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1782. rière - garde Anglaife qui entroit dans la rade: quelques vaiffeaux de fon avant-garde atteignirent les derniers navires Anglais, & engagèrent avec furie le Commodore Affleck & fes deux matelots, aux ordres de Mylord Robert Manners & du Capitaine Cornwallis; mais il étoit alors trop tard, ils ne purent empêcher les Anglais d'accomplir leur réfolution.

Le lendemain matin, le Comte de Graffe attaqua la flotte Anglaife, qui étoit emboffée dans la rade avec toutes fes forces; mais après quelques tentatives, il fut obligé de regagner le large. Il renouvella l'attaque dans l'après-midi avec plus de force; mais il fut encore repouffé, Son propre vaiffeau, la ville de Paris, fouffrit confidérablement, ayant reçu plus de cent coups de canon dans le corps du navire. Dans ces différentes attaques, les Français eurent cinq cens vingt-cinq hommes tant tués que bleffés, & les Anglais trois cens quarante-neuf. Après ces fuccès, les derniers s'imaginoient non-feulement être en état de faire lever le fiège; mais même de s'emparer de toutes les forces du Marquis de Bouillé. On croyoit que Brimftone-hill pourroit faire une forte réfiftance, & on attendoit Rodney avec des renforts, ce qui auroit donné une fupériorité à la flotte Anglaife; d'ailleurs, le Brigadier Général Fraser avoit été renforcé par M. Shirley, Gou

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verneur de l'ifle d'Antigue, avec près de

cens hommes de milice.

quatre 1782

Le lendemain du débarquement, le Marquis de Bouillé avoit invefti la place; mais il n'avoit point de groffe artillerie : un vaiffeau chargé des différens articles néceffaires à un fiège, avoit coulé à fond fur les roches de Sandy-hook, en voulant les débarquer, & on a vu qu'une frégate, qui revenoit de la Martinique, avec un nouveau fupplément, étoit tombée entre les mains dés Anglais.

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Les Français travaillèrent cependant avec beaucoup d'affiduité, à repêcher les canons & les mortiers coulés à fond, & débarquèrent de l'ar tillerie des vaiffeaux de guerre; mais ce qui leur fervit davantage, fut huit pièces de canon de fonte de 24 livres de balles, & deux gros mortiers destinés pour l'ufage de la garnifon, qu'ils trou vèrent au bas du mont, qui n'étoient pas encore montés.

Brimstone eft une colline efcarpée, dont les approches font difficiles, & où peu de troupes font en état de faire une forte réfiftance contre une armée fupérieure ; mais les truits fur le fommet du mont ouvrages conf

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étoient en fort

mauvais ordre, & ne pouvoient point foutenir

long-tems une artillerie bien fervie, & un bombardement fuivi.

1782.

Le Marquis de Bouillé, pour ne point trop expofer fes foldats, fit des approches régulières, & établit fon quartier à Sandy -point; mais peu de tems après, les Anglais mirent le feu à la ville, & continuèrent enfuite une canonnade qui incommoda beaucoup les affiégeans, & fit fauter un magafin à poudre dans le cours du fiège : le Général Prefcot avoit été débarqué dans l'ifle, avec près de trois mille hommes de troupes; mais, après une efcarmouche très-vive avec la Brigade Irlandaife qui étoit poftée à Baffe-terre, il avoit été obligé de fe rembarquer.

Les Français ouvrirent la tranchée la nuit du 16 au 17 Janvier, & la garnifon capitula le 13 Février. On accorda à l'ifle les meilleures conditions poffibles, & à la garnifon, tous les honneurs de la guerre. M. de Bouillé, pour témoigner feftime qu'il avoit pour le Général Frafer & pour le Gouverneur Shirley, à caufe de leur brave réfiftance, donna au premier fa liberté, & permit au fecond de retourner à fon Gouvernement de Pifle d'Antigue.

La fituation de l'Amiral Hood devint alors fort critique d'un côté, il avoit la flotte du Comte de Graffe, alors forte de trente-deux vaiffeaux de ligne, par l'arrivée de deux navires d'Europe, & de l'autre, il s'attendoit à être cánonné & bombardé par les Français, qui éle

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voient des batteries fur toutes les hauteurs, afin 1782. d'accomplir ce deffein. La nuit d'après la capitulation, M. Hood ordonna à tous fes vaiffeaux de couper leurs cables, & de faire voile le plus près poffible les uns des autres. Il paffa la flotte: du Comte de Graffe, qui étoit à cinq milles. de-là, fans en être apperçue, & échappa, par ce moyen, à une deftruction inévitable. Les ifles de Nevis & de Monferat eurent le même fort que celle de Saint-Christophe, de forte qu'il ne reftoit plus aux Anglais dans les Indes Occidenrales, que la Jamaïque, la Barbade & l'ifle d'Antigue.

CHAPITRE XLVIII.

1782. DEPUIS le mois d'Août 1781, les Espagnols avoient débarqué dans l'ifle de Minorque, au nombre de huit mille hommes, &, après avoir furpris la ville, avoient complétement investi la fortereffe : par ce moyen, la garnison fut privée des provifions fraîches qu'elle avoit coutume de tirer de la campagne. La place avoit abondance de viandes falées & de provifions de guerre : les forcés qui la défendoient, étoient au nombre de trois mille hommes, en comptant les Corfes & les Grecs; celles des affiégeans, après l'arrivée des Français, montoient à quatorze mille hommes, qui avoient cent neuf pièces de groffe artillerie, & trente-fix mortiers.

Au commencement de Novembre, les affiégeans firent une fortie, & furprirent cent travailleurs au Phillipet & à la Mola, qu'ils firent prifonniers ; ils fe retirèrent cependant, avec précipitation, dès que le Duc de Crillon eut fait avancer une partie de fes troupes de ce côté là.

Au mois de Janvier, une bombe de la batterie de la Mola mit le feu à un magafin de la fortereffe, qui brûla avec la plus grande violence, jufqu'au lendemain matin.

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