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pris up effor plus étendu que de coutume dans le cours de cette adreffe, l'importance de la crife & la grandeur des points en discussion, doivent me fervir d'excufe. Ce n'eft cependant ni mon defir, ni mon attente, que les remarques que je viens de faire, foient reçues avec quelque égard, à moins qu'elles ne paroiffent dictées paroiffent dictées par une bonne intention, conformes aux règles immuables de la justice, propres à produire un fyftême généreux de politique, & fondées fur l'expérience, que j'ai pu acquérir par une attention longue & appliquée aux affaires publiques. Ici je pourrois parler avec plus de confiance, d'après mes obfervations actuelles : & fi cela ne faifoit passer à cette lettre (déjà trop étendue) les bornes que je m'étois propofées, je pourrois démontrer à tout homme, qui ne fe refuferoit point à la conviction, qu'en moins de tems, & avec moins de dépenfe qu'on en a fait, la guerre eût pu être portée à la même conclufion heureuse, fi l'on eût pu ouvrir convenablement les reffources du Continent: que les détreffes & les revers qu'on a effuyés, ont réfulté, dans un grand nombre d'occurrences, plus d'un manque d'énergie dans le Gouvernement Continental, que d'un vuide dans les moyens des Etats particuliers; que l'inefficacité des mefures, provenant d'un manque d'autorité fuffifante dans le pouvoir fuprême,

de l'égard feulement partiel qu'on a eu pour les requifitions du Congrès dans quelques-uns des Etats, & du peu de ponctualité en d'autres, pendant qu'elle tendoit à refroidir le zèle de ceux qui avoient meilleure volonté pour faire des efforts, a auffi fervi, d'un autre côté, à accumuler les dépenfes de la guerre, & à fruftrer les plans les mieux concertés; & que le décou ragement, occafionné par les difficultés & les embarras compliqués où nos affaires ont été jettées par ce moyen, auroit depuis long-tems mé→ contenté une armée moins patiente, moins ver tueuse, & moins perfévérante que celle que j'ai eu l'honneur de commander. Mais, tandis que je fais mention de ces particularités, qui font des faits notoires, comme des défauts de notre conftitution fédérative, particulièrement dans la pourfuite d'une guerre, je voudrois qu'on fut perfuadé que, comme j'ai toujours pris plaifir à reconnoître avec gratitude l'affiftance & le foutien que j'ai reçus de la part de chaque classe de ci toyens, je ferai auffi conftamment bien-aife de rendre justice aux efforts, fans exemple, que les Etats individuels ont faits en plufieurs occafions intéreffantes. otib o

J'ai donc développé avec franchifé ce que je fouhaitois de faire connoître, avant de remettre

le pofte public, que j'ai occupé, à ceux qui me l'avoient confié; la tâche et aujourd'hui remplie, & je prends congé de votre Excellence, comme du Chef-Magiftrat de votre Etat, en faisant les derniers adieux aux foins d'office & à toutes les occupations de la vie publique. Il ne me refte donc qu'une feule chofe à demander; c'eft de prier votre Excellence de communiquer ces fentimens au Corps légiflatif de votre Etat à La première affemblée, afin qu'il les confidère comme le legs d'un homme qui a fouhaité ardemment, dans toutes les occafions, d'être utile à la Patrie, & qui même, dans l'ombre de fa retraite, ne manquera point d'implorer pour elle la bénédic tion de la Providence. Dès ce moment j'adresse à l'Etre fuprême la prière la plus ardente, qu'il vous ait, & l'Etat fur lequel vous préfidez, dans fa fainte garde, qu'il incline les cœurs des citoyens à cultiver l'efprit de fubordination & d'obéiffance au Gouvernement, à entretenir une af fection & un amour fraternel l'un pour l'autre, pour leurs concitoyens des Etats-Unis en général, & en particulier pour ceux qui ont fervi dans le champ de Mars, & finalement qu'il lui plaife très-gracieusement de nous disposer tous à être justes, & à nous conduire avec cette charité, cette humilité, cet efprit pacifique qui catacté

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rifoit le divin Auteur de notre fainte religion; car fi nous ne fuivons pas humblement fon exemple à ces égards, nous ne pouvons jamais efpérer d'être une Nation heureuse.

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Je fuis, avec beaucoup d'eftime & de refpect, &c.

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CHAPITRE LIII...

QUOTQUE la paix fût rétablie dans trois

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parties du Globe, la guerre continuoit toujours avec vigueur dans les contrées éloignées de l'Afie. Comme notre deffein n'eft cependant pas d'écrire l'hiftoire de l'Indoftan, nous n'entrerons dans les détails des querelles des Anglais avec les naturels du pays, qu'autant qu'ils ont rapport avec les affaires de l'Europe.

Les vastes poffeffions du Peuple Britannique dans cette partie du Monde, les exactions & les oppreffions dont fa Compagnie des Indes avoit été coupable, avoient excité le reffentiment des Indiens, & il s'étoit formé une confédération de plufieurs Princes Afiatiques, à la tête defquels étoit Hyder-Ally, pour les chaffer de tous leurs Etabliffemens. Il y eut un grand nombre de combats, dans lefquels les Indiens furent prefque toujours obligés de céder à la difcipline & à la valeur Européenne. Hyder - Ally avoit cependant donné à fes troupes un degré de difcipline peu commun, & il avoit dans fon armée un Corps Français, aux ordres du Colonel Lallée.

Le

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