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» pour rétablir l'harmonie entre la Grande-Bre- 1782.

tagne & les Colonies révoltées, & qu'il dirigeroit fes efforts de la manière la plus effi» cace contre ses ennemis Européens, jufqu'à ce

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qu'il pût obtenir une paix conforme aux in» térêts & au bien permanent de fes Etats. »

Les Communes votèrent unanimement des remercîmens au Roi pour la réponse favorable qu'il avoit bien voulu leur faire; après quoi le Général Conway propofa la réfolution fuivante : arrêté que cette Chambre regardera comme » ennemis de Sa Majefté & de la Patrie tous » ceux qui confeilleront, ou tenteront de continuer » une guerre offenfive fur le continent de l'Amé» rique, afin de réduire les Colonies révoltées. » Après quelque oppofition de la part des Miniftres, cette queftion paffa auffi à l'affirmative. Le public reçut toutes ces réfolutions avec les plus grandes démonftrations de joie.

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Pendant que ces grandes queftions s'agitoient dans la Chambre des Communes, on examinoit dans celle des Pairs la conduite du Gouvernement, au fujet de la campagne du Sud fur le continent de l'Amérique. Après avoir fait de févères réprimandes aux Miniftres, & avoir demandé les papiers néceffaires pour s'informer de toutes les particularités, le Duc de Chandos fit la propofition fuivante: arrêté que cette Chambre' eft

1782.

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» d'avis que la cause immédiate de la prise de Mylord Cornwallis en Virginie, eft le manque » de forces maritimes fuffifantes pour le couvrir » & le protéger. » Cet arrêté ne fut cependant pas accordé.

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Le langage qu'avoit tenu Mylord North le 27 Février, faifoit efpérer aux Membres de l'oppofition, qu'il ne tarderoit pas à quitter le Miniftère, puifque la Chambre lui avoit affez témoigné qu'elle n'avoit plus de confiance en lui. Il est probable que, tant à caufe des mortifications qu'il effuyoit tous les jours, que du peu probabilité qui lui reftoit de regagner le terrein qu'il avoit perdu, il auroit certainement résigné fa commiffion, s'il n'avoit pas été engagé à la garder par d'autres motifs, contre fon gré & fes principes. La crife présente alarmoit les courtisans au plus haut degré : il ne s'agiffoit pas feulement de changer de Miniftres; mais il devoit y avoir une révolution univerfelle dans tout le fyftême. politique du Gouvernement, révolution que la Cour de Londres n'appréhendoit pas moins qu'aucunes de celles qui étoient déjà arrivées.

On croyoit donc qu'on avoit engagé Mylord North à garder une place qui ne lui étoit pas honorable dans les circonftances préfentes, & qu'il ne pouvoit même occuper fans nuire aux vrais intérêts de la Grande-Bretagne, jufqu'à ce

qu'il fût poffible d'éviter ce changement total, 1782. qui étoit regardé comme le plus grand des malheurs dans le Cabinet. Il avoit plusieurs fois déclaré qu'il ne gardoit fa place que par reconnoiffance, & non pas par inclination; & il ne répondoit aux attaques févères de ses adversaires, qu'en leur reprochant l'indécence avec laquelle ils témoignoient leur defir de toucher les émolumens de fes charges. Il leur dit auffi que, quoique la Chambre eût pris des réfolutions plus fortes qu'il ne croyoit néceffaires, elle n'avoit cependant voté aucune réfolution qui déclarât qu'elle avoit retiré fa confiance du Ministère actuel.

Afin de terminer cette queftion, Mylord JohnCavendish fit, le 8 Mars, les propofitions fuivantes : « Il paroît à cette Chambre que, depuis » l'année 1775, on a dépensé plus de cent millions sterlings (2,400,000,000 tournois) pour

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» mée & pour la marine, dans une guerre inutile. » 11 paroît à cette Chambre que, depuis cette

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époque jufqu'à la préfente, nous avons perdu. » les treize Colonies de l'Amérique, qui appar » tenoient anciennement à la Grande-Bretagne, (excepté les postes de New-York, de Char»les-Town & de Savannah) la nouvelle Colonie » de la Floride, plufieurs de nos Ifles fous le » vent, & que celles qui nous restent sont dans le plus grand danger.

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1782.

» Il paroît à cette, Chambre que la GrandeBretagne eft à préfent engagée dans une guerre difpendieuse avec l'Amérique, la France, l'Ef» pagne & la Hollande, fans avoir elle-même » un feul Allié.

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Il paroît à cette Chambre que la principale » caufe de tous ces malheurs, doit être attribuée » au manque de prévoyance & au peu de capa» cité des Miniftres de Sa Majesté.

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Les débats roulèrent fur la dernière question, car les trois autres étoient admifes même par les partifans du Ministère.

Pour foutenir cette conclufion, les Membres de l'oppofition dirent, qu'une longue fuite de malheurs & de difgraces étoit une preuve fuffifante de mauvaise conduite, & que, d'ailleurs, toutes les mesures des Miniftres portoient des marques fi évidentes de foibleffe & de fauffes démarches, qu'il paroiffoit inutile d'en donner des

preuves.

Les autres répondirent, qu'effuyer des malheurs n'étoit point une preuve de mauvaise conduite, & qu'en accordant même cette affertion, ceux qui formoient des plans n'en étoient pas feuls refponfables. Il y eut enfuite un grand nombre d'argumens au fujet de la différence dans les principes des Membres de l'oppofition; il fut demandé comment on pourroit former un Mi

nistère de perfonnes qui avoient des opinions fi 1782. difcordantes. Le Comte de Chatham avoit folemnellement déclaré qu'il ne vouloit point reconnoître l'indépendance de l'Amérique; d'autres étoient d'un avis contraire, de forte que ces mêmes Membres qui s'oppofoient fi fortement aux mefures des Miniftres, s'accordoient encore moins entr'eux. Ce débat dura jufqu'à près de trois heures du matin, & le dernier arrêté de Mylord Jonh-Cavendish fut rejetté par une majorité de dix voix.

Le 15, le Chevalier Jonh-Rous propofa une autre conclufion aux trois premiers arrêtés de Mylord Cavendish, « & qu'en conféquence de » ce que cette Chambre a déclaré dans ces réfo»lutions, elle ne fauroit placer plus long-tems » fa confiance dans les Miniftres qui étoient alors » à la tête de l'adminiftration des affaires. »

Toutes les forces des deux partis étoient raffemblées pour déterminer cette question importante, & il y avoit quatre cens quatre-vingt Membres préfens; elle fut rejettée par une ma jorité de neuf seulement. Après cette divifion le Comte de Surrey, depuis Duc de Norfolk, annonça qu'il feroit, le 20 Mars, une propofition tendant au même but. La Chambre fut ce jourlà remplie d'un nombre extraordinaire de Membres, & le Comte fe leva faire la propo

pour

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