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les tronpes qui couvroient les flancs, faifoit l'a- 1782. vant-garde, & rencontra le Major Coffin avec = un parti de troupes légères, qu'il fit replier fur

le

camp des ennemis. L'action commença à neuf heures, & dura pendant quatre heures fans intermiffion. Comme la bataille fut donnée dans les bois, il y eut une variété de petits combats détachés bien foutenus, & il paroît que les Anglais furent repouffés jufques dans leur camp avec la perte de deux pièces de canons. Au milieu du défordre où étoient ces derniers, ils eurent cependant la présence d'efprit de prendre poffefsion d'une grande maifon de brique & des enclos qui l'environnoient, qui étoient flanqués par un ravin profond. Le combat fut ici renouvellé avec plus de furie que jamais; les Américains amenèrent les deux pièces de canons qu'ils avoient prifes pour attaquer la maison, tandis que le Colonel Washington donna l'affaut à l'enclos. Ils ne réuffirent cependant pas, &, dans le dernier effort, le Colonel Washington fut bleffé & pris. Les Américains firent alors la retraite, & comme ils avoient approché les canons très - près de la maison de brique, d'où il fortoit un feu très-vif, ils furent obligés de les abandonner; mais ils se retirèrent en bon ordre vers leur camp, avec toute l'apparence de la victoire. Les Anglais décampèrent le lendemain, mirent le feu à leurs

1782. provifions, & fe retirèrent vers Charles-Town. Le Général Green les pourfuivit, & détacha Marion & Lee avec des troupes légères pour interrompre leur retraite; mais le Major M'Arthur fortit avec un gros détachement, de la ville pour les protéger, & ils arrivèrent fans autre

perte.

Les Américains eurent dans cette action environ cinq cens hommes de tués & de bleffés, & les Anglais près de fix cens, outre quatre cens prifonniers.

La prise de Saint-Eustache conclut la fin de l'année 1781 dans les Indes Occidentales. Le Marquis de Bouillé ayant appris l'état de fécurité où la garnison se croyoit, & la négligence avec laquelle elle faifoit le fervice, prit la réfolution de furprendre l'Ifle; en conféquence il embarqua deux mille hommes pour cette expédition, & arriva fur le foir dans le feul endroit où il étoit poffible de débarquer. Il y avoit cependant tant d'écueils, & les vagues s'élevoient fi haut, qu'il perdit fes chaloupes avec quelques foldats, après avoir feulement débarqué quatre cens hommes. Ne pouvant plus alors recevoir de fecours de fes vaiffeaux, ni même faire de retraite, & la garnifon étant deux fois plus nombreuse que les troupes qu'il commandoit, il vit qu'il falloit vaincre ou périr. Il y avoit deux lieues de la Place

de débarquement au fort & à la ville, & il falloit 1782. paffer par des gorges étroites & difficiles, où une poignée d'hommes pouvoit arrêter une armée. Le Marquis de Bouillé ne défefpéra pas; il rangea fon petit corps, qui étoit compofé du régiment de Dillon, & s'avança vers la Place. L'uniforme rouge de ce régiment contribua beauà la surprise de l'Isle.

coup

Les Français arrivèrent près de la ville au lever du foleil, où ils trouvèrent un régiment qui étoit à faire l'exercice. Les Anglais ne furent informés de leur danger › que par une décharge de moufquetterie, qui en tua plufieurs. Il s'enfuivit la plus grande confufion; ceux qui étoient dans la ville coururent en foule dans le fort, & embarrassèrent tellement le pont-levis, levis, que les Français y entrèrent pêle-mêle avec eux. Le Gouverneur, qui revenoit dans ce moment d'une promenade à cheval, fut fait prisonnier, & en un inftant le Marquis de Bouillé fe trouva maître de l'Ifle fans avoir perdu un feul homme. Il trouva encore dans la Place près de deux millions qui reftoient du butin de Rodney & de Vaughan, qu'il fit rendre aux premiers propriétaires. La perte de cette Ifle n'étoit cependant que le prélude de plus grands malheurs pour les Anglais; les Français reprirent, au mois de Janvier 1782, les établissemens de Demerary & d'Effequibo

1782.& les rendirent à la Hollande. Par cette conduite,

& la protection qu'elle avoit accordée au Cap de Bonne-Efpérance, la France donna à ses nouveaux Alliés, & à toute l'Europe, des preuves de fon défintéreffement.

Le Marquis de Bouillé, qui fembloit deftiné à recueillir tous les lauriers dans les Antilles, réfolut enfuite d'attaquer Saint-Christophe.

Il fe préfenta le 11 Janvier devant l'Ifle, fous l'escorte du Comte de Graffe, qui avoit à fes ordres trente vaisseaux de ligne, & y débarqua huit mille hommes. Le Général Frafer, qui commandoit dans la Place, n'avoit que fix cens hommes de troupes, avec lefquels il fe retira fur Brimftone-Hill. Cette colline, à cause de sa hauteur & de la difficulté des approches, paffe pour le pofte le plus important de Saint-Christophe; on le regarde même comme imprenable, s'il étoit défendu par une garnifon de deux mille hommes.

La flotte Anglaife commandée par le Chevalier Hood, étoit alors à la Barbade, & confiftoit en vingt-deux vaiffeaux de ligne : cette dernière place étoit d'abord l'objet de l'attaque des Français; mais les vents contraires & les courans les firent tellement dériver fous le vent, qu'ils changèrent de réfolution, & attaquèrent Saint-Christophe. Malgré l'infériorité de fa flotte, l'Amiral Anglais fit voile pour porter du

fecours

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fecours à la place investie. Il prit à l'ifle d'An- 1782. tigue, le Général Prefcot; & le peu de troupes qu'il pouvoit amener avec lui, & s'avança vers la rade de Baffe-terre, où les Français étoient mouillés. Deux de fes vaiffeaux s'étant fort endommagés en fe heurtant l'un contre l'autre, il fut obligé de tenir le vent, & il prit une frégate venant de la Martinique, chargée de bombes, d'artillerie & de munitions pour le fiège de Brimftone-hill. Le Comte de Graffe fortit alors de la rade, afin de pouvoir étendre fes vaiffeaux, & forma une ligne de bataille en avant, laiffant, par ce moyen, une partie de la rade à décou vert. Le Chevalier Hood s'apperçut de l'avan→ tage que ce mouvement lui donnoit ; il fit toutes les démonftrations poffibles pour faire croire au Comte de Graffe qu'il avoit deffein d'accepter le combat; &, l'ayant attiré à quelque distance de la côte, il força fur le champ de voiles pour la rade de Baffe - terre, & prit poffeffion du mouillage, que le Général Français avoit abandonné la veille. Par ce moyen, le Marquis de Bouillé étoit privé des fecours qu'il pouvoit tirer de l'armée navale, & la flotte Anglaife fe trouvoit entre lui & celle de France. Quand le Comte de Graffe s'apperçut du deffein des enremis, il fit für le champ virer de bord à fon armée, & força de voiles, afin de couper l'ar Tome IV,

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