صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

çais avoient quitté leurs ouvrages, tourna un de 1783. leurs flancs, & prit poffeffion de leur principale redoute. Les autres troupes Anglaifes s'appercevant du fuccès de leurs camarades, retournèrent auffi-tôt fur les Affiégés, & les poursuivirent à leur tour. Ces derniers regagnèrent leurs lignes; mais voyant que la redoute étoit prife, ils fe retirèrent pendant la nuit dans la ville. Les Anglais eurent, dans cet affaut, plus de mille hommes tant tués que bleffés, dont la moitié étoient Européens. Les Français perdirent près de cinq cens hommes.

Tandis que le Général Stuart attaquoit la ville de Goudelour par terre, le Chevalier Hughes la bloquoit par mer. Sa flotte étoit néanmoins remplie de malades, & il avoit été obligé de débarquer une partie de fes équipages. M. de Suffren, étant informé de cette circonftance, réfolut d'en profiter, & d'attaquer l'Amiral Anglais dans fon état de foiblesse.

Pour faire mieux réussir son projet, il demanda des renforts au Marquis de Buffy, qui commandoir à Goudelour, & mouilla à Tranquebar. Le Marquis, qui n'avoit rien à craindre pour fon armée, lui donna douze cens hommes de troupes de terre, pour renforcer la garnifon de ses vaiffeaux. Le 15 Juin, M. de Suffren, ayant appris que plufieurs vaiffeaux ennemis étoient fous voile,

1783. fit fignal d'appareiller, & les Anglais en firent autant. Les deux flottes manoeuvrèrent pendant plufieurs jours, l'une pour conferver l'avantage du vent, & l'autre pour le lui enlever. Enfin, le 20, le Général Français, étant parvenu à gagner le vent, força les Anglais à une action. Ces derniers avoient une flotte de dix-huit vaiffeaux de ligne, & M. de Suffren n'en avoit que quinze. Le combat commença à quatre heures & demie, & continua avec vigueur jufqu'à la nuit. Les Anglais firent alors route pour Madras, où ils fe retirerent, & l'armée de France mouilla le lendemain devant Pondichery. Les vaiffeaux Français fouf frirent peu dans cette action. Il paroît que l'armée navale Anglaife fut fort endommagée, puifque dix-huit vaiffeaux d'un rang fupérieur furent obligés de fe retirer devant quinze vaiffeaux.

[ocr errors]

Le 23,

[ocr errors]

le Bailli de Suffren remit au Marquis de Buffy les douze cens hommes qu'il lui avoit prêtés & débarqua douze cens hommes. des vaiffeaux , pour fe joindre à l'armée de terre qui devoit former une expédition. Ainfi finirent les opérations navales des Français & des Anglais dans les mers Orientales, où les deux nations perdirent un plus grand nombre de braves Officiers que dans aucune autre partie du monde.

Cependant les forces du Général Stuart diminuoient infenfiblement par les maladies & les

autres

autres accidens de la guerre. Les affiégés fe dé- 1783. fendoient toujours avec la même constance, &, étant informés de la fituation des affiégeans, ils réfolurent de faire une fortie qui pourroit les obliger à lever le fiège. Afin d'exécuter ce projet, ils avoient débarqué de la flotte de M. de Suffren les trois mille fix cens hommes dont nous avons parlé. La conduite de cette fortie fut donnée au Chevalier de Damas. Le 25 Juin, à deux heures du matin, il fortit de la ville à la tête de mille hommes, divifés en trois colonnes, compofés de détachemens de différens corps, & s'avança vers les lignes des ennemis. Les Colonels Gordon & Catchcart commandoient alors la tranchée. Les Anglais furent d'abord mis en défordre, & un régiment de Cipayes perdit fes drapeaux; mais ils fe rallièrent à une réferve de grenadiers & de chaffeurs Européens, qui repoufsèrent les affaillans jufques dans la Place. Le Chevalier de Damas fut pris avec quatre-vingt hommes, & il y en eut à-peu-près autant de tués ou blessés.

La nouvelle de la paix mit fin aux hostilités des deux Nations dans l'Inde, où les évènemens de la guerre avoient été auffi variés que dans aucune autre partie du monde, & où M. de Suffren avoit donné des preuves évidentes de fon habileté & du courage le plus intrépide.

Le Roi de France, pour récompenfer les fervices de ce Général, le fit Chevalier de fes

[blocks in formation]

1783. Ordres ; créa en fa faveur uue quatrième place de Vice-Amiral, lui accorda les entrées de fa Chambre, & lui annonça lui-même ces diffé rentes graces, en y ajoutant les éloges les plus fatteurs fur fa conduite & fes différens fuccès.

CHAPITRE LV.

APRÈS

PRÈS avoir lu l'hiftoire de cette grande révolution, on fera peut-être bien-aise de voir dans quelle fituation fe trouvèrent les Etats-Unis à la fin de la guerre. Nous allons d'abord donner une relation de l'état de leurs finances, fondée fur les Mémoires les plus authentiques : c'eft un homme célèbre par fes talens littéraires, par la part qu'il a eue à cette révolution, le rang qu'il a tenu en Virginie, & qu'il tient à préfent en France, qui a fourni à M. Démeunier les matériaux dont il s'eft fervi pour inftruire le public de l'état des finances des Américains. Comme ce dernier, d'après les renfeignemens dont nous venons de parler, en a rendu un compte trèsexact dans fon Effai fur les Etats-Unis, nous rapporterons ce qu'il en a dit.

De la Dette & des Finances des Etats-Unis: Détails exacts fur l'état du papier-monnoie & fur fon établissement.

Avant de parler de l'état des Finances des Américains & de leurs dettes, nous obferverons au lecteur, qu'il peut compter fur la justesse &

« السابقةمتابعة »