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Hood avec quinze vaiffeaux, il le croyoit affez 1781. fort pour le combattre; que lorfqu'il avoit appris l'infériorité de forces de M. Hood, il l'avoit auffi-tôt joint avec les autres navires qui étoient à Saint Euftache; qu'il avoit enfuite fortifié SainteLucie de manière à conferver cette Ifle contre les attaques des Français, & qu'il auroit arrêté les progrès du Comte de Graffe, fi quelques traîtres n'avoient point découvert fes deffeins aux ennemis. Quant à l'affaire de la Chesapeak, il déclara qu'il avoit envoyé le Chevalier Hood en Amérique, pour s'oppofer aux deffeins du Général Français, & que fi l'Amiral Graves l'avoit joint, au lieu d'aller inutilement croifer devane Bofton, fes forces auroient été fuffifantes pour effectuer l'objet de fa miffion; il ajouta qu'il avoit auffi donné avis au Gouverneur de la Jamaïque des intentions des Français, & l'avoit chargé de dépêcher tous les navires dont il pouvoit fe paffer vers les côtes de l'Amérique Septentrionale. Les deux Généraux demandèrent enfuite qu'on fit une enquête de leur conduite, & dirent qu'ils étoient prêts à fubir le plus ftrict examen. Mylord JohnCavendish, le Général Conway, M. Fox, M. Barré & M. Sheridan, foutinrent fortement la propofition de M. Burke; mais Mylord G. Germaine, le Lord Avocat d'Ecoffe, le Ministre de la Guerre & Mylord North, s'y opposèrent, &

1781. elle fut rejettée. Le Comte de Lisburne propofa

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enfuite d'accorder cent mille matelots pour fervice de l'année 1782, ce qui fut approuvé après plufieurs débats.

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Le 12 Décembre le Chevalier Lowther fit la propofition fuivante: «Que toute tentative fubféquente pour réduire les Américains par la » force, eft inutile & nuifible aux vrais intérêts » de ce Royaume, en diminuant fes moyens de » réfifter aux forces combinées de fes anciens >> ennemis. »

Après des débats fans nombre, dans lesquels. on fe fervit des mêmes argumens, que nous avons déjà rapportés tant de fois, cette propofition fut rejettée, deux cens vingt voix contre cent foixantedix-neuf.

CHAPITRE XL V I.

LE 23 Janvier M. Fox propofa une enquête 1782.

de l'état de la Marine : après en avoir démontré la néceffité dans un difcours des plus éloquens, il dit que, pour fimplifier la queftion, il la ré duiroit à deux points; le premier, d'examiner fi le premier Lord de l'Amirauté s'étoit fervi des moyens qu'il avoit en fon pouvoir pour équiper des flottes fuffifantes pour les befoins de l'Etat, & le fecond, s'il avoit fait le meilleur ufage poffible de ces armées navales.

Il ajouta que, comme le premier point demanderoit du tems, & que les témoins qu'il faudroit produire étoient tous dépendans de Mylord Sandwich, il fe borneroit au fecond. Les Lords North & Mulgrave, après avoir répliqué à quelques obfervations de M. Fox, dirent qu'ils confentoient de bon cœur à l'enquête, & fa propofition fut accordée.

Le 7 Février, les papiers néceffaires pour fervir à l'enquête propofée ayant été mis devant la Chambre qui étoit assemblée en Comité, M. Fox propofa une réfolution de cenfure, fondée fur les faits qu'ils contenoient; il dit qu'il la borneroit à la conduite de la marine depuis 1781, mais qu'il

1782. demanderoit permiffion au Comité de faire mention de la négligence criminelle du premier Lord de l'Amirauté, long-tems avane cette époque, afin de donner plus de force à fes accufations; il fit enfuite une récapitulation de toutes les erreurs commifes depuis 1777; & lorfqu'il en vint à l'année 1781, il maintint que, par les papiers qui étoient devant la Chambre, il paroiffoit que l'Amirauté avoit été coupable de cinq fautes capitales dans le cours de cette année la première, O en permettant au Comte de Graffe de faire voile pour les Antilles, fans tenter même de l'intercepter; négligence fi confidérable, qu'on pouvoie la foupçonner de trahifon; la feconde, en perdant le convoi qui revenoit de Saint-Eustache; la troifième, en écrivant au Maire de Bristol, que l'Amiral Darby n'avoit relâché à Torbay que pour y prendre des provifions, & non pas pour échapper aux flottes combinées de France & d'Espagne, fauffeté qui expofoit les Négocians de cette ville à perdre leurs navires marchands, en les faifant mettre en mer fur la foi du Gouvernement; la quatrième, en envoyant l'Amiral Hyde-Parker avec cinq vaiffeaux de ligne pour en combattre. huit, au lieu d'envoyer une forte Efcadre pour prendre poffeffion du Texel, ce qui auroit anéanti le commerce de la Hollande; la cinquième, le manque de fuccès de l'expédition de l'Amiral

Kempenfeldt. Cette expédition, continua M. Fox, 1782: eft certainement la plus judicieufe que le premier Lord de l'Amirauté ait formée pendant tout le cours de la guerre. L'existence des flottes & des armées des ennemis dans les deux Indes, dépendoit de la sûreté de la flotte du Comte de Guichen; & fi ce dernier eut été défait, la GrandeBretagne auroit recouvré l'empire de la mer en Europe. Mais, qui n'eft point rempli d'indignation, en voyant qu'un Miniftre, qui n'ignore pas l'armée navale de France eft au moins forte de dix-huit vaiffeaux, envoye l'Amiral Kempenfeldt avec douze vaiffeaux pour la combattre, tandis que nous en avions plus de vingt dans les Dunes & fur les côtes d'Hollande, occupés d'une croisière inutile. Après avoir fait quelques obfervations fur la nature des accufations qu'il avoit faites, & fur les preuves évidentes par lefquelles elles étoient foutenues, M. Fox propofa la réfolution fuivante : « C'est l'opinion de ce Comité

que

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qu'il s'eft commis de grandes fautes dans l'ad

» miniftration des affaires de la marine de la Grande-Bretagne dans le cours de l'année 1781.» Mylord Mulgrave entreprit la défense du Comte de Sandwich, il répondit à la première accufation, en difant que, l'intention du Gouvernement étant de fecourir Gibraltar, & les Efpagnols ayant une flotte de trente vaiffeaux de ligne

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