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81. l'oppofition ne manqueroient point de lui faire à la rentrée du Parlement, perfuada au Roi de récompenfer Hyde Parker, & de lui faire une vifite à bord de fon navire. En conféquence le Roi fe rendit à bord de ce vaiffeau, où il reçut tous les Officiers de l'Efcadre. L'Amiral dîna avec le Roi & le Prince de Galles, à bord du Yacht Royal; mais toutes ces diftinctions ne purent appaiser le Chevalier Parker; il dit à Sa Majefté Britannique, qu'il lui fouhaitoit de plus jeunes Officiers & de meilleurs vaiffeaux, & qu'il étoit trop vieux le fervice; il réfigna fa commiffion peu de tems après.

pour

On fit à Breft la plus grande diligence pour réparer l'armée navale de France, afin d'envoyer des renforts au Comte de Graffe dans les Indes Occidentales, & à MM. d'Orves & de Suffrein dans les Indes Orientales. La conduite du convoi & de l'Escadre, pour l'escorter, fut confiée à M. de Vaudreuil. Le Comte de Guichen continua à commander en chef la grande armée navale, ayant à fes ordres MM. de Lamotte- Piquet & de Beauffet; il devoit accompagner M. de Vaudreuil jufqu'à une certaine latitude, & enfuite faire voile pour Cadix, afin de joindre la flotte Efpagnole, & d'empêcher les Anglais de porter du fecours à l'Ile de Minorque.

La Cour de Londres fut informée de ces pré

paratifs, & de l'objét auquel ils étoient deftinés; 1781. elle fit fur le champ partir l'Amiral Kempenfeldt, avec une flotte de douze vaiffeaux de ligne, pour intercepter le convoi qui étoit fous l'efcotte de l'armée navale de France. Le Comte de Guichen avoit à fes ordres dix-neuf vaiffeaux de ligne, & deux autres vaiffeaux armés en flûtes.

L'Amiral Anglais ne connciffoit point les forces des Français, & s'imaginoit n'avoir qu'un nombre à-peu-près égal de vaiffeaux à combattre; dans cette perfuafion il força de voiles pour atteindre Farmée navale de France, & eut le bonheur de la rencontrer le 12 Décembre, au moment d'un coup de vent qui l'avoit dispersée. Il fe difpofa à profiter de cet évènement, & à couper le convoi. Son deffein lui réuffit en partie; il prit environ vingt vaiffeaux de tranfport, & en coula trois ou quatre à fond; il y eut à cette occafion un petit combat entre le Triomphant, qui s'efforçoit de rallier le convoi, & l'Edgard, premier vaiffeau de la ligne Anglaise.

Pendant ce tems-là les Généraux Français rangeoient leur armée en bataille, & tâchoient de rallier leurs vaiffeaux. L'Amiral Kempenfeldt fit. auffi la même manoeuvre; il mit fa flotte au même bord de celle de France, dans le deffein de la combattre le lendemain matin, n'étant pas encore inftruit du nombre de vaiffeaux dont elle.

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1781. étoit compofée; mais quand il s'apperçut de la fupériorité des Français, il changea de résolution, & fe retira. Il y avoit à bord des prifes onze cens hommes de troupes & fept cens matelots, elles étoient la plupart au compte du Roi de France, & chargées de canons de fonte & de fer, & de toutes fortes de provifions de guerre.

Cette capture, quelque fatisfaifante qu'elle fût aux Anglais, excita néanmoins de grandes plaintes contre les Miniftres; il fut dit que ces derniers avoient honteusement négligé le moment le plus favorable de porter un coup terrible aux Français, en ne donnant point à l'Amiral Kempenfeldt des forces affez confidérables pour détruire l'armée navale de France, & s'emparer de tout le convoi, & le premier Lord de l'Amirauté fut blâmé dans les termes les plus févères.

CHAPITRE XLV.

LE 27 Novembre le Roi vint au Parlement, 1781.

où il dit qu'il ne répondroit point à la confiance,

au zèle & à l'attachement de fes Sujets, s'il con

fentoit à facrifier, à fon
propre defir
defir pour la paix,
ces droits effentiels & ces intérêts permanens dont
dépendoient la principale force & la sûreté de
l'Empire; il convint de toutes les pertes que l'on
avoit faites en Amérique, mais il ajouta qu'elles
devoient être des motifs plus urgens pour exciter
l'unanimité du Parlement. L'adreffe d'ufage fur
propofée dans les deux Chambres, &, après de
grands débats, paffa à la Majorité.

M. Burke fit enfuite la propofition d'examiner la conduite de l'Amiral Rodney & du Général Vaughan. Après avoir fait une récapitulation de toutes les énormités commises à Saint-Eustache, il dit qu'il étoit de l'honneur de la Grande-Bretagne de faire voir à toute l'Europe qu'elle étoit toujours prête à entendre les plaintes des opprimés.

M. Burke attaqua enfuite ces deux Officiers. fur leur conduite militaire; il dit que tandis qu'ils étoient occupés à la vente du butin de SaintEustache, ils avoient négligé les intérêts de la Nation; que la flotte de Rodney, même après le

1781. départ du Commodore Hotham, étoit compofée de vingt-un vaiffeaux de ligne, & que les Français, avant l'arrivée de M. de Graffe, n'en avoient que huit; qu'il n'avoit pas profité de ce moment favorable pour recouvrer les poffeffions de l'Angleterre, qui étoient au pouvoir de ses ennemis, & qu'il avoit permis aux flottes de France de faire leur jonction, dont le réfultat définitif avoit caufé la perte de l'armée de Mylord Cornwallis; il ajouta qu'il croyoit que l'énormité des accufations, les richeffes & la puiffance des accufés, la fituation déplorable des miférables dont il avoit pris la défense, le mettoit à l'abri du mépris qui eft ordinairement attaché à la perfonne d'un accufateur.

L'Amiral Rodney & le Général Vaughan nièrent formellement les accufations portées contre eux au fujet du mauvais traitement des habitans de Saint-Eustache. Le premier déclara, quant à fa conduite militaire, que fa préfence étoit absolument néceffaire pour l'exécution de deux plans, l'un contre Curraçoa, & l'autre contre Surinam, qu'il avoit formés, & qu'il étoit fur le point d'exécuter, lorfqu'il reçut avis de l'arrivée du Comte de Graffe; que, fuivant les nouvelles qu'il avoit reçues d'Europe, la flotte de ce dernier ne montoit pas à plus de douze vaiffeaux, & que conféquemment en envoyant le Chevalier

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