico de fa propriété. La difficulté d'avoir de l'argent au befoin ceffe pour tout propriétaire foncier; le commerce acquiert de P'activité; les entreprises fe multiplient & ne restent plus imparfaites, faute de fecours.

Par la troifieme claufe. Bien différente des autres banques qui n'allouent aucun intérêt pour l'argent ou les efpeces courantes, celle-ci ne payera qu'un pour cent de moins que le taux auquel elle emprunte fes fonds.

La quatrieme claufe mérite d'être tranfcrite mot à mot:,, La banque prêtera encore fans intérêt, ,, avec les cautions convenables jufqu'à la con,,currence d'une certaine fomme, mais pour un certain tems, paffé lequel les fonds feront vendus jufqu'à l'entier remboursement de la ,, banque."

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La cinquieme clause a pour objet l'établissement des comptoirs de la banque nationale; & par la fixieme la banque doit être établie le premier créancier par la loi.

Aucun établiffement humain n'est sans inconvénient. Mais il nous femble qu'il n'en eft point en ce genre qui en foit mois fufceptible que celuici. M. Grothaus préfente une belle perfpective de félicité publique. Une banque nationale fur le plan qu'il propose feroit une fource de richeffe & de profpérité pour l'état qui l'adopteroit. Elle n'eft pas d'une égale néceffité pour tous, mais il n'en eft aucun à qui elle ne fût d'une très-grande reffource. Le plan de M. le baron de Grothaus refteroit fans exécution, qu'il n'en feroit pas

moins un monument précieux de génie, & de zele pour l'humanité.

Tels font les fondemens fur lefquels l'on peut affeoir la puiffance, la population, les avantages du commerce & le crédit de la république des Etats-Unis. Examinons maintenant le commerce particulier de chaque Etat, les rapports refpectifs qu'ils ont entre eux, & tâchons de ne rien oublier de ce qu'ils offrent d'utile, d'agréable & d'intéreffant.

CHAPITRE IX.

NOUVELLE-ANGLETERRE.

LA Nouvelle-Angleterre, contrée immense ≥

l'eft de l'Amérique feptentrionale, fut découverte au commencement du fiecle dernier fous le Sa fitua nom de Virginie feptentrionale. Elle est bornée tion, fon étendue, au nord par le Canada, à l'oueft par la Nouvellefes poris. York, à l'eft & au fud par la Nouvelle- Ecoffe &

Cette colo nie doit

par l'océan; elle s'étend à plus de trois-cens milles fur les bords de la mer & à plus de cinquante dans les terres; on la trouve fous la latitude feptentrionale entre les 40 & 45 deg, & par les 306 à 307 deg. de longitude. Les principaux ports de la Nouvelle-Angleterre & où fc traitent toutes les affaires, font Falmouth dans la baie de Cafco; Portsmouth dans la Nouvelle-Hampshire; Boston, Marble-Head, Salem & Newburry Port dans la baie de Maffachufet; Newport dans Rhode-Ifland; & New-London dans le Connecticut.

Si la plupart des établiffemens François & fon origine Espagnols en Amérique ont été formés par un au fana principe d'intérêt, la plupart de ceux des Anglois tifie. Pont été par le fanatifme. C'eft à l'intolérance que la Nouvelle-Angleterre doit fes premiers colons: c'eft ainfi, dit Raynal, que ce fleau qui avoit dépeuplé l'Amérique au midi, devoit la repeupler au nord. Jufqu'à l'époque de 1620 où

les puritains chaffés d'Angleterre, quitterent la Hollande, qui leur avoit offert un afile, la Nouvelle-Angleterre n'avoit encore reçu que de trèspetites peuplades d'Européens, qui fe bornoient à planter des cabanes durant l'été pour faire un commerce d'échange avec les fauvages, & difparoiffoient comme ceux ci, le refte de l'année. D'autres puritains, jaloux de fe procurer une exiftence conforme à leur goût, & de profeffer librement leur religion, penferent ne pouvoir mieux atteindre à leur but qu'en allant fe fixer dans un autre hémisphere. En conféquence, ils acheterent les droits de la compagnie angloife de la Virginie, & s'embarquerent au nombre de cent vingt perfonnes à Plimouth le 6 septembre 1621.

Cette nouvelle colonie arriva au lieu de fa destination au commencement d'un hiver très- rigoureux; de tous côtés environnés d'épaiffes forêts, de lacs & de montagnes arides, ces infornés eurent à lutter contre les horreurs du froid du fcorbut, de la faim: le plus grand nombre périt accablé de ces miferes; le reste eût éprouvé le même fort s'il ne leur fût venu des fecours qu'ils ne devoient attendre ni efpérer. Une troupe de fau vages, au nombre de foixante, ayant leur chef à leur tête, arrive au milieu d'eux, & leur donne quelques rafraîchiffemens. Les malheureux Européens, prêts à fuccomber fous leurs maux, fe raniment, & l'espérance prend la place du découragement. Contens de trouver dans ces fauvages l'image précieufe de la liberté, iis contractent avec eux un traité d'amitié, & ce premier lien ne devint que plus fort & plus facré par la fuite. Un de ces fauvages qui entendoit un peu l'agri

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