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Aspera tum positis mitescent secula bellis.
Cana Fides et Vesta, Remo cum fratre Quirinus,
Jura dabunt: dire ferro et compagibus arctis
Claudentur belli porta. Furor impius intùs

295 Sæva sedens super arma, et centum vinctus ahenis
Post tergum nodis, fremet horridus ore cruento.
Hæc ait, et (1) Maïa genitum demittit ab alto,
Ut terræ, utque novæ pateant Carthaginis arces
Hospitio Teucris ; ne fati nescia Dido

305

300 Finibus arceret. Volat ille per aëra magnum Remigio alarum, ac Libyæ citus adstitit oris. Et jam jussa facit, ponuntque ferocia Pœni Corda, volente Deo: imprimis Regina quietum Accipit in Teucros animum noctemque benignamr (2) At pius Æneas pernoctem plurima volvens, Ut primum lux alma data est, exire, locosque Explorare novos; quas vento accesserit oras; Qui teneant (nam inculta videt ) hominesné, feræne, Quærere constituit, sociisque exacta referre. 310 Classem in convexo nemorum, sub rupe cavata, Arboribus clausam circum, atque horrentibus umbris Occulit: ipse uno graditur comitatus Achate, Bina manu lato crispans hastilia ferro. (3) Cui mater mediâ sese tulit obvia sylvâ, 315 Virginis (4) os habitumque gerens et virginis arma

(1) Maïa genitum. Mercure, fils de Jupiter et de Maia, l'une des Pléiades, filles d'Atlas. Ilétait né en Arcadie sur le mont Cyllène, d'où lui vient le nom de Cyllenius chez les Poëtes, qui en ont fait le messager des Dieux. Voyez En. IV, 222.

(2) At pius neas. Ulysse se trouve dans une situa tion pareille, Odyss.

118.

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,, vœux. Alors le calme et la paix adouciront la féro cité des siècles barbares: la fidélité des premiers ,, temps, la Religion, un nouveau Romulus avec Re,, mus son frère, établiront de sages lois: les portes T du temple de la guerre seront étroitement fermées: au-dedans du temple, la Fureur, ce monstre impie, étendu sur des monceaux d'armes, lié et garrotté de cent chaînes d'airain, la bouche pleine de sang et d'écume, poussera d'inutiles hurlemens. >>

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11 dit, et il envoie du Ciel le fils de Maïa, pour disposer le pays et la nouvelle. ville de Carthage à recevoir favorablement les Troyens, et empêcher que Didon, qui ignorait leur destinée, ne leur refusât l'entrée de ses Etats. Mercure soutenu sur ses aîles traverse l'étendue immense des airs, et arrive bientôt sur les côtes de la Libye. Déjà ilexécute les ordres de Jupiter, et les Phéniciens dociles à ses volontés, quittent la férocité de leur caractère. La Reine sur-tout entre dans des sentimens de paix, et des dispositions favorables pour les Troyens.

Cependant Enée avait passé la nuit dans une cruelle inquiétude. Dès le moment que le jour parut, comme il ignorait en quels lieux il était, sur quelles côtes les vents l'avaient jeté, et si le pays où il ne voyait que des terres incultes, était habité par des hommes ou seulement par des bêtes, il résolut d'aller lui-même le reconnaître, et d'en faire un exact rapport à ses compagnons. Il fit ranger ses vaisseaux à couvert des rochers et des bois qui bordaient la plage, et se mit en marche avec le seul Achate, balançant dans sa main deux dards armés d'un large fer. Ils avancèrent jusqu'au milieu d'un bois, où Vénus se présenta à eux sous l'aic, l'habillement et les armes d'une fille de

(3) Cui Mater. Voyez Odyss. ń 19, et y 221.

(4) Virginis... Spartane. Les filles de Sparte ou Lacédémone, suivant les lois de Lycurgue, étaient dressées aux exercices du corps, à la course, à la chasse à tirer de l'are, à lancer des javelots, etc.

Spartanæ vel qualis equos Threïssa fatigat
Harpalyce, volucremque fugâ (1) prævertitur En-

rum.

Namque humeris de more habilem suspenderat ar

cum

Venatrix, dederatque comam diffundere ventis, 320 Nuda genu, nodoque sinus collecta fluentes. Ac prior: Heus, inquit, juvenes, monstrate,

rum

mea

Vidistis si quam hîc errantem fortè sororum, Succinctam pharetrâ et maculosa tegmine lyncis, Aut spumantis apri cursum clamore prementem. 325 Sic Venus. At Veneris contrà sic filius orsus:

Nulla tuarum audita mihi, neque visa sororum.
(2) O, quam te memorem, Virgo ! namque haud tibi
vultus

Mortalis, nec vox hominem sonat. O'Dea, certè.
An Phœbi soror, an Nympharum sanguinis una?
830 Sis felix, nostrum leves quæcumque laborem;
Et quo sub cœlo tandem, quibus orbis in oris
Jactemur, doceas: ignari hominumque locorumque
Erramus, vento huc et vastis fluctibus acti.
Multa tibi ante aras nostrâ cadet hostia dextrâ.
Tunc Venus: Haud equidem tali me dignor honore.
335
Virginibus Tyriis mos est gestare pharetram,
Purpureoque altè suras vincire cothurno.

