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toujours, fi les principes du Gouvernement général n'étoient foutenus convenablement, & la puiffance de l'union augmentée, cependant il ne peut s'empêcher d'exprimer ici de nouveau fa façon de penfer fur un point auffi intéreffant, & d'enjoindre, comme le dernier des ordres qui émaneront de lui, à chaque Officier & à chaque Soldat, qui peuvent confidérer cette matière fous un point de vue auffi ferieux, de réunir leurs efforts à ceux de leurs dignes concitoyens, pour y effectuer ce grand & important objet duquel notre existence même, comme Nation, dépend effentiellement. Le Commandant en chef croit fuperflu de difpofer le foldat à changer le carac tère militaire en celui de citoyen. D'après cette conduite, conftamment ferme & décente, qui a diftingué non-feulement l'armée foumife à fon commandement immédiat, mais les différens détachemens & les armées féparées, il prévoit les fuites les plus heureufes de leur bon fens & de leur prudence. En les félicitant fur l'occafion glorieufe qui rend déformais inutiles leurs fervices militaires, il defire leur témoigner sa fenfibilité pour l'affiftance qu'il a reçue de chaque claffe de guerriers dans toutes les occurrences. H fait fes remercîmens, de la manière la plus folemnelle & la plus affectionnée, aux Officiers - Généraux, tant pour leurs confeils dans plufieurs occafions

intéreffantes, que pour leur ardeur à affurer le fuccès des plans qu'il avoit adoptés; aux Commandans des régimens & des différens corps, & aux Officiers, pour leur zèle à mettre promp tement fes ordres à exécution; à l'Etat-Major, pour la célérité & l'exactitude qu'il a apportées à fes fonctions dans les différens départemens ; aux Bas-Officiers & aux Soldats, pour leur patience extraordinaire dans les fouffrances, & leur courage invincible dans l'action. Le Général faifit cette dernière & folemnelle occafion d'affurer toutes les branches de l'armée, avec les proteftations les plus fincères de fon attachement & de fon amitié inviolable; il voudroit pouvoir leur offrir plus que de ftériles proteftations, & que le refte de fa vie lui fournît l'occafion de leur être utile. Il fe flatte, au refte, qu'ils lui rendront la juftice de croire qu'il a fait tout ce qu'il lui étoit poffible & convenable d'entreprendre; & en terminant ces derniers ordres publics, pour quitter dans peu de tems le caractère militaire, en difant un adieu final aux armées, qu'il a eu fi longtems l'honneur de commander, il ne peut, à leur égard, qu'offrir de nouveau fes recommandations à leur Patrie reconnoiffante, & fes prières au Dieu des Armées.

Puiffe une ample juftice être faite ici, & les faveurs du Ciel, tant en ce moment que dans

l'avenir, être répandues fur ceux qui, fous les aufpices de l'Etre Suprême, ont affuré aux autres des bénédictions innombrables! Tels font les vœux & la bénédiction du Commandant en chef, qui eft à la veille de fe retirer du fervice: le rideau de féparation fera inceffamment tiré, & la fcène militaire fermée pour toujours.

LETTRE circulaire du Général Washington, aux Gouverneurs des Etats refpectifs de l'Amérique.

LE

Au Quartier-Général, à Newburgh,

le 18 Juin 1783.

MONSIEUR,

E grand objet pour lequel j'ai eu l'honneur de remplir un pofte au fervice de ma Patrie étant accompli, je me prépare aujourd'hui à le résigner entre les mains du Congrès, & à rentrer dans cette retraite domeftique, qu'on fait très-bien que je n'ai quittée qu'avec la plus grande répugnance; retraite pour laquelle je n'ai jamais ceffé de foupirer durant une abfence longue & pénible, & où (éloigné du fracas & du tumulte du monde) je me propofe de paffer le refte de mes jours dans un état de repos non interrompu; mais, avant d'exécuter cette réfolution, je crois qu'il eft de mon devoir de vous écrire cette dernière dépêche officielle, pour vous féliciter fur les évè nemens glorieux qu'il a plû au Ciel d'opérer en notre faveur; pour vous offrir mes fentimens concernant quelques objets importans qui me paroiffent intimement liés avec la tranquillité des

Etats-Unis, pour prendre mon congé de votre Excellence comme perfonne publique, & pour donner ma bénédiction finale à ce pays, au fervice duquel j'ai employé le printems de ma vie, pour la cause duquel j'ai paffé tant de jours dans l'angoiffe, tant de nuits fans fommeil, & dont le bien-être, me tenant extrêmement à cœur, fera toujours une partie très-considérable de mon propre bonheur.

Pénétré de la plus vive fenfibilité en cette occasion agréable, je demanderai qu'on me permette avec indulgence de m'étendre un peu plus amplement fur l'objet de nos congratulations mutuelles, lorfque nous confidérons la grandeur du prix qui devoit être la récompenfe de nos efforts, la nature douteufe de nos conteftations, & la manière favorable avec laquelle elles fe font terminées, nous trouverons les plus grands motifs poffibles de gratitude & de joie. C'est-là un sujer qui doit faire goûter un plaifir infini à tout cœur fufceptible de fentimens de bienveillance & de générofité, foit que l'évènement, qui fait l'objet de nos réflexions, foit confidéré comme une fource de jouiffance préfente, ou comme le germe d'un bien-être futur; & nous aurons une égale raifon de nous féliciter fur le fort que la Provi dence nous a affigné, foit que nous le regardions fous un point de vue naturel, politique ou morak

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