(1) Prævertitur Eurum. Les manuscrits et la plupart des éditions ont Hebrum. Nous avons adopté la correction de M. Huet. Virgile donnerait une faible idée de la légèreté d'une Amazone, en disant qu'elle devance l'Hèbre, dont le cours,même en hiver, n'est rien

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Sparte, ou telle qu'on dépeint cette Reine de Thrace, la célèbre Harpalyce, pressant les flancs d'un cheval qu'elle fait voler plus vite que les vents. Elle portait, à la façon des chasseuses, un arc léger suspendu sur ses épaules: ses cheveux flottaient au gré du vent, et sa robe à longs plis ondoyans était relevée avec une ceinture au-dessus du genou. «Guerriers, dit-elle, n'avez-vous point vu errer dans ce bois quelqu'une de mes compagnes, un carquois sur l'épaule, et vêtue d'une peau de lynx? ou ne l'auriez-vous point entendue presser par ses cris la fuite d'un sanglier écumant? Je n'ai vuni entendu ,, aucune de vos compagnes, répondit Enée. Mais quel nom puis-je vous donner, ajouta-t-il car vous n'avez ni l'air ni la voix d'une mortelle. Vous êtes assurément du sang des Dieux. Seriez-vous la sœur d'Apollon, ou l'une des Nymphes de ces bois Mais, qui que vous soyez, daignez nous être propice, nous soulager dans nos malheurs, et nous apprendre sous quel ciel et en quelle contrée du monde nous sommes égarés. Sans connaître ni le pays ni ceux qui Phabitent, nous errons Idans ces lieux, où les vents et la tempête, nous ont jetés. En reconnaissance nous promettons de faire couler souvent sur vos autels le sang des victimes. Ces honneurs ne me sont pas dûs, répliqua Vénus. C'est la coutume des filles Ty,, riennes de porter un carquois et de chausser le

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moins que rapide. D'ailleurs ce fleuve est dans le Thrace Européenne, et les Amazones habitaient la Thrace Asiatique. La même faute se trouve dans ce passage d'Horace Aridas frondes hiemis sodali dedicet Hebro, où il faut constamment lire Euro.

(2) O quam te memorem. Voyez Odyss. 2. 149. Le mot felix dans le vers 430, signifie propice favorable, comme dans l'Eclogue V, 65. Šis bonus ê felixque tuis,

Punica (1) regna vides, Tyrios, et Agenoris urbem:

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Sed fines Libyci, genus intractabile bello. 340 Imperium Dido Tyriâ regit urbe profecta, Germanum fugiens : longa est injuria, longæ Ambages; sed summa sequar fastigia rerum. Huic conjux Sichæus erat, ditissimus agri Phœnicum, et magno miseræ dilectus amore 345 Cui pater intactam dederat, (2) primisque jugârat Ominibus sed regna Tyri germanus habebat Pygmalion, scelere ante alios immanior omnes; Quos inter medius venit furor: ille Sichæum Impius ante aras, atque auri cæcus amore, 350 Clam ferro incautum superat, securus amorum Germanæ factumque diu celavit; et ægram, Multa malus simulans, vanâ spe lusit amantem. Ipsa sed in somnis inhumati venit imago Conjugis, ora modis attollens pallida miris; 355 Crudeles aras, trajectaque pectora ferro Nudavit, cæcumque domûs scelus omne retexit.

(1) Punica. Les Latins ont dit Punica et Pœni, au lieu de Phoenica et Phoeni. Les Carthaginois étaient une colonie de Phéniciens venus de Tyr et de Sydon, deux villes voisines, et qui se prennent souvent l'une pour l'autre. Didon, qui avait conduit cette colonie, descendait, selon les Poëtes, de Jupiter par Epaphus, fils d'Io. Celui-ci eut deux enfans, Bélus l'ancien, et Agenor. Bélus fut père d'Egyptus et de Danaüs, si connus dans la fable. Agenor eut une fille nommée Europe, enlevée par Jupiter, et trois enfans, Phænix, Cadmus et Cilix. Phænix, qui régna dans la Phénicie, à laquelle ildonna son nom, eut pour fils Bélus second, pere de Didon. Au reste, Virgile pouvait ne pas ignorer que cette Princesse vivait plus de trois cents ans après Enée. Mais comme leur histoire appartenait à des

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